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CONGRÉGATION POUR L'ÉVANGÉLISATION DES PEUPLES

 

GUIDE DE VIE PASTORALE

POUR LES PRÊTRES DIOCÉSAINS

DES ÉGLISES QUI DÉPENDENT DE LA

CONGRÉGATION POUR L'ÉVANGELISATION DES PEUPLES

 

Rome, Juin 1989

 

1. Introduction. La Congrégation pour l'Evangélisation des Peuples, consciente de l'importance fondamentale du sacerdoce ministériel pour la vie et la croissance de la communauté chrétienne, a toujours eu particulièrement le souci des prêtres diocésains des nouvelles Eglises.

Dans cet esprit, elle a apporté une contribution pratique à la formation des ministres sacrés: lors de la session plénière qui s'est tenue du 14 au 17 octobre 1986, ont été formulées Quelques directives concernant la formation dans les Grands Séminaires, que S.E. le Cardinal Préfet a communiquées aux Evêques intéressés dans sa lettre du 25 avril 1987.

En continuité avec cette première contribution importante en faveur des séminaristes, et comme témoignage d'une grande attention à l'égard des prêtres, au cours de la session plénière qui s'est tenue du 11 au 14 avril 1989, après une large consultation et l'examen d'un abondant matériel venant des Eglises particulières, a été préparé un "Guide de vie pastorale pour les prêtres diocésains des Eglises qui dépendent de la Congrégation pour l'Evangélisation des Peuples".

Dans ces orientations, en accord avec la doctrine et les normes générales de l'Eglise, sont envisagés successivement les thèmes principaux qui concernent l'identité, la vie spirituelle, la vie et l'action pastorale des prêtres. Elles mettent toutefois en relief, suivant les orientations clairement données par le Concile (1), les notes caractéristiques qui correspondent particulièrement à la situation des jeunes Eglises en plein développement: les qualités spirituelles et le style de vie du prêtre, qui donnent à son existence la valeur d'un témoignage évangélique manifeste au milieu des non-chrétiens; la speciale communion qu'il est appelé à vivre respectivement avec l'Evêque, avec le presbytérium et avec la communauté chrétienne; une entière disponibilité et un engagement effectif au service de la pre-mière annonce de l'Evangile aux non-chrétiens; le travail de formation des laïcs en vue de leur participation active à la vie et à la croissance de l'Eglise, et de leur engagement dans l'oeuvre de l'Evangélisation; l'attention privilégiée aux jeunes; l'amour préférentiel des pauvres; la participation au service de la promotion humaine et à la défense de la justice; le souci de l'inculturation et l'aptitude à la promouvoir; le dialogue oecuménique et celui qui doit se poursuivre avec les autres religions.

Ces points forts, auxquels s'ajouteront quelques autres, constituent la trame de tout le développement proposé; ces orientations répondront ainsi autant qu'il est possible,aux besoins des prêtres dans les territoires de mission. Ils seront donc retenus comme une clé de lecture de l'ensemble du texte.

Les destinataires de ces orientations sont essentiellement les prêtres diocésains séculiers qui appartiennent aux Eglises locales dépendant de la Congrégation; ils sont de plus en plus nombreux et, de plus en plus, chargés de grandes responsabilités; en outre, ils appartiennent généralement à une prémière ou une seconde génération de prêtres nés dans le pays, pour qui le modèle traditionnel du prêtre est celui du religieux missionnaire et non celui du prêtre diocsain séculier appartenant à l'Eglise locale: enfin, les problèmes des prêtres des territoires de mission sont spécifiques et ils sont liés, dans leurs données concrètes, à des situations ecclésiales et socio-culturelles locales; ils demandent des orientations et des solutions adaptées.

Ces orientations pourront constituer un point de référence, un facteur d'unité et un stimulant pour tous les prêtres séculiers; mais, en même temps, elles inspireront la conduite des prêtres religieux et missionnaires qui travaillent dans les mêmes jeunes Eglises.

C'est avec cette confiance que la Congrégation pour l'Evangélisation des Peuples remet ces orientations aux Conférences Episcopales et à chaque Evêque comme guide de vie pastorale pour leurs prêtres, comme document de base et modèle de référence pour l'établissement ou la mise-à-jour de directoires particuliers; ainsi toute la famille sacerdotale de l'Eglise missionnaire vivra dans la ferveur et travaillera dans une grande unité d'esprit et d'intention; elle sera en mesure de répondre à l'espérance d'une Eglise en marche vers un nouvel "avent" missionnaire, en communion avec la Vierge Marie.

I - AUX SOURCES DU SACERDOCE MINISTERIEL

2. Fondement trinitaire. Le Christ Jésus, "en qui habite corporellement la plénitude de la divinité" (col. 2,9), a été envoyé par le Père pour réaliser son dessein de salut universel (cf. Jn 3,17; 5,30; 8,16; Gal 4,4; etc.), recevant de lui tout pouvoir pour accomplir sa mission (Jn 5,20-21; Mt 28,18); il a été consacré par la force de l'Esprit Saint (cf. Lc 4,18 ss; Ac 10,38); après avoir accompli la volonté du Père, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité (cf. 1 Tm 2,4), jusqu'à donner sa vie en rançon pour la multitude (cf. Mc 10.45), il a détruit la mort par sa résurrection et son retour auprès du Père, pénétrant dans les cieux, où il règne éternellement et intercède pour ses frères (cf. Jn 16,27-28; 13, 1-3; He 4, 14-16). Le prêtre, qui est chargé de continuer la mission du Christ, trouve la source première de sa mission dans l'amour salvifique du Père (cf. Jn 17,6-9, 24; 1 Co 1,1; 2 Co 1,1), et l'origine immédiate de sa vocation, dans le Christ qui l'appelle par son nom comme il a appelé les apôtres et mis en eux son Esprit (cf. Jn 20,21), pour qu'ils aillent vers le Père avec leurs frères. C'est ainsi dans la Trinité elle-même, source de la mission de l'Eglise (2), que s'enracinent et trouvent leur pleine justification la vocation et la mission du prêtre.

Le Christ lui même a établi ses apôtres comme ministres, de telle manière qu'au sein de la communauté des croyants, ils soient investis du pouvoir sacré de l'Ordre. Par le moyen des apôtres, le Seigneur a fait participants de sa propre consécration et mission les Evêques, leurs successeurs, dont la fonction ministérielle a été transmise, à un degré subordonné, aux prêtres, afin qu'ils collaborent fidèlement à l'accomplissement de la mission apostolique (3). Cette mission participe à la mission universelle de l'Eglise auprès des non-chrétiens et elle engage les prêtres de manière effective (4).

A travers leur Evêque, les prêtres sont appelés par le Christ selon une vocation spéciale (Mc 3.13; Lc 6,13); ils sont dans le monde mais ils ne lui appartiennent pas (cf. Jn 17, 14-15); en vertu de leur consécration, ils sont habilités à remplir la mission même du Christ d'annoncer à tous que les temps sont accomplis et que le règne de Dieu est présent au milieu des hommes (cf. Mc 1,15), et à présider, enseigner et sanctifier le Peuple de Dieu (5).

Le principe constitutif du sacerdoce ministériel est le Christ Prêtre et Victime de la nouvelle et éternelle Alliance (cf. He 9,11-15): Son principe efficace est l'élection et la mission spéciale reçue de la part de Dieu, qui fait du prêtre l'instrument du Christ (cf. Mc 3,10-19; Lc 22,19; Mt 28, 18-20). Le principe exemplaire en est la diaconia du Christ, dont les divers aspects mettent en lumière l'identité du prêtre: le Christ-Envoyé par le Père pour sauver le monde (cf. Jn 3,17), ce qui souligne l'universalité de la mission; le Christ-Serviteur, titre que manifeste le dépouillement du Christ, venu non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie (cf. Mt 20,28; Ph 2,7-8); le Christ-Pasteur et Maître, que révèle l'amour de celui qui connaît les siens, guide son troupeau et le rassemble dans l'unique bercail (cf. Jn 10,1ss), et qui est lui-même la Parole vivante du Père convoquant les foules à entrer dans le Royaume (cf. Jn 12, 48-50).

L'accent mis sur la fonction ministérielle souligne la relation essentielle du prêtre à la Personne du Christ. Le prêtre est en effet signe et instrument de l'unique prêtre et Médiateur auprès du Père, Jésus-Christ, et sa continuation sur terre; il actualise son pouvoir d'annoncer la Parole, de renouveler le sacrifice de la croix dans l'Eucharistie, de pardonner les péchés et de guider le Peuple de Dieu. Il est impossible de séparer l'être du prêtre de l'être du Christ, la vie du prêtre de la vie du Christ.

Tous les prêtres seront donc convaincus que leur identité sacer-dotale se réalise seulement dans une conformité totale à l'identité du Christ, avec esprit de foi, cohérence de la vie, et ferveur de l'esprit. Ils se souviendront que le Christ, dans l'accomplissement de sa mission de salut, a pris la route de l'incarnation, se dépouillant de lui-même et prenant tout ce qui est propre à l'homme, sauf le péché (cf. He 2,17-18; 4,15). Cette incarnation sera le modèle de l'action missionnaire.

L' Esprit Saint donne à l'Eglise son unité intime et ministérielle, Il la munit des divers dons hiérarchiques et charismatiques (cf. Eph 4,11-13; 1 Cor 12,4) (6); Il vivifie, étant comme leur âme, les institutions de l'Eglise (7); Il répand dans le coeur des chrétiens, en vue de l'accomplissement de leur propre mission, cet esprit qui animait le Christ lui-même (8).

Les prêtres, "en vertu de l'onction de l'Esprit saint, sont marqués d'un caractère spécial qui les configure au Christ prêtre, pour les rendre capables d'agir au nom du Christ Tête en personne" (9). L'Esprit sanctificateur est toujours à l'origine de l'élection, de la sanctification et de la mission (cf. Ac 13,3,; 19,6). C'est l'Esprit qui donne la capacité objective d'exercer efficacement le ministère. L'Esprit est "envoyé" (cf. Jn 14,26; 15,26), et il demeure uni au prêtre envoyé pour coopérer à l'oeuvre du salut (10).

Grâce à l'Esprit Saint, principe de communion (11) les prêtres sont établis guides et animateurs spirituels de la communauté, spécialement avec la force de la Parole. Grâce à ce même Esprit, ils sont constitués ministres des sacrements, qui tiennent tous de lui leur puissance vivifiante, depuis le baptême "dans l'Esprit et l'eau" (Jn 3,5; Ac 10,47) jusqu'à l'Eucharistie, où le Christ "exerce, d'une manière ininterrompue, sa fonction sacerdotale en notre faveur (...) par l'action de l'Esprit" (12).

La consécration inaugure chez les prêtres une continuelle Pentecôte. Par la force de cette grâce extraordinaire, ils savent reconnaître l'action de l'Esprit dans l'Eglise et y coopérer, conscients d'avoir reçu une mission surnaturelle et universelle en faveur de tous les hommes.

3. Fondement ecclésiologique et sacramentel. L'Eglise "sacrement universel du salut" (13), actualise la Rédemption par le moyen de la Parole et des Sacrements, principalement par le moyen du Sacrifice Eucharistique. Au ministère de l'Eglise participent les prêtres appelés à prêcher et répandre l'Evangile, à présider le culte et à remplir le rôle de guides au sein du Peuple de Dieu.

L'Eglise est communion où s'articulent hiérarchiquement divers ministères au sein de la communauté. C'est particulièrement au moyen des trois degrés de l'ordre sacré (Evêques, prêtres, diacres) qu'elle s'édifie comme un temple vivant, dans la communion de la foi et de l'amour. Ces trois ministères conférés par l'ordination, transmis par les apôtres et par leurs successeurs, sont de nature hiérarchique et constituent la hiérarchie de l'Eglise.

L'Evêque, en communion avec le Souverain Pontife, chef du Collège épiscopal, et avec les membres de ce Collège, est, dans la communauté ecclésiale, le "grand prêtre" (14), et le signe vivant du Christ, Pasteur suprême; sa fonction reproduit le caractère central du service à la fois humble et puissant du Christ Tête (15). Pour exercer de manière pleine et efficace son propre ministère, l'Evêque a besoin de la coopération des prêtres et des diacres. Les prêtres sont l'aide et l'instrument de l'ordre épiscopal et, dans chaque communauté ils rendent présent l'Evêque; sous son autorité, ils prêchent l'Evangile (16), "sanctifient et gouvernent la portion du troupeau du Seigneur qui leur est confiée" (17).

De plus, le prêtre, en communion avec l'Evêque, rend présent le Christ (18). Il est porteur du message évangélique, remplissant le ministère même du Christ Prophète, dans le service de la Parole pour ceux mêmes qui sont loin (19); il exerce le ministère proprement sacerdotal en tant qu'il consacre au nom du Christ Pontife ("in persona Christi Pontificis") (20); il est pasteur, rassemblant et guidant la communauté au nom du Christ Pasteur (cf. Lc 10,16; 1 P 5,2).

Dans l'Eglise-communion, enfin, il y a distinction et complémentarité entre le sacerdoce des ministres ordonnés et le sacerdoce commun des fidèles; chacun coopère avec l'autre pour réaliser la mission confiée par le Christ à l'Eglise. Le sacerdoce commun des fidèles et le sacerdoce ministériel, en effet, bien qu'il y ait entre eux une différence essentielle et non pas seulement de degré, sont cependant ordonnés l'un à l'autre: l'un et l'autre, chacun selon son mode propre, participent à l'unique sacerdoce du Christ (21). Les prêtres doivent être conscients de leur identité particulière, qui les habilite à un ministère spécifique en vue de la construction de l'unique Corps du Christ, tout entier par nature prophétique, sacerdotal et royal. Quelle que soit cette diversité des fonctions, reste entière, en réalité, l'identique dignité fondamentale des chrétiens.

Le prêtre est à proprement parler diocésain en vertu de son incardination à un diocèse (22), où il demeure uni à l'Evêque à un titre particulier, et auquel il appartient d'une manière spéciale pour le service de cette communauté ecclésiale particulière qu'est le diocèse (23). Comme prêtre diocésain, il est appelé à susciter l'unité de communion entre les membres de la communauté locale, et aussi à l'étendre, par son action évangélisatrice, à ceux qui sont encore en dehors d'elle.

Au sein de cette communion qu'est l'Eglise, il ne faut pas oublier la place des diacres permanents qui travaillent en relation étroite avec les prêtres et qui doivent être formés à une vie évangélique, afin qu'ils puissent remplir comme il convient les obligations propres à leur ordre. Ils représentent une figure ministérielle qui peut prendre une signification particulièrement marquée dans les jeunes Eglises: celles-ci ont besoin de toutes les énergies disponibles pour se développer. Cette fonction diaconale sera étudiée et organisée au niveau des Conférences Episcopales (24).

Il faut souligner cette dimension ecclésiale et sacramentelle qui qualifie les prêtres. Tout prêtre représente l'Eglise et, en elle, actualise le plan de salut. Cela suppose l'intelligence de ce qui se rapporte à l'Eglise, l'adhésion à son plan concret de salut, et une communion d'esprit et d'action avec tous ceux qui sont engagés dans le service pastoral, en particulier avec le Pontife Romain, avec l'Evêque, avec les autres prêtres et les diacres.

Tous les prêtres garderont le regard fixé sur Marie, Mère du Christ et Mère de l'Eglise: depuis l'accomplissement du mystère de l'Incarnation du Fils de Dieu, elle est le modèle exemplaire de leur être et de leur vie.

II - IDENTITE DE L'EVANGELISATEUR ET DU PASTEUR

4. La conscience missionnaire du prêtre. La communion des Eglises particulières avec l'Eglise universelle atteint sa perfection seulement quand elles-mêmes prennent part à l'effort missionnaire en faveur des non chrétiens dans leur propre territoire et aussi en direction des autres peuples (25).

