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DISCOURS DU DOYEN DU
CORPS DIPLOMATIQUE PRÈS
LE SAINT-SIÈGE,
S.E. M. ALEJANDRO VALLADARES LANZA,
AMBASSADEUR DU HONDURAS
*

Lundi 7 janvier 2013


Votre Sainteté,

Comme chaque année, cette authentique famille de nations a la grâce d’être ici présente, pour échanger nos salutations pour la nouvelle année, en espérant que ce soit une année de paix et de joie.

En tant que doyen du Corps diplomatique, j’introduis ce salut par le vœu que Sa Sainteté puisse continuer de trouver en cette année la force pour poursuivre sa délicate mission universelle et construire ainsi un monde chaque jour meilleur et plus humain.

Je cède la parole à M. Jean-Claude Michel, ambassadeur de la principauté de Monaco, pour transmettre notre salut à Sa Sainteté.

Le vice-doyen du Corps diplomatique, S.E. M. Jean-Claude Michel, ambassadeur de la principauté de Monaco près le Saint-Siège, a ensuite prononcé le salut suivant en français :

Très Saint-Père,

Mon émotion est grande à l’instant où me revient l’insigne privilège d’être l’interprète du Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège pour présenter à Votre Sainteté les vœux les plus fervents que nous formons pour Sa Santé, Son bonheur personnel et l’heureuse et féconde continuation de Son Ministère apostolique.

L’année 2012 nous a donné l’occasion de célébrer le jubilé du Concile Vatican ii et l’année qui commence sera sans nul doute une année riche de réflexions et d’élans pour l’avenir du monde dont Vous et nous, Très Saint-Père, avons le souci.

L’actualité en 2012 a encore porté avec elle son lot de misères, de désolations, d’inquiétudes et de drames. Conflits internationaux, ou pire encore déchirements fratricides au Moyen-Orient et en Afrique, pour ne citer que les plus douloureux, crise économique sans précédent, déchaînements des éléments naturels un peu partout sur la planète, tremblements de terre et inondations en Asie et en Europe, particulièrement en Italie, ouragans et typhons en Amérique centrale et du nord et en Asie du sud-est ont mis des millions d’êtres humains au bord de la famine et du désespoir, et cela même dans nos civilisations occidentales.

Loin de se résigner, c’est avec une opiniâtreté et une bienveillante charité que Votre Sainteté a été présente sur tous les fronts, nous redonnant courage devant l’adversité.

Au cours de vos voyages, et notamment à Cuba et au Liban, Vous n’avez cessé de rappeler aux chrétiens mais plus largement encore à tous les hommes de bonne volonté les impératifs de la justice sans laquelle la paix est un vain mot.

L’attention portée aux plus faibles, aux plus démunis devient pour tous non seulement une exigence du cœur mais aussi de la raison.

Le mal, malheureusement, se présente sous bien d’autres visages et là encore, Très Saint-Père, Vous avez su le dénoncer. La montée en puissance des persécutions contre les minorités religieuses nous blesse non seulement dans notre conscience mais aussi dans notre vision humaniste, confortée par les enseignements du dernier Concile, selon laquelle la dignité de chacun passe par son droit inaliénable de professer sa foi en toute liberté.

L’intolérance et le terrorisme, qui en sont la plus dramatique conséquence, n’auront pas le dernier mot si nous luttons de toutes nos forces pour éradiquer les tentations obscurantistes de l’humanité. C’est dire l’opportunité de toutes les initiatives propres à favoriser un dialogue interreligieux constructif qui soit le germe d’une nouvelle société humaine pluriculturelle fondée sur les valeurs communes à tout individu.

A cet égard, je ne peux pas ignorer les atteintes portées à la famille et au respect de la vie. Sous l’aspect d’un progrès pernicieux, on voit, ici et là et même dans certains pays de vieille chrétienté, se développer des forces hostiles au droit naturel. La loi positive voudrait imposer aux consciences une nouvelle définition de la famille, nier à tout enfant le droit à avoir un père et une mère et non pas seulement des parents, inciter les malades à se précipiter dans la mort plutôt que de se battre pour la vie. Ces tentatives funestes sont dangereuses non seulement pour les croyants en un Dieu de vie et d’amour et les non-croyants mais tout autant pour la survie de l’humanité dans son ensemble.

En cette Année de la foi, l’impulsion que le dernier synode des évêques se propose de donner à l’Eglise et au monde réside bien dans cette nouvelle évangélisation; dire à tous et à chacun que dans le respect du droit naturel, dans l’écoute d’autrui et de ses convictions les plus intimes, dans le courage nécessaire pour lutter contre tous les maux d’où qu’ils viennent se trouvent l’avenir de toutes nos civilisations et l’espérance d’une humanité réconciliée avec elle-même.

Cette année, le Brésil, l’Amérique latine et le monde entier attendent avec joie Votre Sainteté pour la XXVIIIe Journée mondiale de la jeunesse. Nous célébrons aussi le 50e anniversaire de l’encyclique Pacem in terris que le bienheureux Jean XXIII a adressée à tous les hommes de bonne volonté en vue de l’établissement d’une paix universelle dans la vérité, la justice, la charité et la liberté. Puisse-t-elle devenir une réalité!

Bonne, heureuse et sereine année, Très Saint-Père!


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