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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Jeudi 28 avril 2016

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 18 du 5 mai 2016)

Nouveauté et résistances

À partir de la Pentecôte, le « protagoniste de l’Église » est l’Esprit Saint : c’est lui qui « anime tout », qui aide « à être forts dans le martyre », mais aussi à « vaincre les résistances » qui peuvent apparaître au sein de la communauté chrétienne elle-même. C’est l’histoire d’un chemin parcouru par l’Église depuis les origines jusqu’à nos jours. Une route qui, dès les premières discussions entre les apôtres, a été caractérisée par plusieurs attitudes : « se réunir », « s’écouter », « discuter », « prier et décider » avec l’Esprit Saint. C’est la route « de la synodalité », sur laquelle « s’exprime la communion de l’Église » qui est l’œuvre de l’Esprit. « Le protagoniste de l’Église, du travail de l’Église, de la croissance de l’Église » est l’Esprit. Comme le Pape l’a rappelé, il s’agit d’une donnée qui ressort clairement des Ecritures. « C’est l’Esprit qui fait tout, l’Esprit qui mène l’Église de l’avant ». Mais il la mène de l’avant « également dans sa confrontation avec ses propres problèmes ». Ainsi, « quand la persécution explose, après le martyre d’Etienne, par exemple, c’est l’Esprit qui donne la force aux croyants pour rester dans la foi ». Et c’est encore lui « qui fait fuir les croyants de Jérusalem, après le martyre d’Étienne » et les pousse à « apporter la foi en Jésus dans d’autres lieux ». Dans le passage proposé par la liturgie du jour, tiré des Actes des apôtres (15, 7-21), est racontée la « résistance de ceux qui croyaient que Jésus était venu uniquement pour le peuple élu ». Ces derniers, entendant que l’Esprit Saint était venu « sur les païens, sur les grecs, sur ceux qui n’appartenaient pas au peuple d’Israël », se rebellaient en disant : « Mais non, on ne peut peut pas faire cela ». Bien qu’animés de « bonne volonté », ils faisaient « résistance ». C’était une situation de « grande confusion », déclenchée par ce que le Pape a défini comme « les surprises de l’Esprit ». C’est-à-dire que « l’Esprit mettaient les cœurs sur une nouvelle route » et que les apôtres « se sont trouvés dans des situations qu’ils n’auraient jamais imaginées, des situations nouvelles ». Le problème était : « comment gérer ces situations nouvelles ? ». Comme, par exemple, le fait que les païens puissent recevoir l’Esprit Saint. C’est pourquoi ils se demandaient : « Et alors que faisons-nous ? ». En somme, « ils avaient une patate chaude entre les mains et ils ne savaient pas qu’en faire ». Dans les Actes, on lit donc comment pour ce motif eut lieu une réunion, lors de laquelle chacun raconta « sa propre expérience — Paul, Barnabé, Pierre lui-même » — et comment, à la fin, les apôtres « se sont mis d’accord ». Mais avant la solution finale, on remarque « une belle chose : “Toute l’assemblée se tait et écoute Barnabé et Paul, qui rapportaient quels grands signes et prodiges que Dieu avait accomplis entre les nations, parmi eux ». Du récit apparaît donc un aspect fondamental : « écouter, ne pas avoir peur d’écouter ». Cela est important car « quand quelqu’un a peur d’écouter, il n’a pas l’Esprit dans son cœur ». Et surtout, il est important d’écouter avec humilité ». En effet, ce n’est qu’« après avoir écouté », que les apôtres « ont décidé d’envoyer aux communautés grecques, c’est-à-dire aux chrétiens qui sont venus du paganisme », plusieurs disciples « pour les tranquilliser et leur dire : “C’est bien, continuez ainsi” ». Puis « ils se sont mis d’accord ». Comment affronter les problèmes ? « Avec la réunion, l’écoute, la discussion, la prière et la décision finale. Et c’est là que se trouve l’Esprit ». Un style, une route suivis des origines « jusqu’à aujourd’hui », chaque fois que « l’Esprit nous surprend » par quelque chose dont nous disons : « On n’a jamais fait ainsi » ; ou bien : « On doit faire ainsi ». « Pensez — a ajouté le Pape en utilisant un exemple “plus proche de nous” — durant Vatican II, aux résistances qu’a rencontrées le Concile Vatican II ». Aujourd’hui aussi, a-t-il dit, il y a des « résistances qui continuent sous une forme ou une autre, et l’Esprit qui va de l’avant ». Mais « la route de l’Église est la suivante : se réunir, unir ensemble, s’écouter, discuter, prier et décider. C’est ce qu’on appelle la synodalité de l’Église, dans laquelle s’exprime la communion de l’Église ». Cet Esprit « est le don du Père, que Jésus a envoyé ».

 



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