Dans ce dynamisme apostolique, qui appartient à l'essence missionnaire de l'Eglise (26), les prêtres occupent nécessairement une place particulièrement importante. Cela doit être spécialement évident pour ceux qui travaillent dans les territoires de mission, où se réalise l'évangélisation des non chrétiens.

En effet, les prêtres ont reçu, avec l'ordination, une grâce spéciale qui "les prépare non pas seulement à une mission limitée et restreinte, mais à une mission très vaste et universelle, 'jusqu'aux extrémités de la terre' (Ac 1,8)" (27).

Il en résulte que tout prêtre doit avoir une conscience missionnaire très claire, qui le rende apte et prêt à s'engager de façon pratique et avec générosité pour que l'annonce de l'Evangile atteigne ceux qui ne professent pas encore la foi au Christ. Le prêtre est en toute vérité "missionnaire envoyé au monde" (28).

L'évangélisation des non chrétiens vivant sur le territoire d'un diocèse ou d'une paroisse, est confié, en première responsabilité, à leur pasteur propre, en collaboration avec la communauté chrétienne. Ce devoir apostolique demande que l'Evêque soit essentiellement messager de la foi et que les prêtres s'emploient de toutes leurs forces à prêcher l'Evangile à ceux qui demeurent en dehors de la communauté ecclésiale, qu'ils s'y engagent en personne, avec leurs fidèles, en collaboration avec les missionnaires.

Dans la répartition des charges pastorales, on ne confiera pas en priorité aux prêtres du clergé local les communautés déjà formées et rassemblées, en laissant aux missionnaires celles qui sont en formation ou la responsabilité d'évangéliser de nouveaux secteurs. Les prêtres du pays ont le droit et le devoir d'assumer eux-mêmes la charge de l'évangélisation de leurs propres frères qui ne sont pas encore chrétiens: ils seront ainsi en vérité des apôtres des frontières, n'aspirant pas aux fonctions les plus en vue, aux postes offrant une plus grande sécurité, plus centraux ou mieux rémunérés.

Les jeunes Eglises sont encouragées à participer "dès que possible et de manière effective à la mission universelle de l'Eglise en envoyant elles-mêmes des missionnaires prêcher l'Evangile partout dans le monde, même si elles souffrent d'un manque de prêtres" (29). Toutes les Eglises particulières sauront ainsi donner de leur pauvreté (30). Pour cela, en plus des prêtres qui appartiennent à des Instituts missionnaires, les diocèses seront disposés à envoyer comme missionnaires fidei donum s'engageant dans l'activité missionnaire proprement dite (31), ceux de leurs propres prêtres qui ont entendu cet appel du Christ. Ces prêtres seront heureux de pouvoir vivre en plénitude la communion avec le Christ envoyé par le Père (cf. Jn 17,18; 20,21) et avec l'Eglise universelle, en se mettant à la disposition de leur propre Evêque, pour être envoyés prêcher l'Evangile à d'autres peuples. Cela requiert chez eux non seulement une grande maturité dans la conscience de leur vocation, mais aussi la capacité de quitter leur patrie, leur ethnie et leur famille, et une aptitude particulière à s'insérer dans une autre culture, en la comprenant et en la respectant (cf. Gn 12, 1-4; He 11,8).

Dans aucun autre secteur de l'apostolat, les prêtres ne pourront manifester plus qu'en celui-là l'intensité de leur amour du Christ, de l'Eglise et des hommes, jusqu'à pouvoir affirmer comme St Paul: "Je me suis fait tout à tous afin de pouvoir en sauver au moins quelques uns" (1 Co 9,22) (32).

5. La conscience pastorale du prêtre. La fonction pastorale exige des prêtres une conscience pastorale approfondie, qui se fonde sur leur identité de "consacrés pour prêcher l'Evangile, pour être les pasteurs des fidèles et pour célébrer le culte divin" (33), participant ainsi à la mission du Christ Bon Pasteur qui connaît, nourrit et guide ses brebis, et va à la recherche de celles qui sont perdues ou sont encore en dehors du bercail (cf. Jn 10,1ss; Lc 15, 3-6).

Dans son expression plénière, la conscience pastorale implique le sens d'une appartenance à l'Eglise universelle, en communion d'amour et d'obéissance avec le Pontife Romain, principe et fondement perpétuel et visible de l'unité dans la foi et dans la communion de la charité (cf Mt 16,19; Jn 21, 15-17); elle implique aussi dans le sens de la communion et du partage entre les Eglises particulières, dans lesquelles et à partir desquelles se construit l'Eglise universelle (34). Une Eglise particulière devient stérile si elle ne donne rien aux Eglises soeurs. Cela suppose que les prêtres soient disposés à partir, envoyés par leur Evêque, pour collaborer, dans la charité, avec les Eglises plus pauvres, en particulier avec celles qui se trouvent dans un contexte encore partiellement évangélisé (35).

Dans son expression immédiate, la conscience pastorale implique le sens de l'appartenance à une Eglise particulière, en communion avec son Pasteur, avec les autres prêtres, les diacres, et toute la communauté des fidèles.

La communion avec l'Evêque doit être tout à la fois spirituelle et hiérarchique; elle comporte certaines attitudes permanentes:

· reconnaître en lui l'autorité du Christ, Pasteur Suprême;

· accepter avec estime et amour son rôle de père de la communauté diocésaine;

· collaborer activement avec lui dans un esprit d'obéissance apostolique.

Les Evêques, pour leur part, considéreront les prêtres comme "des frères et des amis"; ils les connaîtront personnellement; ils les visiteront régulièrement et ils prendront à coeur leur bien matériel et spirituel (36). Les rapports entre les Evêques et les prêtres se fondent sur un esprit de foi; ils se développent et s'expriment dans un climat de confiance réciproque, d'estime sincère et de collaboration concrète, en respectant le rôle propre à chacun.

La communion entre les prêtres se fonde sur le fait qu'ensemble et autour de leur Evêque, ils forment un "seul presbyterium" (37). Le sens de l'appartenance au presbyterium, en outre, fait que chaque prêtre se sente uni à tous les autres par "un lien particulier de charité apostolique, de ministère et de fraternité" (38), réalisant ainsi l'unité que le Christ a voulue pour les siens, de telle sorte qu'ils "soient un" (cf. Jn 17,23). Au plan institutionnel, le rôle du presbyterium se concrétise dans le Conseil presbytéral à qui, selon le droit, il revient justement d'aider l'Evêque dans le gouvernement du diocèse. Dans les Eglises de territoires de missions, celui-ci exerce une fonction pastorale active de premier ordre; il doit donc être institué et valorisé, le plus largement possible, conformément aux normes canoniques et en tenant compte de la situation concrète locale (39).

La communion avec les fidèles demande que les prêtres se considèrent comme formant avec eux le Peuple de Dieu, étant radicalement consacrés au service de la croissance de la communauté, et animés par une authentique charité pastorale: pris parmi les hommes, ils sont établis en leur faveur pour ce qui concerne leur relation à Dieu (cf. He 5,1) (40). En conséquence, les prêtres prieront constamment pour leurs fidèles, les recommandant de tout leur coeur à l'amour du Père commun (cf. 2 Th 1,11); ils chercheront à bien connaître leur situation réelle, comme le Pasteur connaît ses brebis (cf. Jn 10,14); ils vivront au milieu d'eux comme "des frères parmi leurs frères" (41); ils progresseront ensemble sur le chemin de la foi, les précédant et donnant l'exemple de la vie chrétienne (cf. Jn 13,15); ils éviteront avec soin tout ce qui pourrait être cause de scandale (cf. 2Co 6,3); ils donneront, en union avec la communauté, un témoignage authentique de fidélité chrétienne dont le sens n'échappera pas à ceux qui "sont loin" et ne croient pas encore au Christ; ils veilleront à ne pas se rendre étranger à leur peuple par un style de vie qui, même sans le vouloir, les établirait à un autre niveau social.

On doit louer les prêtres qui acceptent et accomplissent avec conscience et dans la joie tout service confié par leurs Evêques, qui font tout ce qui est possible pour rejoindre les non chrétiens, qui ne se laissent pas prendre par des activités extérieures étrangères au sens apostolique de leur vocation.

6. La fraternité sacerdotale. Unis autour de leur Evêque, les prêtres s'appliqueront à vivre la "fraternité sacramentelle" (42), le fondement et la grarantie d'une aide spirituelle réciproque et de l'accomplissement du ministère dans une grande unité d'intention. Ils se souviendront de la valeur évangélisatrice que possède en elle-même leur attitude fraternelle: ils forment ainsi un corps dynamique et crédible, conforme à la demande adressée par le Christ à son Père dans la prière de la dernière Cène ( cf. Jn 17, 20-21). L'évangélisation n'est jamais un acte isolé et individuel, mais toujours une action profondément ecclésiale, qui s'accomplit en esprit de communion et suivant la méthode qu'inspire cet esprit. Cela s'impose avec une particulière urgence dans les territoires où il faut travailler à l'évangélisation des non chrétiens (43).

Les prêtres chercheront à vivre une amitié sincère avec leurs confrères; ils peuvent ainsi plus facilement s'aider mutuellement dans le développement de leur vie spirituelle et intellectuelle, se donner assistance dans les nécessités matérielles, avoir une vie plus accomplie et plus équilibrée. Cette amitié entre prêtres favorise, de plus, leur union au Christ; elle est aussi une aide précieuse pour surmonter le poids et les difficultés de la solitude (44).

Les prêtres qui ont charge d'âme, spécialement les curés, considéreront comme confiés à leur sollicitude d'une façon particulière les jeunes prêtres que l'Evêque leur envoie comme collaborateurs; ils les aideront fraternellement, de telle sorte qu'ils ne se sentent pas abandonnés à eux-mêmes et qu'ils s'intègrent positivement dans le presbyterium.

Parmi les moyens qui favorisent la communion et l'aide mutuelle entre les prêtres, on peut citer les associations sacerdotales. Doivent être envisagées positivement celles dont les statuts ont été approuvés par l'autorité compétente, qui ont pour but le développement de la vie spirituelle, de la vie commune, des activités de formation intellectuelle et pastorale, et qui favorisent l'unité des prêtres entre eux et avec leur Evêque (45). On doit éviter les associations qui manifestent un esprit étroitement fermé, une mentalité exclusive, surtout celles qui sont liées - ou même seulement favorisées par eux - à des groupes de pression, ou des mouvements politiques (46). De toute façon on doit insister, dans les jeunes Eglises, sur l'unité de tout le presbyterium.

On doit accorder une importance particulière à la fraternité entre les prêtres séculiers diocésains et les missionnaires, en particulier ceux qui ont contribué à fonder l'Eglise. La fraternité sacerdotale englobe, de toute évidence, les prêtres qui appartiennent à des Instituts de vie consacrée ou aux Sociétés de vie apostolique. Elle s'étend aussi, en un certain sens, aux laîcs qui suivent le Christ de plus près dans une vie consacrée. Les prêtres seront préparés et disposés à aider spirituellement les religieux laîcs et les religieuses, en accord avec les directives de l'Evêque; toutefois ils n'interviendront jamais dans les questions disciplinaires et les problèmes d'organisation interne de leur communauté.

7. Ministre de la Parole. Il appartient au prêtre comme éducateur de la foi du Peuple de Dieu, participant à la mission prophétique du Christ, et coopérateur de l'Evêque, d'annoncer la Parole de salut et de rassembler, avec sa force surnaturelle, la communauté des croyants ( cf. Rm 10,17) (47). Le devoir du prédicateur de l'Evangile est de transmettre la Parole de Dieu, dont il est l'humble serviteur et non une sagesse humaine (cf 1 Cor 2,1ss) (48). Ce ministère de la Parole se réalise sous des formes diverses, parmi lesquelles on peut retenir: la première annonce de l'Evangile aux non chrétiens, la prédication adressée aux fidèles, la catéchèse donnée aux catéchumènes et aux baptisés, l'évangélisation du monde scolaire et de la culture, le dialogue individuel.

· Evangélisateur infatigable: en priorité, le prêtre a le devoir d'annoncer l'Evangile à ceux qui, sur le territoire qui lui est confié, ne sont pas encore baptisés. Cette première annonce relève de la responsabilité fondamentale que l'Eglise a reçue du Seigneur lui-même à travers les Apôtres: "Allez dans le monde entier prêcher l'Evangile à toutes les créatures" (Mc 16,15; cf. Mt 28,19). Tout prêtre, en vertu de sa fonction prophétique, participant à la responsabilité missionnaire de son Evêque, dans une étroite collaboration avec lui, a le devoir imprescriptible d'annoncer aux hommes "le Dieu vivant et celui qu'il a envoyé pour le salut de tous, Jésus-Christ" (cf. 1 Tess 1, 9-10; 1 Cor 1, 18-21). C'est seulement ainsi que les non chrétiens, "dont l'Esprit Saint ouvre le coeur (cf. At 16,14), se convertiront librement en croyant au Seigneur" (49). Comme Pierre et Jean, chaque prêtre manifeste ainsi sa volonté d'être un messager infatigable de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ: "Nous ne pouvons pas taire ce que nous avons vu et entendu" (Ac 4,20). Il comprend comme adressée à lui-même la parole du Seigneur à Paul: "N'aie pas peur, continue à parler sans jamais te taire, car je suis avec toi" (Ac 18, 9-10).

Dans l'organisation des activités apostoliques du diocèse ou de la paroisse, on donnera une place de choix au travail spécifique de l'annonce de l'Evangile aux non-chrétiens; les prêtres et les diacres y seront engagés, au premier rang et personnellement, avec la collaboration étroite des catéchistes et de toute la communauté des fidèles.

· Au service de la prédication: c'est le devoir du curé, avec ses collaborateurs, de programmer la prédication, en s'assurant qu'elle est proposée avec régularité et avec une fréquence suffisante, à tous les fidèles, même aux groupes qui n'ont pas la possibilité de participer à l'Eucharistie chaque dimanche.

Outre un sens élevé de la responsabilité pastorale, la prédication implique des devoirs concrets pour les prêtres: elle ne doit pas être improvisée, mais préparée par un travail sérieux de réfléxion intériorisée dans la prière; le contenu doit communiquer les richesses permanentes de l'Ecriture, de la Tradition, de la Liturgie, du Magistère et de la vie de l'Eglise (50); il est indispensable qu'il y ait cohérence entre la prédication et la conduite du prêtre, de telle manière que la parole soit corroborée par le témoignage de la vie (cf. Mt 5, 16); la prédication doit exposer les critères toujours valables pour la vie chrétienne individuelle et communautaire (51).

Dans la prédication, l'homélie a une place éminente; elle fait partie de la Liturgie; elle est réservée au prêtre et au diacre. L'homélie, qui a une place privilégiée, doit exposer les mystères de la foi et les normes de la vie chrétienne, en partant des textes sacrés et en suivant le cours de l'année liturgique (52). Elle doit être reliée à la catéchèse; elle applique aux formes concrètes de la vie, dans le contexte culturel, les mystères proclamés.

Dans les zones de mission où le clergé est trop peu nombreux, on mettra en oeuvre la possibilité de confier la prédication à certains laîcs, conformémement aux normes du Droit Canonique (53). Les prêtres choisiront, parmi leurs fidèles, les plus capables, et ils les prépareront à ce ministère délicat. Si ces derniers sont officiellement mandatés par l'Evêque, les prêtres sauront les inclure dans le programme des prédications paroissiales et ils les assisteront fraternellement.

