PAPE FRANÇOIS
MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE
Mardi 29 octobre 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 45 du 7 novembre 2013)
L’espérance, cette inconnue
L’espérance est la plus humble des trois vertus théologales, car elle se cache dans la vie. Toutefois, celle-ci nous transforme en profondeur, de la même façon qu’« une femme enceinte est une femme » mais subit une transformation parce qu’elle devient mère. Le Pape François a parlé de l’espérance au cours de la messe célébrée à Sainte-Marthe le 30 octobre, proposant une réflexion sur l’attitude des chrétiens dans l’attente de la révélation du Fils de Dieu. Paul (8, 18-25) — a dit le Pape — nous parle de l’espérance. Dans le chapitre précédent de la Lettre aux Romains, il avait aussi parlé de l’espérance. Il nous avait dit que l’espérance ne déçoit pas, est sûre ». Cependant elle n’est pas facile à comprendre, espérer ne veut pas dire être optimistes. « L’espérance n’est pas de l’optimisme, il ne s’agit pas de cette capacité à envisager les choses d’un cœur vaillant et à aller de l’avant » et ce n’est pas simplement non plus une attitude positive. On dit, a-t-il poursuivi, que c’est « la plus humble des trois vertus, car elle se cache dans la vie. La foi se voit, se sent, on sait ce que c’est ; la charité se fait, on sait ce que c’est. Mais qu’est l’espérance ? ». La réponse du Pape a été : « Pour nous approcher un peu, nous pouvons dire tout d’abord que c’est un risque. L’espérance est une vertu risquée, une vertu, comme dit saint Paul, d’une attente ardente à l’égard de la révélation du Fils de Dieu. Ce n’est pas une illusion. C’est ce qui se produira quand aura lieu la révélation du Fils de Dieu, a expliqué le Pape. « Avoir l’espérance signifie précisément cela : être en tension vers cette révélation, vers cette joie qui mettra un sourire sur notre bouche ». « Les premiers chrétiens la représentaient comme une ancre. L’espérance était une ancre » ; une ancre fixée sur la rive de l’au-delà. Notre vie, c’est comme marcher sur la corde vers cette ancre. « Mais nous, à quoi sommes-nous ancrés ? » s’est demandé l’Évêque de Rome. « Sommes-nous ancrés précisément là, sur la rive de cet océan si lointain, ou sommes-nous ancrés dans une lagune artificielle que nous avons créée, avec nos règles, nos comportements, nos horaires, nos cléricalismes, nos attitudes ecclésiastiques — pas ecclésiale, hein ? —. Sommes-nous ancrés là où tout est confortable et sûr ? Cela n’est pas l’espérance ». L’espérance « est une grâce à demander ». Le Pape a précisé que « vivre dans l’espérance est une chose, car dans l’espérance nous sommes sauvés, et que vivre en bon chrétien sans plus est une autre chose ; vivre dans l’attente de la révélation, ou bien vivre avec les commandements » ; être ancrés à la rive du monde futur « ou garés dans la lagune artificielle ». Pour expliquer le concept, le Pape a indiqué comment l’attitude de Marie, « une jeune fille », a changée quand elle a su qu’elle était maman : « Elle part aider et chante ce cantique de louange ». Car, a expliqué le Pape François, « quand une femme est enceinte, c’est une femme », mais c’est comme si elle se transformait en profondeur car à présent « elle est maman ». Et l’espérance est quelque chose de semblable : « elle change notre attitude ». C’est pourquoi, a-t-il ajouté, « demandons la grâce d’être des hommes et des femmes d’espérance ».
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