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CONGRÉGATION POUR L'EVANGÉLISATION DES PEUPLES

DISCOURS DU CARDINAL CRESCENZIO SEPE

Dimanche 26 janvier 2003

 

Très chers enfants missionnaires,

"Voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem en disant:  "Où est le Roi des Juifs, qui vient de naître? Nous avons vu, en effet, son astre à son lever et sommes venus lui rendre hommage"" (Mt 2, 1-12).

Lorsqu'il m'arrive de visiter des Missions dans les divers continents, il me semble mieux comprendre le mystère de Dieu fait Enfant.

En effet, je l'ai rencontré enfant sur les routes brûlantes d'Afrique, dans les villages d'Albanie, dans tant d'humbles masures qui m'ont fait voir de façon vivante l'étable et la crèche de Bethléem. Je ne vois pas de différence entre le lieu où naissent la majorité des enfants pauvres et la crèche de Bethléem.

Trop d'enfants sont obligés de naître et de vivre dans la pauvreté:  les pleurs de tous les enfants du monde ont été assumés par les pleurs de l'Enfant de Bethléem et nous interpellent donc!

Nous, les adultes, nous émouvons, nous laissons envahir par des sentiments de culpabilité face aux grandes injustices du monde. Vous, les enfants, avez toujours une solution prête:  vous savez vous rendre à chaque extrémité de la terre et exprimer aux enfants de votre âge votre solidarité matérielle et spirituelle.

Depuis 160 ans, l'Eglise vous a confié un mandat:  "Les enfants doivent sauver les enfants". Vous l'avez accueilli et vous êtes restés fidèles à l'engagement missionnaire. Lorsque je parcours les pages des Annales de l'Enfance missionnaire, s'ouvre devant mes yeux le grand livre de la solidarité universelle des petits et je lis vos noms à côté des chiffres. Ce sont les fruits de vos sacrifices, mis à la disposition des besoins des petits de la terre. C'est le souffle du monde qui autrement, ne serait qu'accablé par la souffrance des enfants soldats, des enfants qui travaillent, des enfants analphabètes, des enfants qui meurent de faim, des petits orphelins du SIDA, des petites victimes innocentes de guerres injustes.

Vous, enfants missionnaires, avez écrit une Histoire sainte qui dure depuis 160 ans, et je suis content de faire partie moi aussi de cette histoire, non seulement aujourd'hui, en tant que Préfet de la Congrégation pour l'Evangélisation des Peuples, mais hier, comme enfant missionnaire qui remplissait sa tirelire, instrument de solidarité et symbole d'espérance.

Je suis certain que votre imagination saura toujours susciter de nouvelles occasions de diffuser la Lumière de Jésus dans les zones d'ombre, là où la douleur des petits appelle la responsabilité des grands.

J'ai appris l'existence de marches missionnaires, de concours de chant, de petits marchés, de tirelires et de lettres à l'Enfant Jésus imaginés par les enfants et par les adolescents qui aident l'Eglise dans sa mission de salut. Cela ne manque pas d'ouvrir des perspectives, de susciter le rêve d'une espérance toujours nouvelle qui émane de la grotte de Bethléem. J'ai pensé à vous avec tendresse au cours de mon dernier voyage en Mandchourie. Face à la petite communauté chrétienne de 120 personnes, j'ai compris qu'après 160 ans, la semence de la Sainte-Enfance vit et croît.

Au mois de décembre, j'ai reçu une lettre d'Afrique qui vous concerne, je vous la lis telle qu'elle m'est parvenue: 

"Deux ans de relance de l'activité d'animation missionnaire dans le diocèse de Goma ont été suffisants pour que les enfants pauvres des paroisses rurales, martyrisés par la guerre qui dure dans notre pays, aident les enfants frappés par l'éruption du volcan Nyirangongo du 17 juillet 2002, en envoyant des sandales, des vêtements, des cahiers, des stylos, des crayons en signe de solidarité, avec spontanéité et joie. Un fait surprenant:  les enfants pauvres sont prêts à aider les autres enfants dans le besoin, qu'ils ne connaîtront jamais, sans attendre aucune récompense. Tout cela au nom de Jésus-Christ. Telle est la merveille que le Seigneur accomplit dans le coeur de nos petits missionnaires" (P. Karokoli Elias, 5 décembre 2002).

Ces gestes de solidarité transforment la fragilité de l'Enfant de Bethléem en force de salut, car ils sont chargés d'amour et consacrés par l'innocence de votre âge.

L'Eglise  a  confiance  en vous et compte sur la force de votre esprit missionnaire.

Notre société a besoin de nouveaux apôtres qui sachent communiquer la Bonne Nouvelle de Jésus.
C'est à vous, chers jeunes, qu'il revient de raconter Jésus au monde, à travers les paroles et votre témoignage de vie. Mais pour devenir apôtres, il faut connaître Jésus, l'écouter, le prier, le laisser grandir sans fin dans vos coeurs pour le communiquer aux autres.

Le Fondateur de la Sainte-Enfance a demandé aux enfants une prière chaque jour, car la réussite de la mission repose précisément sur la prière. Soyez toujours fidèles à votre engagement spirituel; Jésus accueille volontiers la prière des petits, il est votre ami. Apprenez à contempler sur son Visage le visage de tous les enfants du monde et soumettez-lui les problèmes des petits de la terre. C'est Lui le Sauveur du monde, qui sait écouter vos prières, dont vous êtes l'objet de prédilection.

Par dessus-tout, ne vous lassez jamais de l'écouter, laissez-le parler à votre coeur au cours des leçons de catéchisme, dans l'Eucharistie, dans la préparation aux sacrements, à la maison, à l'école, dans les loisirs et dans le service à vos frères.

En cette occasion, au nom de l'Eglise, je confie aux Enfants missionnaires du monde entier la prière pour la paix:  le monde vit un moment difficile; seule la force de la prière peut arrêter les menaces de guerre qui pèsent sur l'humanité. Prenez cet engagement et dans les jours à venir, réservez pour l'Enfant Jésus une place dans votre coeur et confiez-lui le monde.

Comme les Rois mages, oubliez vos petits besoins, élevez toujours votre regard vers le ciel et suivez Marie, Etoile de la Nouvelle Evangélisation, marchez avec elle sur les nouveaux sentiers de la mission.

 

 

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