· Engagé dans la catéchèse: la catéchèse, comprise comme enseignement systématique de la doctrine de la foi, et comme initiation graduelle à la vie chrétienne, est un devoir grave de la communauté ecclésiale, qui incombe particulièrement aux pasteurs d'âme (54). Ainsi, en vertu de leur charge, les curés sont tenus de s'assurer que la catéchèse est réalisée de manière ordonnée et avec régularité, en faveur de toutes les catégories de fidèles et qu'elle atteint tous les groupes d'âges (55). Dans les missions, la catéchèse est un service de première nécessité: elle a pour but d'accompagner la croissance religieuse des baptisés vers la maturité de la vie chrétienne; dans le contexte d'une Eglise jeune, elle demande une inculturation adaptée; on tiendra compte des obstacles et des pressions contraires venant d'une ambiance non évangélisée, et parfois dues à l'influence du matérialisme moderne. Dans ce domaine, la coopération de tous les chrétiens est indispensable, particulièrement celle de plusieurs catégories de fidèles.

Les parents: ils ont, avant tout autre, l'obligation de former chrétiennement leurs enfants par la parole et par l'exemple (56). Les prêtres prépareront à cette mission ceux qu'ils reçoivent en vue du mariage; par des instructions appropriées et par un soutien pratique, ils aideront les parents à honorer cette importante responsabilité.

Personne ne peut ignorer l'importance du rôle des enseignants pour faire grandir la foi dans les nouvelles générations (57). L'enseignement de la religion dans les écoles est pour beaucoup de jeunes le premier contact sérieux avec l'Evangile. Les prêtres prendront à coeur la pastorale des écoles catholiques et de celles de l'Etat: elles sont un lieu privilégié de première évangélisation, et un milieu propice à la formation religieuse des jeunes déjà baptisés; il s'agit d'incarner le message évangélique dans les valeurs de la culture transmise par l'école. Les modalités de leurs interventions varieront selon la nature des institutions scolaires, la formation chrétienne des enseignants ou les lois de l'Etat. On doit ainsi prendre en charge avec conviction le secteur scolaire, dans la pastorale, aussi bien au plan diocésain qu'au plan paroissial (58).

Les catéchistes ont, dans les Eglises de mission, la charge d'enseigner la doctrine de la foi et d'organiser, en collaboration avec les prêtres, les activités liturgiques et les oeuvres de charité (59). Dans certains cas, on leur confie le soin spirituel d'une petite communauté où le prêtre ne peut se rendre que rarement. Avec le développement de l'Eglise, la figure du catéchiste bon à tout faire tend à faire place à une fonction spécifique: il est seulement chargé de la catéchèse dans le cadre de la paroisse. Les prêtres s'entendront à ce sujet avec les catéchistes; ils doivent savoir valoriser leur service, leur assurer une juste rétribution et, en utilisant les centres qui conviennent, prendre soin de leur formation spirituelle et intellectuelle, en conformité avec les normes diocésaines (60).

L'instruction et l'accompagnement des catéchumènes sont parmi les tâches les plus importantes des catéchistes. L'expérience montre que l'on doit à la générosité des catéchistes dans ce service le développement de la première évangélisation, en particulier dans les régions où les non chrétiens sont nombreux. Dans ce contexte, il faut souligner le rôle du catéchuménat dans les missions: à travers l'instruction et l'entraînement à la vie chrétienne, il initie les catéchumènes au mystère du salut et leur apprend à vivre la foi, la charité et l'apostolat. Il revient aux Conférences épiscopales d'établir des statuts en vue de l'organisation du catéchuménat, sur la base de l' Ordo Initiationis Christianae, ainsi seront précisés les devoirs et les prérogatives des catéchumènes, ainsi que les programmes à suivre (61). Il est demandé aux prêtres de poursuivre généreusement leur effort pour valoriser le catéchuménat; ils seront convaincus qu'il constitue un moyen privilégié pour la croissance de la communauté, par l'accueil de nouveaux membres, et pour la progression de celle-ci, vers sa maturité ecclésiale.

Pour favoriser l'instruction catéchétique et, en général, l'annonce de la Parole, il importe que les prêtres soient formés a l'utilisation des moyens de communication sociale. Il ne s'agit pas seulement d'une ouverture d'esprit, mais aussi d'une aptitude à susciter et organiser la collaboration des laïcs, en prenant appui sur des institutions spécifiques bien adaptées (62).

Le dialogue interpersonnel: toutes les formes de la communication de la foi doivent prendre appui sur la transmission qui s'effectue efficacement de personne à personne. Le Seigneur lui-même l'a pratiquée, comme l'attestent les entretiens avec Nicodème (cf. Jn 3, 1ss), la Samaritaine (cf. Jn 4, 1ss), Simon le pharisien (cf. Lc 7,1ss) et avec d'autres. Il faut encourager le contact personnel de celui qui transmet la foi et de celui qui la reçoit. Les prêtres, en particulier, sauront valoriser le sacrement de la Pénitence et la direction spirituelle comme moyens de formation personnalisée; à travers ces contacts et ces dialogues fraternels, ils pourront donner les réponses les mieux adaptées aux problèmes toujours différents d'une personne à l'autre (63).

8. Président des célébrations liturgiques et ministre des sacrements. Les prêtres, participant d'une manière spéciale au sacerdoce du Christ, agissant comme ses ministres, sous l'autorité de l'Evêque, exercent leur fonction sacerdotale par-dessus tout dans l'action liturgique et en administrant les sacrements (64). Ils s'efforceront donc d'acquérir un sens liturgique profond et ils seront des animateurs convaincus de la vie liturgique dans leurs communautés (65).

· La Pastorale sacramentelle: En ce qui regarde le ministère des sacrements, le premier devoir des prêtres est de procurer, à leur sujet, une connaissance de foi véritable, particulièrement par le moyen de la catéchèse: il faut ainsi donner le sens de leur caractère ecclésial, de leur orientation intrinsèque vers l'Eucharistie, de l'aptitude radicale des fidèles à les recevoir et à vivre leur grâce propre en vertu du sacerdoce commun des chrétiens (66). Ainsi sera écartée l'idée fausse qui fait considérer les sacrements comme agissant par eux-mêmes, par un effet en quelque sorte magique, indépendamment de la vie chrétienne.

Etant entendu que les fidèles bien disposés ont le droit de recevoir les sacrements (67), les pasteurs veilleront à leur procurer la préparation convenable (68). Il est bon de préciser ici que la pastorale sacramentelle ne se limite pas au temps qui précède la célébration, mais continue ensuite, pour accompagner et conduire à la maturité chrétienne, ceux qui les ont reçus, en accordant une attention particulière aux néophytes (69). La communauté a le devoir de créer une ambiance fraternelle pour accueillir ceux qui reçoivent les sacrements pour la première fois.

Pour faire croître l'Eglise, il importe de mettre en valeur le caractère central de l'Eucharistie: c'est par son action et autour d'elle que la communauté se forme, vit et atteint sa maturité. Offrant le Saint Sacrifice, "dans une identification spécifique, sacramentelle, avec le Prêtre Souverain et Eternel" (70), les prêtres placeront de manière effective le Mystère Eucharistique au centre de leur propre vie et de celle de leur communauté. Ils n'oublieront pas que c'est seulement à partir de ce centre vital qu'est l'Eucharistie qu'ils peuvent annoncer la Parole avec fruit et rassembler la communauté qui leur est confiée. Ils s'efforceront d'engager les fidèles à prendre part activement à la Sainte Messe, en offrant la divine victime à Dieu le Père et en unissant à cette offrande celle de leur propre existence (71); ils les inviteront à recevoir fréquemment le Pain de vie, à vénérer et adorer le Christ vivant dans le Tabernacle (72). Quand, du fait du manque de prêtre, il n'est pas possible d'assurer la célébration de la S.Messe chaque dimanche dans toutes les communautés, les pasteurs veilleront à établir un calendrier des célébrations tantôt dans une communauté, tantôt dans une autre, de telle sorte que les fidèles aient une garantie suffisante de pouvoir en bénéficier au moment prévu: il s'agit en effet d'un domaine essentiel pour leur vie chrétienne.

Dans la situation actuelle, il convient aussi de recommander aux prêtres "l'exercice diligent, régulier, patient et fervent du ministère sacré de la Pénitence" (73). Cette pastorale exige une grande disponibilité et un esprit de sacrifice, mais elle constitue l'expression la plus élevée de la miséricorde de Dieu en Jésus-Christ, à travers le ministère de l'Eglise. Les prêtres s'efforceront de présenter ce sacrement comme contribuant à la solution des conflits qui existent dans le monde actuel, dans la mesure où le péché individuel se répercute toujours dans la vie sociale, avec ses conséquences dommageables pour la dignité intégrale de l'homme (74).

Dans les Eglises de mission, grâce à une catéchèse fidèle à la doctrine de la foi et à la générosité des pasteurs, la pratique du sacrement de la Pénitence reste fréquente. Il faut surmonter les difficultés qui se rencontrent quant à l'organisation de ce ministère, en particulier du fait du petit nombre des ministres, de telle sorte que cette pratique soit maintenue et même intensifiée. Une programmation précise permettra d'unir les forces disponibles: en particulier, à l'occasion des grandes fêtes, les prêtres voisins pourront s'entraider. On doit se souvenir que la confession individuelle est l'unique forme ordinaire du sacrement pour la réconciliation des fidèles conscients d'un péché grave, avec Dieu et avec l'Eglise. Quant à ce qui concer-ne l'absolution collective des pénitents, sans confession individuelle la précédant, on se souviendra qu'elle ne peut être donnée que dans des cas précis de péril de mort imminente ou de grave nécessité; ceci se vérifie quand, étant donné le nombre des pénitents, on ne dispose pas de confesseurs suffisants pour entendre, comme il le faut, la confession de chacun dans un temps convenable, de sorte que les pénitents, sans qu'il y ait faute de leur part, seraient forcément privés pendant longtemps de la grâce sacramentelle ou de la sainte communion. Il appartient à l'Evêque diocésain de juger si les conditions requises par les normes canoniques sont remplies; en tenant compte des critères établis d'un commun accord avec les autres membres de la Conférence épiscopale, il peut déterminer les cas où se rencontre cette nécessité (75). On ne négligera pas les célébrations pénitentielles communautaires, en particulier aux temps forts de l'année liturgique; on formera ainsi les fidèles à comprendre le sens profondément ecclésial de cette démarche pénitentielle, même lorsqu'elle ne prend pas une forme sacramentelle.

Tout particulièrement - mais non exclusivement - dans les territoires où se réalise une première évangélisation des non chrétiens, les sacrements du baptême et de la confirmation demandent aussi une attention particulière de la part des prêtres.

A propos du baptême, on doit mettre en évidence les effets suivants: le pardon des péchés, la filiation divine, la configuration au Christ et l'incorporation à l'Eglise (76). Au cours de la préparation, la pastorale devra s'adresser aux parents et aux parrains quand il s'agit du baptême des enfants, et aux candidats quand ce sont des adultes(77). On devra valoriser la connexion naturelle entre catéchuménat et baptême(78). On ne doit pas négliger la pastorale post-baptismale, car les néophytes ont spécialement besoin d'être aidés à accomplir fidèlement les devoirs de la vie chrétienne et à s'intégrer dans la communauté ecclésiale qui les a accueillis (79).

Au sujet de la confirmation, il importe également d'insister sur ses effets. Elle fait progresser sur le chemin de l'initiation chrétienne, elle enrichit des dons de l'Esprit Saint, elle crée un lien plus étroit avec l'Eglise, elle oblige à s'engager davantage dans l'apostolat à l'intérieur et au dehors de la communauté ecclésiale (80). La pastorale devra veiller à la préparation des confirmands et, ensuite, les accompagner pour que leur vie chrétienne atteigne sa maturité et pour que leur engagement apostolique, à l'égard même des non chrétiens, progresse en générosité. La célébration de la confirmation sera une occasion favorable d'établir un lien personnel concret entre chacun des candidats et l'Evêque.

· Quelques priorités dans la pastorale liturgique: dans les Eglises qui progressent vers leur pleine maturité, la pastorale liturgique présente quelques aspects prioritaires: c'est avant tout le sens communautaire de la célébration, comme action du Christ et de l'Eglise (81), à laquelle chaque chrétien est en mesure de participer,dans la diversité des ordres et des fonctions (82); c'est, en outre, la nécessité d'une participation active qui suppose aussi bien une préparation préalable que la conscience de la signification et de la valeur de l'action liturgique (83). La pastorale liturgique exige, de plus, que soit assurée une harmonie entre la célébration et la vie, de telle manière que les fidèles soient capables d'exprimer dans leurs activités les multiples richesses du mystère du Christ connu dans la foi (84). Ce type de pastorale exige un notable effort d'inculturation, pour que les célébrations soient plus facilement comprises et qu'elles correspondent à la sensibilité des personnes, dans leur contexte culturel, sans aucunement réduire le sens imprescriptible du Mystère (85). Les études et les initiatives dans le domaine de l'inculturation sont à entreprendre au niveau des Conférences Episcopales, en conformité et en harmonie avec la tradition et les normes de l'Eglise universelle. Il appartient aux prêtres ayant charge d'âme de les soutenir avec conviction et de mettre en oeuvre avec courage les orientations adoptées, en suivant le programme commun établi dans le diocèse (86). Enfin, ils prendront sérieusement en considération les célébrations dominicales en l'absence du prêtre. Etant bien maintenu que la célébration de l'Eucharistie est le centre et le sommet de la vie chrétienne, reste du moins indispensable aux communautés éloignées une réunion de prière chaque dimanche, lorsque par manque du prêtre la Messe ne peut être célébrée (87). Les Conférences Episcopales et chaque Evêque intéressé ont le devoir de régler ces célébrations sur la base des normes de l'Eglise (88), pour ce qui concerne leur contenu, leur lien avec l'année liturgique, la personne qui doit les présider, leur déroulement et la nécessité de ne pas les confondre avec la célébration eucharistique. Il revient aux prêtres de préparer la communauté intéressée et ses animateurs, de telle manière que ces célébrations, qui comportent la proclamation de la Parole de Dieu et, si possible, la distribution de l'Eucharistie, soient d'authentiques expressions de la prière de l'Eglise, capables d'aider les fidèles à sanctifier le dimanche et à faire grandir en eux le désir de participer à la Sainte Messe.

Les attitudes du prêtre qui préside doivent être inspirées par une intelligence exacte de la Liturgie (89), mais aussi par un vrai sens de la dignité qui convient. Cette dignité de la liturgie s'accorde avec la simplicité et la pauvreté des édifices et des vêtements, si les célébrations sont accomplies avec une piété à la fois intérieure et extérieure, en évitant toute précipitation ou négligence. Ainsi, le président de l'action liturgique s'applique à l'animer activement, en intervenant lui-même par les exhortations appropriées prévues par les rubriques, et en s'assurant qu'interviennent comme il convient les autres acteurs de la Liturgie, pour les lectures, les chants, les gestes et les moments de silence. La présidence de l'action liturgique et son animation active exigent une richesse de vie intérieure, une bonne connaissance doctrinale, la capacité d'engager les autres dans cette action commune et le soin de se préparer chaque fois.

L'observance fidèle des normes liturgiques, pour ce qui regarde les gestes, les paroles, les vêtements, doit être pour tout prêtre l'occasion de mettre en valeur le sens du sacré, lié au culte, et de mettre en oeuvre un vrai sens pédagogique. L'Eglise a précisé divers points à ce propos et tous les prêtres doivent les observer (90). Cette fidélité aux normes de la célébration, jointe à l'animation assurée par le président, sera exemplaire pour la communauté. Les fidèles pourront prendre conscience de la grandeur des mystères célébrés, en découvrant la ferveur intérieure des prêtres et en observant la dignité de leur comportement. Les prêtres doivent se rendre compte qu'ils manquent à leur rôle de guides du Peuple de Dieu et qu'ils peuvent désorienter les fidèles quand ils se permettent avec légèreté de modifier le déroulement de l'action sacrée en y ajoutant ou retranchant de manière indue, ou de célébrer sans les vêtements liturgiques, en n'utilisant pas les vases sacrés ou en dehors des lieux et places prescrits. Tout en reconnaissant les situations de nécessité et en admettant des exceptions légitimes, les prêtres seront chaleureusement invités à offrir aux jeunes communautés de mission des célébrations liturgiques aussi dignes et ordonnées qu'il est possible. Ils se souviendront enfin que les célébrations accomplies avec la dignité qui convient constituent un message et un appel significatifs pour ceux qui s'intéressent à la foi chrétienne et s'y acheminent.

9. Libération, promotion humaine et choix préférentiel des pauvres. La promotion humaine est liée à l'évangélisation: il s'agit, en effet, de l'unique mission de l'Eglise, qui se sent engagée, de par la volonté du Christ (cf. Mt 25, 41-45; Lc 16, 19-31), à servir l'authentique développement intégral de l'homme envisagé individuellement et dans sa dimension sociale; par conséquent, elle est tenue de dénoncer, quand il y a lieu, les maux et les injustices sociales qui l'oppriment (91). On doit également se souvenir que la mission spécifique de l'Eglise "n'est pas d'ordre politique, économique ou social, mais d'ordre religieux" (92): elle offre en effet "sa pre-mière contribution à la solution des problèmes urgents du développement, quand elle proclame la vérité sur le Christ, sur elle-même et sur l'homme" (93).

C'est dans cette même ligne que l'on peut placer la question de la libération, ressentie comme plus ou moins urgente, avec ses implications pratiques, dans les divers secteurs de l'Eglise. Dans le dessein éternel d'amour du Père, tout homme est appelé à être en communion avec Dieu, avec le genre humain, et même avec le monde tout entier, lequel est intimement lié avec l'homme et par le moyen duquel il arrive a sa fin. Cette communion a été brisée par le péché; elle a été restaurée par le Christ, selon la promesse du salut que Dieu a annoncé d'avance dès les origines de l'humanité (cf. Gn 3,15;

Rm 5, 20-21). Par sa mort et sa résurrection, le Christ a libéré l'homme du péché et de ses conséquences, l'oppression, l'égoïsme et l'injustice, au plan individuel et au plan social; il a restauré la communion, et il offre à tous le salut. A l'exemple du Christ, l'Eglise proclame cette même libération et elle s'efforce d'aider l'homme à la conquérir dans tous les domaines de son existence. Il est nécessaire que, dans les territoires de mission, les prêtres aient une conscience claire et précise de cette question et qu'ils connaissent exactement les éléments essentiels d'une théologie de la libération conforme à l'enseignement du magistère de l'Eglise (94): ils pourront ainsi apporter une contribution valable au niveau de la pensée et de l'action, sans tomber dans une idéologie partisane.

Porter les valeurs de l'Evangile et du Royaume dans le champ économique, social et politique est le devoir spécifique des laïcs (95). Le devoir des prêtres est de les préparer à ces engagements et de les assister, mais aussi de les encourager et de les stimuler à assumer les responsabilités qui leur sont propres dans le domaine des réalités temporelles (96). Les prêtres manifesteront courage et équilibre dans ce secteur de leur apostolat.

Pour exercer une pastorale efficace de la libération, de la promo-tion humaine et de la justice, les prêtres s'efforceront d'acquérir une connaissance complète de la doctrine sociale, des directives et des choix pastoraux de l'Eglise. Ils sauront être proches de leur peuple quand il est oprrimé par ceux qui détiennent la richesse et le pouvoir; ils garderont à son égard une attitude de solidarité et d'accueil, et favoriseront une conscientisation, de telle sorte que les situations d'injustice sociale ne soient pas subies passivement. Les pasteurs ne resteront pas inactifs devant les difficultés inévitablement liées à cette pastorale.

Il faut aussi se souvenir du problème grave des réfugiés à cause de la guerre ou des calamités naturelles. Les épreuves résultant de l'exil, de la désagrégation des familles, de l'isolement, ou même l'extrême misère entraînent fréquemment l'écroulement des idéaux, la perte de toute confiance et le désespoir. La foi religieuse est un précieux soutien pour reconstruire une vie. Le prêtre est souvent le premier à subir l'impact de ces situations, avec les difficultés qui leur sont liées, telles que la concentration d'une population, la promiscuité dans les camps de regroupement, tandis que les jeunes vont à la dérive. Dans ces cas, les prêtres doivent faire preuve d'une particulière sensibilité; ils doivent être préparés en vue d'un service pastoral adapté.

Quand ils devront prendre des initiatives en vue du développement, en particulier lorsqu'il s'agit de dénoncer publiquement des injustices, les prêtres agiront ensemble et non individuellement et isolément; ils suivront le programme élaboré au plan du diocèse et approuvé par l'Evêque. Ils ne perdront pas de vue que certaines interventions disproportionnées faites à titre personnel, en particulier dans le domaine socio-politique, risquent d'écarter le prêtre du plan qui lui est propre, celui de la charité pastorale, de compromettre la crédibilité de sa mission, de désorienter les fidèles, et de porter préjudice à son apostolat.

Les demandes d'aide matérielle adressées aux autres Eglises ou aux pouvoirs publics seront toujours faites avec l'approbation de l'Ordinaire et selon un programme établi au plan du diocèse, afin de garantir une saine péréquation entre les communautés paroissiales.

Parmi les exigences évangéliques prend place avant tout la charité à l'égard de tous, exigeant une attention particulière aux pauvres. L'Eglise réaffirme son choix - et son amour - préférentiel des pauvres; elle demande aux prêtres d'agir en accord avec ce choix. Il ne s'agit pas d'un choix exclusif, mais d'une expression particulière du primat de la charité. Il faut comprende aujourd'hui parmi les pauvres non seulement ceux qui n'ont rien, mais aussi certaines catégories, en réalité nombreuses, de marginalisés ou de personnes en grave difficulté, comme les handicapés, les gens sans emploi, les émigrants, les réfugiés, les drogués, etc. (97). Que les prêtres se montrent proches de ces frères, prenant sincèrement part à leurs difficultés et à leurs épreuves, voyant en eux le visage souffrant du Christ (cf. Mt 25,40).

En réalisant une oeuvre de développement social, les prêtres resteront convaincus que l'évangélisation s'accomplit par le rayonnement des valeurs de l'Evangile, et non pas par la puissance des moyens économiques. En sauvegardant la mission de l'Eglise ils éviteront d'éveiller des intérêts trop terrestres chez les fidèles et chez ceux qui s'orientent vers le christianisme.

10. Artisan de la collaboration. Le service pastoral est une action de l'Eglise, communautaire, organisée hiérarchiquement à des niveaux divers de compétence (98).

Les prêtres ont le devoir de remplir leur service pastoral dans un esprit d'Eglise, profondément insérés dans la communauté, en union avec l'Evêque et dans l'obéissance à son égard, et en étroite collaboration avec les autres agents de la pastorale; ils éviteront ainsi d'agir d'une manière autonome et individualiste; ils sauront guider et accompagner la communauté dans la réalisation d'un plan d'action, avec patience et souplesse.

Cet engagement des prêtres au plan diocésain se manifeste aussi à travers leur insertion dans les divers conseils et organismes. Ils vivront cette participation en s'impliquant généreusement en vue de la croissance de toute la famille diocésaine.

Dans le cadre de la paroisse, il revient au curé d'organiser la coopération entre tous les agents de la pastorale: les prêtres, les diacres, les religieux et les laïcs (99). Il faut encourager l'effort poursuivi en vue de promouvoir l'unité entre tous ceux qui sont engagés à temps plein, grâce à des rencontres fréquentes et régulières d'information, de programmation, de vérification et de recherche des meilleurs moyens d'action.

Il faut encore, dans un climat de confiance, promouvoir dans la paroisse les organismes de participation qui sont prévus par le droit canonique tels que le Conseil pastoral (100) et celui des affaires économiques (101), ainsi que d'autres initiatives d'ordre communautaire, comme les petites communautés ecclésiales, les associations et les mouvements. Il se trouve que dans certaines cultures, la petite communauté est à la base de la structure sociale et peut constituer un cadre idéal pour la vie chrétienne elle-même. Ces communautés de base seront vraiment ecclésiales si elles réalisent une communion et une coopération avec l'Eglise et ses pasteurs, au plan de la doctrine, de l'organisation et des initiatives apostoliques (102). La sagesse du prêtre le portera à favoriser la coopération pratique des divers groupes, en esprit d'unité, mais aussi dans le respect des caractéristiques propres à chacun et de sa juste autono-mie.

Au niveau diocésain tout comme paroissial, mérite une considération spéciale la collaboration entre le clergé local et les missionnaires venus d'autres nations, dont un grand nombre sont religieux. Ceux-ci exercent leur action en vertu d'un mandat universel de l'Eglise, confié par l'Autorité Suprême, et d'une convention particulière avec l'Ordinaire du lieu. Leur présence est un don précieux pour l'Eglise missionnaire, et réalise un échange de charité entre les Eglises particulières. Ces missionnaires sauront s'intégrer dans la société et s'insérer dans l'Eglise où ils sont situés: ils font partie de celle-ci de plein droit et, s'ils sont prêtres, ils sont membres du presbyterium. Ils dépendent entièrement du pasteur de cette Eglise en ce qui regarde l'activité pastorale, tout en vivant et en travaillant conformémement au charisme spécifique exprimé dans leurs constitutions (103). Les prêtres qui appartiennent à l'Eglise locale, surmontant tout esprit de faux nationalisme, vivront en communion avec eux et ils sauront valoriser leur coopération apostolique, qui,dans certains cas est non seulement utile et répond à des besoins manifestes, mais est proprement indispensable. Les missionnaires, de leur côté, favoriseront le développement des ressources apostoliques locales. Entre ces Instituts et le Clergé local se développera une coordination bien réglée de l'action pastorale, sous la direction de l'Evêque; tous y garderont le sens de l'unité nécessaire entre les divers groupes dans le respect de leurs caractéristiques et de leurs finalités propres (104).

Pour promouvoir la pastorale d'ensemble, qui est d'une importance capitale dans l'activité missionnaire, les prêtres doivent travailler sur la base d'une sage planification, au moins au niveau du diocèse et de la paroisse. Cela suppose la mise en oeuvre d'une méthode éprouvée: connaître la réalité pastorale et déterminer des objectifs généraux et spécifiques, des critères d'évaluations, une stratégie, et des modes pratiques d'action. Pour que la planification ne reste pas théorique, ils préciseront le but à atteindre, les initiatives à prendre, les responsabilités à déterminer, les moyens à employer, les lieux et moments pour agir, etc. Ces programmes seront soumis à une révision régulière.

11. Le Pasteur travaillant à l'évangélisation de la culture. L'Evangile transcende toutes les cultures et ne s'identifie à aucune d'elles (cf. Jn 18,36). Cependant, le Royaume qu'annonce l'Evangile est vécu par des hommes profondémment liés à une culture, et la construction du Royaume ne peut se faire en laissant de côté les éléments culturels. Ce secteur important a une profonde signification dans l'évangélisation missionnaire, qui se situe en effet dans la ligne de l'Incarnation du Verbe. L'Eglise a le devoir non seulement d'évangéliser les cultures, mais aussi de favoriser et d'accueillir toutes les ressources, les richesses humaines et religieuses, les coutumes des peuples, dans la mesure où elles sont bonnes; elle doit porter la Bonne Nouvelle à tous les niveaux de l'humain, pour les transformer du dedans, les purifier des éléments négatifs, anciens et nouveaux, de telle sorte que le message évangélique puisse s'exprimer à travers des expressions intelligibles et valables.

L'inculturation est d'abord le fait des Eglises particulières, comprises comme communautés vivant une expérience quotidienne de foi et d'amour. Les spécialistes peuvent la stimuler et la guider; ils n'en sont pas les acteurs principaux. De plus, l'inculturation ne peut être réalisée par une seule communauté: elle ne peut être effectuée que par un ensemble d'Eglises vivant dans une aire culturelle déterminée. L'inculturation, enfin, n'est pas une action accomplie une fois pour toutes: c'est l'intégration permanente de l'expérience chrétienne dans une culture, qui n'est elle-même ni stable ni achevée.

Il faut se souvenir que l'Evangile, durant des siècles, a pénétré tant de cultures différentes, assumant leurs valeurs, qui sont devenues des valeurs humaines universelles, éléments capables de répondre aux requêtes de toute culture. Cette conviction stimule et guide l'inculturation du message évangélique en toute culture particulière. Il faut tenir compte de ce fait, dans le discernement des éléments d'une culture, pour ne pas aboutir à une oeuvre de démolition et priver ainsi un groupe humain d'un héritage culturel qui appartient au patrimoine de toute l'Eglise.

Les prêtres s'engageront avec confiance dans ce domaine très exigeant de leur apostolat; ils apprendront à porter sur leur propre culture un jugement équitable, c'est à dire à distinguer les valeurs, les déficiences ou les erreurs, et à discerner les conséquences du péché, de telle sorte qu'ils ne prennent pas pour une véritable valeur n'importe quelle expression culturelle.

Ils garderont présent à l'esprit que l'inculturation ne doit pas compromettre l'unité de l'Eglise, mais qu'elle doit toujours partir, comme de sa base, de la Sainte Ecriture et se développer en demeurant attachée à la Tradition, en accord avec les orientations et les directives du Magistère vivant (105). Pour que l'inculturation atteigne son but et que les fidèles ne soient pas désorientés, les prêtres agiront en union avec l'Evêque et avec les autres prêtres, suivant un programme commun, établi au niveau de la Conférence Episcopale (106).

Dans ce contexte on ne peut ignorer le rôle de la religiosité populaire catholique présente dans le pays. Considérée comme un ensemble de valeurs, de croyances, d'attitudes appartenant à la religion catholique, la religiosité populaire est un milieu privilégié de dialogue entre l'Evangile et la culture. Elle exprime la sagesse d'un peuple. Par conséquent, pour évangéliser à fond une culture, il importe d'accorder une réelle importance à cette religiosité. Les prêtres veilleront avec soin à ce que la religiosité populaire se nourrisse d'une connaissance authentique du message chrétien et ne tombe pas dans la magie, la superstition, le fatalisme ou une autre forme déviée de religiosité (107).

12. Ami et guide des jeunes. Les jeunes sont une part vivante et active de l'Eglise; ils sont au centre de ses préoccupations et de son amour; ils sont son espérance (108). Convaincue que la jeunesse est elle-même une richesse (109) et que les jeunes influent de manière décisive sur la construction de la société (110), l'Eglise les confie de manière préférentielle à l'attention pastorale des prêtres (111), afin que soient formés des hommes et des femmes d'une forte personnalité humaine et chrétienne (112). Dans les jeunes communautés ecclésiales, situées pour la plupart dans un contexte humain comportant une forte proportion de jeunes, cette pastorale doit être considérée comme prioritaire et n'être négligée à aucun prix pour le présent et pour l'avenir de l'Eglise (113). Les prêtres prépareront les jeunes à travailler à l'oeuvre de l'évangélisation. On peut parler avec raison d'apostolat de l'espérance quand les jeunes sont évangélisés et deviennent eux-mêmes des protagonistes de l'évangélisation de leurs contemporains non chrétiens (114).

Les attitudes de prêtres en relation avec les jeunes doivent être bien adaptées à cette pastorale; elles seront caractérisées par un amour sincère et une grande disponibilité: il faut tout d'abord accepter, même si cela nous dérange, de sympathiser avec leurs aspirations et de partager leur idéal, leurs points de vue valables, leurs problèmes et leurs activités. Mais les prêtres doivent aussi être capables de stimuler et de guider les jeunes pour qu'ils soient capables d'un jugement critique; ils pourront ainsi affronter des situations difficiles, comme, par exemple, la rencontre d'une culture sécularisée et souvent athée en relation avec une idéologie aliénante, les tensions provoquées par les injustices sociales, la diffusion de la drogue et la permissivité sexuelle, le chômage et autres situations semblables. Les prêtres resteront proches des jeunes pour les éclairer et les guider au milieu de ces écueils; ils les aideront à se former dans un climat de confiance, à surmonter les contradictions qu'ils portent en eux-mêmes, à former des projets de vie positifs et à s'y engager de manière cohérente. Ils devront donc se mettre à la portée des jeunes, leur consacrer beaucoup de temps, leur montrer beaucoup d'intérêt, leur offrir une relation d'amitié. Ils leur proposeront la pratique de la direction spirituelle, qui exerce une influence profonde durant les années de jeunesse. Les prêtres garderont présente à la pensée la conviction que l'Eglise a beaucoup de choses à dire aux jeunes, et que les jeunes ont aussi beaucoup à dire à l'Eglise (115)

Il est nécessaire de réunir les jeunes en groupes masculins, féminins ou mixtes, en valorisant les structures scolaires, les associations et les mouvements, ou en provoquant la formation de groupes spontanés. Les prêtres n'oublieront pas que les jeunes ont besoin, pour grandir ensemble, de partager entre eux, de se soutenir mutuellement et de réaliser quelque chose de valable. Aussi les prêtres devront-ils acquérir une bonne connaissance de la dynamique des groupes; ils prendront soin, en particulier, de la formation des dirigeants des groupes des jeunes.

Au niveau diocésain, on se préoccupera de constituer une organisation capable de promouvoir la pastorale des jeunes, avec des prêtres soigneusement préparés, chargés de ce ministère, qui seront disponibles pour intervenir dans les paroisses ou les groupes avec un apport de qualité.

Les prêtres seront attentifs à un phénomène actuel particulier, qui influe sur la transmission du message: un grand nombre de jeunes, d'une part, demandent à être considérés comme s'ils étaient dèjà parvenus à l'âge adulte, et, d'un autre côté, ils se réfèrent à des critères étrangers à toute maturité, qu'ils affirment ceux de la jeunesse, pour juger la vie. Ainsi se présente un problème de déséquilibre qui, là où il existe, doit être pris en considération, pour en éviter les conséquences et aider à le surmonter.

La pastorale de la jeunesse ne se limite pas aux jeunes: elle concerne toute la communauté chrétienne. Il s'agit de former la communauté chrétienne et de l'aider pour qu'elle comprenne les attentes des jeunes et qu'elle en tienne compte, pour qu'elle donne aussi elle-même un témoignage d'honnêteté au plan humain et de cohérence dans la foi, pour qu'elle intègre les jeunes dans sa vie, en un mot, pour qu'elle se considère comme n'étant pleinement une communauté humaine et chrétienne qu'avec la présence vivante et l'apport dynamique de la jeunesse. Les adultes et les jeunes, étroitement unis et capables d'un échange réciproque de valeurs diverses, forment la communauté chrétienne réelle et complète.

13. Promoteur des vocations. Les prêtres ont un rôle unique et inaliénable au plan de la pastorale des vocations. Convaincus que l'Esprit Saint continue de distribuer avec grande libéralité le charisme des vocations particulières, et que le Christ continue à appeler les jeunes parce qu'il les aime (cf. Mc 10,2) (116), les prêtres prendront volontiers à coeur l'accompagnement des jeunes pendant la période délicate et décisive d'une recherche vocationnelle.

La pastorale des vocations commence dans la communauté chrétienne avec l'invitation à la prière et le témoignage de vie chrétienne. La communauté, dans la diversité des services, des fonctions et des charismes joue un rôle important, en esprit de coresponsabilité, pour la naissance des vocations. Cette pastorale engage les familles et les écoles, dans la mesure où les parents et les enseignants sont des éducateurs dans la sphère du choix de vie (117). Mais les principaux interlocuteurs dans le dialogue vocationnel sont les enfants et les jeunes eux-mêmes: les prêtres doivent d'une manière particulière leur adresser un appel et les aider à trouver la lumière dans tout l'éventail des vocations.

Ainsi, quand un jeune manifeste une réelle maturité dans sa vie chrétienne et se montre sensible à la possibilité d'une vocation au sacerdoce, à la vie consacrée ou à l'engagement missionnaire, le prêtre s'adressera à lui avec délicatesse et l'accompagnera individuellement au plan d'une direction spirituelle attentive. A l'exemple de Jésus, il ne craindra pas de l'interpeller, en lui faisant la proposition explicite d'un choix de vie totalement consacrée à Dieu pour un service apostolique (cf. Mt 4, 19-20; 19,21; Jn 1,39, 42-43). Il gardera cependant présent à l'esprit que la meilleure proposition émane de sa propre vie cohérente et heureuse. De plus, il évitera de mettre en avant, parmi les motivations vocationnelles, l'aide apportée aux pauvres, sans souligner ce point essentiel et décisif pour toute vocation sacrée: la personne même de Jésus-Christ à aimer et à suivre pour coopérer au salut des hommes. Les prêtres n'oublieront pas que les vocations à une vie consacrée naissent et se développent seulement dans un climat de vie chrétienne intense.

Un point important dans la pastorale des vocations consiste à aider le jeune à évaluer ses propres motivations vocationnelles. Il faut veiller à la qualité des candidats et éviter que les maisons de formation se remplissent de jeunes dont la vocation est insuffisamment éprouvée. Chaque Evêque a la responsabilité de déterminer des critères en vue du discernement des vocations, en tenant compte de la maturité humaine et spirituelle, de la capacité intellectuelle et des dispositions concernant l'esprit de service et l'engagement social. Parmi les critères de discernement de la vocation au presbytérat, il faut inclure, comme disposition essentielle, le sens missionnaire et la disponibilité pour l'annonce de l'Evangile aux non chrétiens. Il sera utile d'autre part, de s'insérer dans un programme vocationnel diocésain et national, en recourant aux organismes et aux formes d'aide adaptées, et en participant à des initiatives communes.

Font partie de la pastorale des vocations l'accueil et le soutien des séminaristes durant les vacances en famille ou pendant des périodes qui s'inscrivent dans un programme d'expérience pastorale. Les prêtres, tout particulièrement les Curés, sauront être proches d'eux et les accompagner dans leur vie de prière et dans leurs expériences apostoliques, en accord avec les orientations éducatives du séminaire. Les prêtres manifesteront spécialement cette disponibilité et apporteront cette aide à l'égard des diacres durant l'année de pasto-rale, qui constitue un temps fort de formation et d'initiation au ministère.

14. Attentifs à la vocation spécifique des laïcs. Le souci des laïcs est au coeur de l'Eglise, qui souligne avec insistance leur vocation à la sainteté et la triple fonction prophétique, sacerdotale et royale des baptisés et confirmés (118).

Les prêtres auront une attitude d'ouverture et d'attention à l'égard des laïcs et se considéreront comme eux disciples du Seigneur. Dans l'accomplissement de leur ministère, ils n'oublieront pas que, chargés de fonctions différentes, ils sont ensemble, avec les laïcs, membres du même et unique Corps du Christ, dont l'édification est la tâche de tous (cf. Rom 12, 4-10) (119).

La pastorale en faveur des laïcs tient compte avant tout de leur caractère séculier. Par vocation ils cherchent le Règne de Dieu en s'occupant des choses temporelles. Ils vivent dans le siècle, engagés dans la condition ordinaire de la vie familiale et sociale, mais ils sont appelés par Dieu, étant à l'intérieur du monde et agissant comme un ferment, à la sanctification de ce monde, guidés par l'esprit évangélique (120). Dans les Eglises situées dans des ensembles humains où les chrétiens sont en minorité, la présence des laïcs baptisés revêt une signification particulière: ils peuvent donner un témoignage plus facilement perceptible de la force et de l'actualité du message évangélique (121).

L'action des laïcs se révèle aujourd'hui particulièrement précieuse et nécessaire pour que le service missionnaire de l'Eglise se développe toujours plus largement et engage solidairement tous les baptisés. Dans cette perspective, la formation d'un laïcat adulte et bien engagé se présente comme un élément fondateur essentiel et irremplaçable pour l'implantation et le développement de l'Eglise (122).

Les prêtres s'efforceront de garder vivant, dans la conscience de leurs fidèles, le grave devoir d'être des messagers de l'Evangile et les animateurs de l'ordre temporel, solidaires de leurs concitoyens, dans un esprit de charité et avec la force de l'Evangile (123).

Au plan de l'apostolat des laïcs, les prêtres se feront les promoteurs convaincus du laïcat, formant les laïcs de manière adaptée, les animant pour qu'ils s'engagent avec ardeur, poussés par un esprit vraiment chrétien (124). Ils les insèreront dans les conseils et les autres organismes, ils leurs confieront des charges dans la communauté, conformémement à leur vocation propre et leurs dons particuliers (125). Ils ne se substitueront pas aux laïcs;ils les encourageront dans leurs activités, étant convaincus que la croissance de l'Eglise, spécialement en mission, passe par la présence dynamique d'un laïcat toujours mieux préparé et vraiment responsable.

La présence des femmes dans la pastorale mérite une attention spéciale. En vertu des valeurs propres à la féminité (126), la femme intervient avec plus de pertinence dans certains domaines, où sa présence doit être mise en valeur, comme la vie familiale, l'éducation des jeunes, les oeuvres d'assistance et de charité, etc. ou des domaines dans lesquels il n'est pas souhaitable qu'un homme, plus particulièrement un prêtre, intervienne. La collaboration pastorale avec les femmes exige des prêtres beaucoup de maturité et de réserve. La direction immédiate des activités regroupant des femmes sera confiée de préférence à l'une d'entre elles.

15. Apôtre de la famille. La famille chrétienne a le privilège d'être image de Dieu-Amour. Cet amour qui engage la personne en tant que corps et esprit, unit l'homme et la femme dans le couple et devient ainsi principe de fécondité (cf. Ep 5,25-32). La famille est "la première cellule vivante de la société" et "le sanctuaire domestique de l'Eglise" (127), elle a été défendue par Jésus pour ses valeurs originaires et immuables (cf. Mt 19, 4-8). Partout, la famille se trouve dans une situation complexe, comportant tout ensemble une part de lumière et une part d'ombre; dans les pays de mission, elle doit faire face à des problèmes particuliers posés par les conditions sociales, les influences culturelles, et aussi les convictions religieuses. L' Eglise est consciente des grands défis qu'affronte la famille chrétienne en notre temps (128); elle réaffirme sa prédilection pour elle, la confiant aux soins des pasteurs comme une de leurs obligations prioritaires (129).

La sollicitude pour les familles est un des principaux devoirs du curé; doivent collaborer avec lui dans cette tâche les autres prêtres, les diacres, les religieux et des laïcs bien préparés (130). Le lieu privilégié où s'exerce immédiatement la pastorale familiale est la communauté paroissiale, avec sa force de communion, et, plus spécifiquement, la famille chrétienne, en raison de la grâce reçue dans le sacrement (131).

La pastorale familiale commence avec la pastorale des fiancés, dans ses expressions plus éloignées ou plus proches du mariage. La préparation éloignée commence déjà avec la catéchèse des jeunes. La préparation plus proche relève des pasteurs, avec la collaboration de personnes qualifiées. La pastorale de la préparation immédiate relève expressément de la charge des prêtres, car elle se réfère de près au sacrement. Les prêtres assureront cette préparation au mariage par des rencontres où ils s'adressent personnellement aux fiancés, soit à chacun individuellement, soit en groupe (132). Ils éveilleront tout particulièrement leur attention, sur la signification du sacrement, sur l' appel des époux à la sainteté et sur les devoirs de leur état. Dans certaines cultures, qui doivent être protégées, les familles transmettent elles-mêmes aux jeunes les valeurs humaines et chrétiennes de la vie matrimoniale et familiale.

Dans la célébration liturgique du mariage, les époux signifient le mystère, auquel ils participent, de l'union et de l'amour fécond entre le Christ et l'Eglise (Eph 5,32) (133). Il est opportun, dans la mesure du possible, que cette célébration sacramentelle revête une forme solennelle, étant située de préférence un jour de fête, ou suivant un calendrier diocésain, en présence de la communauté et avec sa participation active et responsable. Ce service pastoral s'exercera encore en mettant en valeur la Liturgie de la Parole, en vue de l'éducation de la foi des participants (134).

La pastorale post-matrimoniale sera le fait de toutes les composantes de la communauté; elle aidera les époux à vivre toujours mieux leur vocation et leur mission. Les prêtres suivront de près les nouvelles familles, les aidant à accueillir, avec une conscience éclairée, la grâce propre et toujours actuelle du sacrement, à vivre en esprit chrétien les moments heureux et à surmonter les inévitables difficultés de la vie, à accueillir tout particulièrement les enfants, en assumant, en pleine conscience de leur responsabilité et avec joie, le devoir de servir leur croissance humaine et chrétienne (135).

Alors que se diffusent des théories contraires à l'enseignement de l'Eglise sur la transmission de la vie, souvent intégrées dans la législation civile, les prêtres ont le devoir difficile et digne d'éloge d'aider les fidèles chrétiens à être conscients de leur devoir de "coopérateurs de l'amour de Dieu créateur" et à l'accomplir fidèlement (136). Il faut poursuivre un effort commun, persévérant, organisé au niveau du diocèse (137) pour que dans les jeunes communautés chrétiennes se développe une éducation à la transmission responsable de la vie conforme à la doctrine traditionnelle et saine de l'Eglise. Souvent encore, dans les territoires de mission, certaines valeurs culturelles favorisent la tâche de l'Eglise dans cette pédagogie matri-moniale.

Les secteurs qui doivent être l'objet d'une attention particulière de la part du Pasteur sont les suivants:

· former les fidèles, en particulier les fiancés et les jeunes époux, avec le concours de personnes qualifiées et moralement intègres, grâce à des enseignements et des contacts personnels, pour les éduquer à une vraie paternité responsable en accord avec la foi chrétienne, en utilisant une méthode naturelle (138);

· montrer de manière exacte le sens et la valeur de la chsteté conjugale (139);

· combattre énergiquement la plaie de l'avortement (140);

· promouvoir la plus grande prudence et une ferme adhésion à l'enseigenemnt du Magistère pour tout ce qui relève des problèmes d'ordre biomédical, qu'il s'agisse des interventions sur le patrimoine génétique, ou des questions concernant la fécondation artificielle, etc. (141).

Les pasteurs aideront les familles chrétiennes à vivre en accord avec leurs engagements chrétiens, même dans un contexte indifférent ou contraire, à s'entraider avec amour, dans un esprit de sacrifice et avec l'aide de la prière en commun et à témoigner authentiquement de l'Evangile dans la société. La visite des familles est une partie impor-tante du ministère pastoral. Le prêtre sera sérieusement préparé à cet apostolat et il se comportera envers les familles comme "un père, un frère, un pasteur et un maître" (142) sans faire de préférence, sinon en faveur des plus pauvres et de ceux qui vivent des moments particulièrement difficiles.

Les jeunes Eglises sont affrontées à des problèmes particuliers concernant le mariage et la famille, du fait de la culture ou de la situation religieuse locale. Il s'agit des unions de fait, acceptées par la société, mais non régularisées devant l'Eglise, soit parce que l'époux n'a pas payé entièrement le dot, soit parce qu'on attend afin de vérifier si l'union est féconde, ou pour une autre raison de caractère juridique ou relevant de la coutume. De plus, il y a des cas assez fréquents de polygamie, de mariage mixte avec disparité de culte et, dans certaines régions, la plaie du divorce. L'attitude du pasteur à l'égard de ces diverses unions est délicate et difficile à préciser. Il appartient aux Evêques, ayant entendu l'avis des autres membres de la Conférence Episcopale, de préciser les critères du comportement pastoral, en appliquant aux circonstances particulières les directives générales édictées par le Pontife Romain (143). Celles-ci, même lorsqu'elles excluent de l'admission aux sacrements, manifestent et inspirent un amour profond et un grand respect à l'égard de tous. C'est en particulier : une solide éducation des jeunes quant à la cohérence de la vie en accord avec les devoirs du mariage chrétien, la compréhension sans rigidité envers les personnes ainsi engagées hors du mariage chrétien par faiblesse ou du fait de pressions extérieures, l'assistance accordée à ces couples pour les aider à ne pas perdre l'espérance et à vivre au moins dans la mesure du possible la vie chrétienne, à éduquer religieusement leurs enfants et, si possible, à régulariser leur union. On observera fidèlement les normes canoniques qui concernent les cas de mariage mixte (144) et la "sanatio in radice" (145).

16. Proche des malades et des personnes âgées. Les malades et les personnes âgées ont besoin d'une attention particulière de la part de la communauté, spécialement de la part des pasteurs (cf. Mt 25, 36-43; Mc 16,18; Lc 9,11). Les uns et les autres font l'expérience de la fragilité physique et psychique, et de la souffrance dans sa double dimension spirituelle et corporelle.

Les prêtres entreront en relation avec les malades en ayant à leur égard des sentiments de fraternelle compassion; ils les considéreront comme une portion particulièrement précieuse du troupeau qui leur est confié. Ils les suivront de près, avec une grande fidélité; ils les aideront à comprendre l'amour infini du Coeur du Christ (cf. Mt 11,28), la solidarité chrétienne et le sens du mystère de la Croix accueilli dans la foi. Ils les encourageront à trouver force et espérance dans la prière et dans l'offrande de leur souffrance pour la rédemption du monde, en union avec la passion du Christ: "Je complète dans ma chair ce qui manque à la passion du Christ pour son corps qui est l'Eglise" (Col 1,24).

Avec ce soutien de la foi, les malades peuvent garder en eux "la joie de l'Esprit Saint au milieu de multiples tribulations" ( 1 Ts 1,6) et être des témoins crédibles de l'espérance chrétienne aussi bien parmi leurs frères qu'auprès de ceux qui ne croient pas encore au Seigneur. On donnera ainsi une grande importance à une action pastorale auprès des malades et de ceux qui sont dans l'épreuve, mais aussi avec leur propre participation (146).

L'Eucharistie fréquemment reçue est le plus beau don et le meilleur soutien que le prêtre peut offrir aux malades et aux personnes âgées. Avec l'Eucharistie il leur rappelle que dans la lumière de la Résurrection du Christ, la souffrance et la mort prennent le sens d'une victoire. C'est la réponse de la sagesse chrétienne au grand désir de vaincre la souffrance et la mort qui existe si souvent,et qui est, tout spécialement aujourd'hui, stimulé par les progrès technologiques. Ainsi encore les personnes âgées sont aidées à surmonter la douloureuse expérience de l'accroissement des limites et, en certains cas, celle de la solitude et de l'abandon. Les prêtres se préoccuperont de cette assistance aux personnes âgées pour qu'elles sachent donner une valeur à cette période de leur vie, qui comporte une mission spécifique et originale en raison même de l'âge. La personne âgée, dans l'Eglise et dans la société, peut être justement qualifiée comme "témoin de la tradition de foi (cf. Ps 44,2;

Ex 12, 26-27), maître de vie (cf. Si 6,34; 8,11-12), artisan de charité" (147). De plus, les personnes âgées seront invitées à terminer leur vie de manière positive et féconde. Il faut encourager les cultures qui manifestent une vénération particulière à l'égard des "anciens" et qui les maintiennent profondément insérés dans la famille comme "témoins du passé et inspirateurs de sagesse pour les jeunes face à l'avenir" (148).

L'administration du sacrement des malades et du S. Viatique constitue un temps fort de la pastorale des malades et des personnes âgées. Les prêtres veilleront à offrir cet important ministère (149) sans attendre les derniers moments; ils procéderont volontiers, lorsque cela est possible et conforme aux dispositions établies par l'Evêque, à l'onction des malades célébrée communautairement, pour plusieurs personnes âgées ou malades, avec la participation des familles et, si possible, celle de la communauté chrétienne elle-même.

Afin de promouvoir la pastorale des malades et des personnes âgées, on engagera dans ce service des laïcs convenablement préparés et officielement mandatés, comme ministres extraordinaires de l'Eucharistie, ou chargés d'autres services au plan caritatif (150). En même temps, le prêtre maintiendra toujours un contact personnel, qui est irremplaçable.

Dans ce contexte, il paraît utile d'ajouter un encouragement concernant la pastorale relative aux défunts, qui demande une attention délicate. Partout, mais spécialement dans les sociétés où le culte des morts et particulièrement celui des ancêtres prend une grande place, les pasteurs accompagneront les familles au moment douloureux de la mort d'un de leurs membres et ils veilleront à mettre en valeur la célébration des obsèques, en invitant à y participer, si possible, la communauté chrétienne. Ils feront de telle sorte que soit vivement exprimé le sens d'une participation de l'Eglise à cette épreuve et la signification pascale de la mort, dans la lumière de la foi chrétienne (cf Rom 6, 3-9; 1 Cor 15, 20-22; 2 Cor 4, 14-15; Ap 14,13); ils tiendront compte des traditions culturelles en ce qui regarde certaines expressions symboliques, comme la couleur des ornements, les chants, le lieu et la forme de la sépulture (151). C'est une occasion privilégiée de faire vivre aux fidèles une profonde expérience de la communion des saints, et de présenter une catéchèse adaptée concernant les fins dernières et les suffrages pour les défunts. C'est aussi l'occasion de témoigner, auprès des non chrétiens, de la foi des baptisés au Christ vainqueur de la mort, et à la vie éternelle.

17. Artisan de l'oecuménisme. L'existence de divisions entre les chrétiens "non seulement contredit ouvertement la volonté du Christ, mais encore constitue un scandale pour le monde et nuit à la cause très sainte de la prédication de l'Evangile à toutes les créatures" (152); elle retarde la "pleine réalisation de l'unité catholique" (153).

Les prêtres seront des artisans convaincus de l'oecuménisme; ils garderont l'espérance que la prière de Jésus sera exaucée "que tous soient un" (Jn 17,21); ils ne se laisseront pas décourager par les obstacles et les incompréhensions qui subsistent en certains endroits. En même temps, les prêtres exposeront à leurs fidèles la vérité catholique intégralement et clairement (154); ils ne tomberont pas dans le relativisme et ils veilleront à éviter toute ambiguïté dans l'enseignement de la foi et le comportement, même avec de bonnes intentions.

En ce qui concerne les initiatives du mouvement oecuménique, les prêtres observeront les directives de l'Eglise, en particulier celles de la Conférence Episcopale et celles de l'Evêque (155).

Dans les relations avec les non catholiques, où se posent souvent des problèmes pastoraux, ils éviteront de soutenir les contestations et la concurrence religieuse; ils sauront maintenir l'unité doctrinale et la clarté d'une vision de foi dans leur propre communauté. Ils feront tout ce qui est possible pour entretenir des rapports amicaux avec les responsables religieux des autres confessions, de telle sorte que soient évités les incompréhensions et les prises de position partisanes qui scandalisent les non chrétiens.

Quant aux sectes fondamentalistes intransigeantes qui existent en nombre important dans les pays de mission et qui se montrent généralement aggressives à l'égard du Catholicisme, il importe de donner aux fidèles une catéchèse concernant les points suivants:

· les vrais enseignements de l'Eglise que ces sectes nient généralement; - les points faibles de celles-ci et leurs erreurs principales;

· l'impossibilité d'instaurer un minimum de dialogue avec elles;

· le devoir de se défendre autant que d'évangéliser leurs adeptes, qui ne peuvent être considérés comme chrétiens. A cette fin, les prêtres chercheront à bien connaître au moins les éléments principaux de leur doctrine et les méthodes de prosélytisme de ces sectes, afin de pouvoir aider adéquatement leurs propres fidèles.

18. Attentifs au dialogue avec les non chrétiens. Le dialogue avec les adeptes des autres religions est une tâche délicate et importante de l'apostolat actuel de l'Eglise. Il s'agit du dialogue du salut, qui se réalise toujours en Jésus-Christ et qui, de ce fait, ne peut conduire au relativisme, ni, moins encore, entamer l'intégrité de la foi catholique. Ce dialogue est nécessaire pour que l'Evangile soit plus exactement connu et que son message soit mieux compris.

Les prêtres seront attentifs et ouverts à cette réalité profondément humaine et ils acquerront une connaissance sérieuse des religions, non seulement quant à leur histoire, leur organisation, leurs limites et leurs erreurs, mais aussi quant aux valeurs qui, comme "semences du Verbe", peuvent constituer une "préparation à l'Evangile" (156).

Dans un monde marqué par le pluralisme religieux, il importe d'engager et de poursuivre le dialogue et la collaboration avec toutes les religions pour les grandes causes en faveur de l'humanité, telles que la paix, la justice, le développement, les droits de l'homme, etc (157). De ce point de vue, les prêtres ont le devoir pastoral de développer chez les fidèles l'esprit de dialogue, encourageant la solidarité et la collaboration avec les adeptes des autres religions.

Quant aux initiatives concrètes en faveur du dialogue interreligieux, les prêtres agiront, non pas isolément, mais dans le cadre d'un programme diocésain, conformémement aux directives de l'Evêque, de la Conférence Episcopale et de l'Eglise universelle.

Ils seront par-dessus tout convaincus que les adeptes des autres religions ont le droit de recevoir la plénitude de la vérité chrétienne - qui fait d'ailleurs partie du patrimoine de l'humanité - de la part de ceux qui ont reçu de l'Eglise catholique mandat de l'annoncer.

III. - LA SPIRITUALITE DU PRETRE DIOCESAIN

19. Nécessité et nature de la spiritualité du prêtre. La vocation au sacerdoce ministériel a son point de départ dans une rencontre avec le Christ qui veut que son appel se prolonge dans une vie missionnaire: "Il appela à lui ceux qu'il voulut (...) pour qu'ils soient avec lui et aussi pour les envoyer prêcher" (Mc 3, 13-14). L'expérience d'une rencontre d'amitié avec le Christ (cf. Jn 1, 39-41; 15,9) amène à le suivre en se donnant à lui (cf. Mt 4,19ss; 19,27). La réponse à cet appel, de la part du prêtre, conduit à la joie pascale, parce qu'il peut ainsi "donner au Christ le plus grand témoignage d'amour" (158). Dans une étroite collaboration avec son propre Evêque, pour le service de l'Eglise, le prêtre est, comme les Apôtres, témoin qualifié du Christ mort et ressuscité; "Nous sommes des témoins" (Ac 2,32); "Celui que nous avons vu et touché, nous vous l'annonçons" (1 Jn 1,3).

Il est nécessaire que les ministres sacrés aient une connaissance exacte de ce qui constitue spécifiquement la spiritualité du prêtre diocésain, afin de pouvoir se renouveler spirituellement de façon continuelle. Le mot "spiritualité" signifie une vie dans l'Esprit, qui fait réellement du prêtre un signe personnel et spécifique du Christ, au service de la communauté de l'Eglise locale et de l'Eglise universelle, en relation avec le charisme de l'Evêque.

La spiritualité du prêtre s'enracine dans la grâce de l'Esprit Saint comme participation à la consécration ( au plan de l'être) et à la mission (au plan de l'agir) du Christ Prophète, Prêtre et Roi. Dans le rite de l'ordination elle se trouve résumée dans l'exhortation que l'Evêque adresse au prêtre pour sa vie entière: "Imitez ce que vous accomplissez". Dans cette spiritualité sacerdotale, il ne s'agit pas seulement d'une exigence, mais surtout d'une réelle capacité; la grâce de l'ordination en effet a pour propriété de rendre apte à actualiser dignement le caractère sacramentel "signe" permanent de l'Esprit, qui habilite à agir au nom du Christ et à prolonger dignement l'action sacerdotale du Seigneur. Le prêtre a le devoir de demeurer conscient de ce dynamisme intérieur et de le mettre en oeuvre avec ferveur dans sa vie (cf. 1 Tm 4, 14-16; 2 Tm 1,6).

En conséquence, dans la spiritualité du prêtre est contenue, à un nouveau titre, la vocation à la sainteté, comme signe et instrument personnel du Christ. S'il existe pour les membres du peuple de Dieu une "vocation universelle à la sainteté", c'est à dire à la plénitude de la vie chrétienne (159), il y a pour les ministres sacrés, un appel spécial à la perfection qui se développe en eux s'ils exercent leurs fonctions propres dans l'Esprit du Christ, en s'y engageant avec un coeur sincère et de manière inlassable ( cf Lev 11, 44-45; 19,2; Mt 5,48; 2 Tm 1,9; 1 Pe 2,5).

Le prêtre diocésain réalisera sa spiritualité spécifique en vivant le ministère apostolique dans la charité pastorale, en communion avec son Evêque comme successeur des Apôtres, en formant avec les autres prêtres un "presbyterium", qui présente l'unité d'une famille sacerdo-ta-le, en demeurant au service de l'Eglise locale à laquelle il est attaché par l'incardination, et en restant disponible pour une mission de salut universel (160). La spiritualité sacerdotale diocésaine est ainsi éminemment ecclésiale et missionnaire.

Les prêtres seront convaincus que sans une forte vie spirituelle et un service apostolique généreux, en intime union avec le Christ Prêtre et Pasteur, allant jusqu'au sommet de la sainteté, dans la ligne de leur spiritualité propre, il est impossible de réaliser l'identité sacerdotale et de persévérer généreusement dans le ministère.

20. Les dimensions de la spiritualité du prêtre. La spiritualité du clergé diocésain séculier repose substantiellement sur les bases suivantes: - l'adhésion personnelle, pour le suivre et le servir, au Christ envoyé par le Père et consacré par l'Esprit, en accueillant dans sa vie le mystère central de l'Eucharistie et la présence exemplaire de Marie; - une communion et une obéissance cordiale et généreuse au Pontife romain et à l'Evêque du diocèse; - une fraternité profonde avec les prêtres du presbyterium local; - le service apostolique à l'égard des fidèles de l'Eglise particulière et une entière disponibilité pour apporter une aide à d'autres Eglises dans le besoin et pour évangéliser les non-chrétiens.

La spiritualité du prêtre diocésain séculier sera ainsi comprise dans une perspective trinitaire, mariale, ecclésiale et missionnaire. En effet, l'appel, la consécration et la mission constituent des participations au mystère du Christ consacré dans l'Esprit et envoyé par le Père (cf. Lc 4,18; Jn 10,36), qui se prolonge dans l'Eglise (cf. Mt 28,20; Eph 1,23). Marie, Mère associée au Christ Prêtre et fidèle à l'action de l'Esprit Saint, type et mère de l'Eglise, est toujours proche de la vie et du ministère du prêtre: "Notre service sacerdotal nous unit à elle: à elle qui est la Mère du Rédempteur et le modèle de l'Eglise" (161)

La note caractéristique de la spiritualité du prêtre est la charité pastorale, qui s'exprime selon ces dimensions principales:

Elle s'enracine dans une consécration: le point de départ de la spiritualité du prêtre est sa participation ministérielle à la consécration du Christ Prêtre, accomplie au moment de l'Incarnation du Verbe dans le sein de Marie, sous l'action de l'Esprit Saint, et qui se manifestera pleinement dans le Mystère pascal. La vocation à être avec lui (cf. Mc 3,14) devient, pour le prêtre, participation au sacerdoce du Christ et l'engage à exprimer cette dimension de consécration dans sa propre vie (cf. Jn 17,10) (162).

La spiritualité du prêtre se traduit dans une communion ecclésiale: communion avec le Pontife Romain, avec son propre Evêque, avec les autres prêtres et les diacres, avec les personnes consacrées, avec la communauté ecclésiale (163). Cette communion, en vertu de l'ordination, crée entre les prêtres une vraie fraternité sacramentelle. Le charisme épiscopal, uni à la proximité d'un père et d'un ami, est indispensable pour réaliser la communion voulue par le Seigneur dans sa prière sacerdotale (cf. Jn 17,23). De tout cela, découle pour les prêtres une profonde exigence d'esprit et de vie communautaire. Le prêtre diocésain vit cette communion en dépendance de l'Evêque et au coeur de son appartenance à l'Eglise particulière, comme un aspect essentiel de la vie du presbyterium.

Cette spiritualité engage totalement dans la: "mission" l'être sacerdotal est la racine de l'action spécifique du ministre sacré, qui agit in persona Christi, comme son prolongement, au service de la communauté locale et universelle. Cette réalité oblige le prêtre à manifester dans son ministère la charité rédemptrice du Seigneur, comme son digne représentant (cf. Rm 15,5). Les prêtres diocésains, "sous l'autorité de l'Evêque, sanctifient et gouvernent la portion du troupeau du Seigneur qui leur est confiée, dans laquelle ils rendent visible l'Eglise universelle et travaillent efficacement à l'édification de tout le corps du Christ (cf. Ep 4,12). Sans cesse tendus vers ce qui est le bien des fils de Dieu, ils doivent mettre leur zèle à contribuer à l'oeuvre pastorale du diocèse entier, bien mieux, de toute l'Eglise" (164).

Enfin, cette spiritualité demande l'imitation de la vie évangélique des Apôtres (165), qui consiste principalement à suivre le Christ en quittant tout pour lui (cf Mt 19,27), dans une généreuse disponibilité pour le service apostolique jusqu'aux extrémités de la terre (cf Mc 16,20), dans un esprit fraternel et en s'aidant mutuellement entre prêtres comme entre membres d'une même famille sacerdotale (cf Jn 17,12 ss; Ac 1, 13-14). Les prêtres diocésains vivent la suite du Christ selon les exigences évangéliques conformes à l'esprit des Apôtres sous la conduite de leur Evêque.

21. Les lignes évangéliques de la spiritualité sacerdotale. L'Eglise, en conformité avec l'Evangile, trace des lignes précises de vie spirituelle, qui sont fondamentales pour constituer la figure d'un vrai prêtre.

L'amitié avec le Christ (166): le prêtre, parce qu'il est en vérité un prolongement du Christ, est appelé à vivre une attitude d'amitié profonde et personnelle avec lui (cf. Jn 15, 13-16); c'est dans la mesure même où il vivra cette amitié qu'il parviendra à accomplir sa vocation propre.

Le service de l'Eglise (167): comme ministre du Seigneur et de l'Eglise, le prêtre doit être animé d'un grand esprit de service (cf. Lc 22, 26-27; Mc 10, 42-45), qui se manifeste dans le zèle apostolique, dans la capacité de supporter la fatigue du travail, dans la promptitude avec laquelle il accepte toutes les charges pastorales, même les plus humbles, sans rechercher les honneurs ni un intérêt personnel, et dans la disponibilité missionnaire qui porte vers ceux qui sont hors du troupeau du Christ.

La sainteté acquise à travers le ministère quotidien, dans l'exercice de la triple fonction du prêtre (168): comme ministres de la Parole, les prêtres s'uniront plus intimement au Christ Maître annonçant la vérité à ceux qui sont proches et à ceux qui sont loin, et ils découvriront avec une joie toujours plus profonde "les insondables richesses du Christ" (Eph 3,8); en leur qualité de ministres des sacrements et, par- dessus tout, comme célébrants du sacrifice de la Messe, où ils accomplissent leur fonction principale, ils savent que s'exerce par leurs mains l'oeuvre de la Rédemption, de manière ininterrompue, pour la gloire de Dieu et pour la sanctification des hommes ( cf 1 Cor 11,26); en guidant le peuple de Dieu, ils seront stimulés par la charité du Bon Pasteur à s'engager toujours plus généreusement, pour rassembler dans l'unité le troupeau dispersé, jusqu'à donner leur vie pour ceux qui leur sont confiés (cf. Jn 10, 15-17). Pour les prêtres, la voie royale de sainteté est donc l'exercice même du ministère. Les activités du ministère sont les moyens normaux de sanctification pour le pasteur, à condition qu'il vive une profonde union au Christ, qu'il agisse dans la foi et la charité, et qu'il ne néglige pas les moyens ordinaires qui valent pour tous les chrétiens. Cette unité de vie dans l'union au Christ assurera équilibre et harmonie entre la vie intérieure et la vie apostolique.

Des vertus caractérisent le Bon Pasteur: la charité pastorale agit et se manifeste à travers le zèle apostolique (cf. Rm 12,11; 1 Pe 3,13; 1 Tm 4, 14-16), dans une vie d'obéissance, de chasteté et de pauvreté (169), dans une attitude d'humilité et dans la fidélité à porter la croix, à l'imitation du Christ (cf. Mt 10,38; 16,24; Mc 8,34; Lc 14,27). Chacune de ces vertus est un aspect nécessaire de la charité pastorale, tout comme une attitude évangélique: les prêtres s'efforceront de les vivre fidèlement, pour être manifestement une image convaincante du Christ Bon Pasteur; ils seront disponibles, avec un coeur non partagé, pour le travail pastoral, dans le champ de toute l'Eglise diocésaine et de l'Eglise universelle.

22. Les moyens de progrès spirituel. Les moyens de progrès spirituel communs à tous les chrétiens sont aussi nécessaires pour les prêtres. De plus, des moyens spécifiques sont offerts aux prêtres; ils consistent en des activités connexes à leur ministère, envisagés selon l'esprit et les directives de l'Eglise.

La spiritualité sacerdotale diocésaine et missionnaire ne se vit pas isolément, mais dans l'unité du presbyterium diocésain auquel le prêtre appartient, en union avec l'Evêque. La présence centrale et animatrice de l'Evêque et le sens de la responsabilité vécu par tous les prêtres feront que le presbyterium stimule la ferveur de ses membres et leur offre des moyens concrets de progrès spirituel: il sera ainsi une vraie famille sacerdotale, qui garde et fait progresser ses propres membres. Le presbyterium doit en particulier stimuler la formation permanente de ses membres, en particulier au plan spirituel en précisant ses objectifs et en offfrant les moyens de la réaliser au niveau personnel et au niveau communautaire.

L'Eucharistie est le centre et la racine de toute la vie du prêtre, dont l'esprit sacerdotal s'applique à intérioriser ce qui s'accomplit sur l'autel (170). Le prêtre doit avoir une vie eucharistique pleine et fervente, trouvant en elle élan et force pour sa vie spirituelle. La célébration de la Messe soigneusement préparée et suivie de l'action de grâce, et la visite quotidienne au Christ dans le Sacrement de l'Eucharistie ne sont pas seulement des devoirs pastoraux: ce sont des moments significatifs et une aide irremplaçable pour la vie spirituelle.

La Tradition de l'Eglise et les directives actuelles du Magistère mettent en relief beaucoup d'autres moyens indispensables pour la vie spirituelle du prêtre. Chacun de ceux-ci doit être envisagé en rapport avec l'identité du prêtre: la Parole de Dieu proclamée, priée et méditée; la Liturgie des Heures célébrée au nom de toute la communauté et en union avec elle; le sacrement de la Réconciliation qui purifie et renouvelle les forces spirituelles; la piété mariale qui aide à vivre généreusement le service du Christ et de l'Eglise; la prière personnelle et contemplative, fréquente et régulière; les retraites et exercices spirituels; l'examen de conscience, la direction spirituelle; l'étude de la théologie, la participation active aux associations sacerdotales spirituelles et apostoliques.

On doit aussi considérer comme des moyens très utiles pour le développement de la vie spirituelle des rencontres régulières du prêtre avec son Evêque, à qui il confiera comme à un père et un ami son idéal de vie, ses projets, ses problèmes et ses difficultés, cherchant d'un commun accord une solution. Sont encore importantes les rencontres entre prêtres, pour des échanges sur leur vie spirituelle et apostolique: récollections et retraites vécues ensemble, prière commune, révision de vie, direction spirituelle, etc. Ainsi les prêtres diocésains s'aideront mutuellement à mettre en oeuvre les divers moyens de vie spirituelle au niveau personnel et au plan communautaire.

La communion avec l'Evêque, avec les prêtres et les diacres, avec la communauté ecclésiale est tout à la fois moyen efficace de sanctification et d'évangélisation, et signe de ce progrès spirituel et apostolique. L'aide mutuelle exprime et construit la "fraternité sacramentelle" (171). Le charisme épiscopal, profondément vécu et reconnu (172) est nécessaire pour créer cette communion voulue par le Seigneur comme participation à sa mission universelle (cf. Jn 17, 18-23).

Les prêtres approfondiront la signification de ces moyens classiques et irremplaçables de progrès spirituel; ils les pratiqueront fidèlement, de façon régulière et avec persévérance, de manière à s'assurer une vie spirituelle et missionnaire riche, conforme à l'exemple donné par le Christ et les Apôtres et continué par les saints prêtres durant toute l'histoire de l'Eglise.

IV. - REGLES DE VIE SACERDOTALE

23. La Parole de Dieu interpelle le prêtre. Il y a un lien étroit entre la Parole de Dieu et la vie sacerdotale. C'est de la Paro-le, en effet, que l'identité du prêtre tient son origine et son sens; l'annonce de la Parole est un de ses devoirs fondamentaux; il trouve dans la Parole la force de sa foi et la nourriture de sa vie spirituelle (173). C'est pourquoi l'Eglise recommande aux prêtres, de manière spéciale, un contact continuel avec l'Ecriture, par l'étude, l'écoute et la prière (174) pour approfondir toujours davantage la connaissance du Seigneur et la signification de son message (cf. Ph 3,8; Eph 3,19; 4,13).

Pour être en mesure d'accueillir, d'intérioriser et d'annoncer la Parole de Dieu, les prêtres s'assureront des moments de silence et de recueillement. La réalité pastorale accapare souvent les prêtres avec des urgences et des requêtes de toutes sortes. Pour cette raison, il faut louer les prêtres qui savent limiter le nombre de leurs activités afin d'assurer la croissance d'une vie spirituelle personnelle. En organisant leur vie, les prêtres sauront ainsi réserver du temps pour la réflexion sur les S.Ecritures, pour la lecture des Pères de l'Eglise, pour l'étude des sciences sacrées. Cette richesse intérieure fera d'eux des apôtres plus convaincants à l'égard de ceux-mêmes qui ne croient pas au Seigneur.

24. La vie de prière. Parmi les moyens et les expressions adéquates de la vie spirituelle des prêtres, il faut compter les pratiques de prière. La prière des prêtres est avant tout une participation à la foi et à la prière de la communauté, dans laquelle elle doit s'exprimer comme en un lieu privilégié (cf. Ac 1,14) (175). C'est aussi un exemple pour les fidèles qui sont ainsi encouragés par leur propre pasteur à vivre en communion avec Dieu. Outre la prière vécue dans la communauté et avec elle, le prêtre doit nourrir sa propre vie spirituelle par une abondante prière personnelle. Il se sentira responsable d'être l'homme de la prière pour tous ses frères, à l'imitation du Christ, "toujours vivant pour intercéder en leur faveur" (He 7,25). Avec la prière, avant même la parole et l'action, le prêtre communique aux hommes les richesses de Dieu et parle à Dieu en leur nom. Du coeur du prêtre s'élève vers le Père l'adoration, la louange, l'action de grâce et la demande au nom des fidèles et à celui des non-chrétiens eux-mêmes. Il faut reconnaître avec réalisme que le rythme des activités pastorales, qui caractérise les Eglises en plein développement, ne facilite pas la régularité de la prière. Pourtant, comme homme du sacré, le prêtre ne doit pas accepter une situation où, à cause du travail, la prière est habituellement sacrifiée. Les occupations pastorales peuvent parfois modifier l'ordre, le moment et aussi la manière de s'adonner aux pratiques de piété; elles ne doivent pas compromettre la prière. Sont dignes d'estime les prêtres qui savent organiser leurs activités et, s'il le faut, les limiter au profit de la prière. L'Eglise propose aux prêtres, avec confiance, l'idéal le plus élevé de vie de prière jusqu'à la contemplation; elle les invite à y tendre sincèrement, malgré leurs propres limites, les difficultés extérieures à eux-mêmes et les occupations pressantes (cf. Lc 18,1; Eph 6,18; 1 Ts 5,17).

La célébration de l'Eucharistie, qu'ils accomplissent "in persona Christi", constitue le sommet de la vie spirituelle des prêtres. Ils seront donc fidèles à célébrer la Messe chaque jour avec la préparation qui convient et l'action de grâce (176), autant que possible avec la participation des fidèles. Il est souhaitable que les prêtres qui vivent ensemble concélèbrent au moins à des occasions significatives, pour exprimer et renforcer leur unité fraternelle. L'Eucharistie appelle aussi les prêtres à entretenir en eux le sens de la présence du Christ vivant dans le tabernacle, qui s'exprime dans la visite quotidienne et dans des temps prolongés d'adoration.

La célébration de la Liturgie des Heures, prière officielle de l'Eglise confiée à la piété des prêtres, se fera sans omission et, autant que possible, elle sera distribuée au long de la journée, consacrant le déroulement du temps à la gloire de Dieu, en communion avec toute la communauté priante. Ils n'omettront pas facilement une partie de l'Office, sinon pour des raisons graves et proportionnées. Là où vivent plusieurs prêtres, il est bon qu'ils récitent ensemble une partie de l'Office Divin. Il faut louer les pasteurs qui savent engager la communauté à célébrer avec eux les Laudes et les Vêpres (177).

L'oraison mentale, dans une attitude d'écoute, de prière et de disponibilité, est la forme la plus élevée de confrontation entre sa propre vie et la Parole de Dieu. C'est pourquoi les prêtres seront fidèles à la pratique de la méditation quotidienne, faite de préférence au début de la journée (178). Ils trouveront en elle, lumière, réconfort et remède pour toutes les nécessités de la vie et du ministère. Comme le confirme l'expérience de l'Eglise, c'est la méditation régulière qui met de l'ordre dans la vie, qui garantit la croissance de la vie spirituelle et empêche de tomber dans la tiédeur.

La piété mariale doit trouver une large place et s'exprimer avec spontanéité et amour envers la Mère de Dieu et de l'Eglise. Les prêtres regarderont Marie comme le modèle de vie consacrée, d'écoute, de prière et de disponibilité. Ils exprimeront leur dévotion en célébrant avec ferveur ses fêtes, en récitant chaque jour le rosaire, en accueillant aussi les expressions d'une saine piété populaire. Ils reconnaîtront sa présence dans leur vie et ils confieront volontiers à son assistance protectrice leurs fidèles et ceux qui ne connaissent pas encore le Seigneur Jésus, pour qu'eux aussi puissent entendre sa voix maternelle: "Faites ce qu'il vous dira" (Jn 2,5).

Ministres de la Réconciliation, les prêtres recourront au sacrement de la pénitence fréquemment et régulièrement (179) si possible en s'adressant au même confesseur, afin d'être mieux connus et mieux aidés. Dans ce sacrement, ils obtiendront non seulement le pardon des péchés, mais aussi la force de vivre en accord avec leurs engagements et de progresser dans la vie spirituelle. Dans ce contexte, il convient de recommander vivement aux prêtres, tout au long de leur vie, le recours à la direction spirituelle; ils seront convaincus d'avoir besoin, plus encore que les laïcs, d'un guide qui les éclaire et les conseille; la direction spirituelle les aidera à se maintenir dans la ferveur de l'Esprit.

Comme participation à l'offrande de l'Agneau de Dieu immolé, les prêtres accueilleront dans leur vie la croix comme dimension nécessaire de leur identité sacerdotale (cf. 2Cor 4,10; 6, 4-5; Ga 6,17). Outre les sacrifices liés aux situations de la vie et du ministère, les prêtres sauront suivre généreusement le Christ dans ses souffrances par une pénitence volontaire, offerte avec joie, en communion à l'esprit apostolique de Paul: "Je me réjouis des souffrances que j'endure pour vous" (Col 1,24); "Je déborde de consolation, comblé de joie en toutes nos tribulations" (2 Co 7,4).

La vie spirituelle a absolument besoin du soutien procuré spécialement par des temps d'arrêt prolongés, d'intense réflexion et de prière (cf. Mc 6,31). Les prêtres seront ainsi fidèles à la pratique de la récollection mensuelle et des exercices spirituels de chaque année (180). Ils accorderont la préférence aux retraites organisées par le diocèse pour le clergé local spécialement avec la présence de l'Evêque. Ces pratiques, suivies régulièrement et avec une participation active, les aideront à avoir une conscience exacte de leur état spirituel et à maintenir l'unité entre la vie intérieure et le service apostolique (181).

25. La vie intellectuelle. Le progrès continuel des sciences théologiques qui se réalise dans l'Eglise sous l'influence et dans la lumière de l'Esprit (JN 14,26; 16,13), l'urgence de la diffusion du message évangélique et la nécessité de le rendre compréhensible pour les hommes, marqués par leur appartenance à leur temps et à leur culture, la nécessité de comprendre la société dans ses changements avec les critères de la foi, imposent aux prêtres le devoir imprescriptible de se soucier de leur propre vie intellectuelle (182). Sans la science, le prêtre est comme une lampe éteinte (Mt 5, 14-16). Pour cette raison, l'Eglise demande clairement aux prêtres de "poursuivre l'étude des sciences sacrées après l'ordination sacerdota-le, et de tenir une doctrine sûre, fondée sur l'Ecriture Sainte, transmise par les anciens et communément reçue par l'Eglise, telle qu'elle est déterminée surtout dans les documents du Concile et des Pontifes Romains " (183).

Les prêtres, en vertu de leur identité de prophètes et de pasteurs, acquièrent ainsi une capacité intérieure de suivre le mouvement rénovateur de l'Esprit Saint dans l'Eglise, pour comprendre toujours plus profondément le mystère du Christ, mais aussi pour éviter d'accueillir avec légèreté des nouveautés inconsistantes ou pseudo-scientifiques.

Le domaine des études, pour les prêtres, regarde avant tout les sciences sacrées, mais aussi les autres disciplines qui sont en rapport avec elles et qui peuvent faciliter l'exercice du ministère, ou encore celles dans lesquelles ils sont professionnellement engagés. Les prêtres se souviendront encore de la nécessité de traduire le message évangélique dans un langage catéchétique adapté et d'être ouverts et attentifs aux exigences de l'inculturation, même dans le domaine de la théologie.

La vie intellectuelle suppose non seulement conviction et disponibilité, mais aussi l'usage régulier des moyens adéquats, tels que le temps réservé à l'étude, la participation active aux initiatives de cet ordre et aux rencontres organisées dans le diocèse, le choix des lectures, si possible également l'organisation d'une bibliothèque personnelle ou l'utilisation d'une bibliothèque diocésaine, à laquelle on peut recourir facilement. Tout prêtre, de plus, doit disposer des documents récents du Souverain Pontife et de l'Evêque pour bien les approfondir et pour en faire un instrument de formation pour les chrétiens. Ils saura se prémunir contre les publications qui diffusent des idées aberrantes et dangereuses pour la vie personnelle et pour l'action pastorale.

La désignation pour des études universitaires, dans le pays ou à l'étranger, relève de la responsabilité de l'Evêque, en raison de l'unité qui doit régner dans l'organisation de l'apostolat diocésain. Tout prêtre sera disponible et se conformera aux programmes du diocèse ou de la Conférence Episcopale et il écartera toute vue d'ambition. Ces études une fois terminées, il rentrera sans retard dans son diocèse et s'engagera dans le travail qui lui est confié; il y mettra en oeuvre la formation acquise, sans prétendre à des avantages et des distinctions en raison de ces qualifications (184).

26. La vie commune. La vie commune fondée sur l'unité du presbyterium et expression de la fraternité entre prêtres, est vivement recommandée par l'Eglise pour les prêtres diocésains (185). Elle favorise le travail apostolique en esprit d'équipe et surtout la première évangélisation, qui, comme l'expérience le montre, peut difficilement être l'oeuvre d'un homme seul (186). Les Evêques rechercheront, suivant les possibilités et en s'inspirant des modèles offerts par la culture locale, les moyens concrets de la réaliser, en surmontant les difficultés compréhensibles d'organisation, et éventuellement les résistances psychologiques. On se souviendra que la vie commune ne s'improvise pas, mais suppose une sensibilisation et une préparation au cours de la formation au séminaire.

Quand plusieurs prêtres sont engagés dans la même paroisse, il est vivement conseillé qu'ils vivent dans la même maison, formant entre eux une communauté. Il est également opportun d'instaurer une vie commune entre prêtres chargés de communautés distinctes, mais voisines. On fera tout ce qui est possible pour éviter que des prêtres, en particulier les jeunes prêtres, restent longtemps isolés. Du moins, s'il arrive que dans certaines zones, pour des raisons pastorales, beaucoup de prêtres soient seuls dans leur paroisse, l'Evêque doit s'efforcer de les aider à maintenir et développer un esprit communautaire, en organisant des rencontres régulières pour une convivance fraternelle, en petits groupes ou au niveau diocésain.

La vie commune ne se limite pas à une convivance matérielle: elle suppose communion et partage aussi bien au plan spirituel et pastoral qu'au plan humain. Ainsi, les prêtres qui forment une communauté sauront prier ensemble, ils échangeront les informations utiles, ils organiseront et vérifieront ensemble les activités apostoliques; ils s'aideront mutuellement à se renouveler au plan intellectuel; ils s'entraideront matériellement et ils pratiqueront autant que possible la communauté des biens suivant les directives de l'Evêque; ils passeront volontiers ensemble les moments de détente et de joie; ils se prêteront assistance et ils s'encourageront dans les situations difficiles, spécialement lorsque ces difficultés concernent leur vocation, dans les moments de fatigue et de maladie; ils ne manqueront pas, lorsque ce sera utile, de pratiquer la monition fraternelle (187).

La vie commune facilite l'entente entre les prêtres d'origines et d'âges différents. Les jeunes y trouvent une aide pour entrer dans un ministère nouveau pour eux, grâce à l'expérience des aînés; ceux-ci trouvent, de leur côté, une collaboration active et un encouragement dans l'enthousiasme et le dynamisme des jeunes (188).

Pour que la vie commune produise ses effets positifs, là où existe une communauté sacerdotale, il faut que soit assuré un minimum de conditions favorables: un responsable, qui ne sera pas nécessairement le curé, une claire répartition des tâches, une organisation financière bien ordonnée, et un programme réaliste pour les divers moments de la vie commune au cours de la journée.

27. L'obéissance sacerdotale. "Parmi les qualités les plus indispensables pour le ministère des prêtres, il faut mentionner la disponibilité intérieure qui leur fait rechercher non pas leur volonté propre, mais la volonté de celui qui les a envoyés" (cf. Jn 4,34; 5,30; 6,38) (189). La raison profonde de l'obéissance du prêtre réside dans sa condition d'instrument personnel du Christ et dans le devoir qui en résulte de se conformer totalement à lui. Le Christ, en effet, "tout Fils qu'il était, s'est dépouillé lui-même, prenant la condition de serviteur (...) devenant obéissant jusqu'à la mort" (Ph 2, 7-8); par son obéissance, il a racheté la désobéissance d'Adam et mérité le salut pour tous les hommes (cf. Rm 5,19).

De plus, l'oeuvre de l'évangélisation des non chrétiens doit être engagée et poursuivie par les prêtres dans un esprit d'obéissance. Jésus, le premier missionnaire, accomplit la volonté salvifique du Père: "Voici, je viens (...) faire, ô Dieu, ta volonté" (He 10,17); de même, le prêtre vit son engagement dans la mission dans l'obéissance au Christ et à l'Eglise, qui l'envoient continuer l'oeuvre du rassemblement des fils de Dieu dispersés (cf. Jn 11,42).

L'obéissance des prêtres est ecclésiale: elle est liée à leur ordination et leur ministère ne peut se réaliser que dans la communion hiérarchique. En conséquence, la charité pastorale elle-même les incite à "faire don de leur propre volonté pour le service de Dieu et de leurs frères, en accueillant et en mettant en pratique les ordres et les conseils du Souverain Pontife, de leur Evêque et de leurs autres supérieurs" (190).

L'obéissance est avant tout, pour les prêtres, une disposition intérieure habituelle qui les établit en communion à la volonté de Dieu à travers la médiation de l'autorité, et les amène à surmonter une conception trop humaine de l'autorité ecclésiale et de l'autonomie de la personne; mais elle est aussi une exécution fidèle des normes d'action, en accord avec l'engagement dans le presbyterium et avec la place de chacun dans le service hiérarchique.

L'obéissance des prêtres doit se manifester aujourd'hui d'une manière spéciale dans les domaines suivants:

· La fidélité au Magistère: fondée sur l'identité chrétienne et sacerdotale, cette fidélité s'exprime concrètement dans une attitude d'obéissance au magistère du Souverain Pontife et de l'Evêque, dont les prêtres ne doivent pas s'écarter pour suivre des opinions non approuvées ou des convictions personnelles; cette fidélité est indispensable pour qu'ils soient eux-mêmes des témoins authentiques et pour qu'ils présentent un enseignement conforme à la vérité révélée: le pasteur doit guider son troupeau et le nourrir de la saine doctrine, et non le troubler en proposant des opinions incertaines ou erronées (cf. 2 Tm 2,14; Ti 2,1).

· L'acceptation des charges confiées: la fidélité des prêtres à leur engagement d'évangélisateurs et de pasteurs se manifeste avant tout dans la disponibilité avec laquelle ils acceptent la mission qui leur est confiée par l'Evêque et dans leur fidélité à la remplir. Interviennent en ce domaine l'esprit de foi et le sens pratique de l'obéissance, qui détournent de demander avec insistance d'être nommé à certaines fonctions ou à certaines paroisses, ou de refuser un servi-ce pastoral demandé par l'Evêque. A l'occasion des nominations, les prêtres exprimeront ouvertement à leur Evêque leur pensée, dans un dialogue sincère et franc, mais une fois la décision prise, ils l'accepteront avec joie, sans faire d'objection, et seront fidèles à l'accomplir. S'ils doivent reconnaître qu'ils sont peu aptes à une charge confiée au nom de l'obéissance, ils n'oublieront pas cependant qu'une disposition caractéristique des prêtres diocésains, comme collaborateurs de leur Evêque, implique un engagement inconditionnel au service de l'Eglise, de telle sorte qu'il soit pourvu à toutes les nécessités du diocèse. Quand viendra le moment prévu par le droit général ou particulier, les prêtres présenteront à leur Evêque leur démission et se rendront disponibles pour quitter leur fonction.

· L'observance des exigences et des normes liées à leur fonction: le service pastoral dans une communauté chrétienne, en particulier s'il s'agit d'une paroisse, exige des prêtres qu'ils soient ponctuellement fidèles dans l'accomplissement de leurs obligations et dans la manière de s'y comporter. Cela s'impose avant tout pour les intentions de Messe: l'Eglise a établi de nouvelles normes prescrites par le nouveau Code (191). Les prêtres éviteront de donner l'impression d' agir par intérêt économique; ils n'oublieront pas de célébrer sans honoraires en particulier pour les plus pauvres. Ils observeront, par ailleurs, les prescriptions générales et diocésaines relatives aux honoraires des Messes de binage ou à la Messe "pro populo". Chaque prêtre doit inscrire les Messes qu'il a accepté de célébrer, la date de la célébration, l'intention indiquée par celui qui l'a demandée, la célébration effective, et éventuellement la transmission des intentions à un autre prêtre. Dans chaque paroisse doit se trouver un registre des Messes.

Les livres paroissiaux, c'est à dire les registres de baptêmes, des mariages, des défunts et d'autres registres, selon les prescriptions de la Conférence Episcopale et de l'Evêque, sont nécessaires pour le juste exercice des droits et des devoirs des fidèles. C'est une obligation pour le Curé de veiller à ce qu'ils soient tenus exactement et conservés avec soin. Dans chaque paroisse, en outre, doivent être tenues en ordre et mises à jour des archives où sont conservés les livres paroissiaux, avec les lettres de l'Evêque et les autres documents importants (192).

Les prêtres porteront l'habit ecclésiastique, suivant les normes établies par la Conférence Episcopale et conformémement aux coutumes légitimes (193). Ils n'abandonneront pas à la légère ce signe de leur engagement, qui leur procure une sauvegarde pour leur fidélité et qui est un témoignage pour les fidèles.

La résidence est pour les pasteurs une obligation liée à leur fonction. Toutefois, conformémement aux directives de l'Evêque, les prêtres ont le droit et le devoir de prendre chaque année un temps convenable de vacances permettant un repos physique et un renouveau spirituel. Ils sauront aussi s'assurer la possibilité d'une brève interruption du travail chaque semaine, qui leur permettra de se renouveler par des lectures opportunes. Avant de s'éloigner de la paroisse pour un temps prolongé, en cas de nécessité, ils devront obtenir l' accord de l'Evêque et s'assurer un remplaçant pour le service paroissial (194).

28. La pauvreté et l'usage des biens. L'Eglise répond à sa vocation en suivant le même chemin que Jésus a parcouru: il "a accompli la rédemption à travers la pauvreté et la persécution" (cf. LG 8; Ph 2, 6-7; 2 Cor 8,9) (195). L'accord loyal de la vie avec la pauvreté évangélique et le choix préférentiel des pauvres constituent une condition indispensable pour que la communauté ecclésiale et ses pasteurs soient crédibles aux yeux du monde (196).

Les prêtres sont appelés, en vertu de leur ordination, "à embrasser la pauvreté volontaire qui rendra plus évidente leur ressemblance au Christ et les fera plus disponibles pour le ministère" (197).

La vertu de pauvreté est avant tout, pour les prêtres, le choix radical du Seigneur comme leur "part d'héritage": ils vivent dans le monde sans lui appartenir (Jn 17, 14-16) et sans en user vraiment (cf. 1 Cor 7,31); ils sauront demeurer dans un juste rapport de détachement et de liberté par rapport aux réalités terrestres.

La pauvreté affective et effective requiert certains comportements précis de la part des prêtres au sujet de leurs biens personnels et de ceux de l'Eglise, dans le respect des exigences de la justice (198):

· Une certaine garantie économique: il est nécessaire que les prêtres aient une certaine garantie économique, comme serviteurs de l'autel ( 1 Cor 9,13), de telle sorte qu'ils puissent exercer leur ministère sans préoccupation excessive de cet ordre et sans être distraits de leur ministère. Est toujours valable le principe traditionnel que l'entretien des prêtres est confié à la communauté chrétienne dont ils assurent le service. Il appartient à la Conférence Episcopale et à chaque Evêque d'établir les formes les plus opportunes de rétribution des prêtres, en précisant ce qui revient au prêtre et ce qui appartient à l'Eglise. L'usage des biens personnels doit cependant être lui-même inspiré par le sens de la pauvreté et l'amour de charité. Les prêtres vivront ainsi la "spiritualité du pèlerin"; dans ce qu'ils perçoivent pour leur propre travail, ils emploieront en faveur de l'Eglise et des oeuvres de charité ce qui dépasse le nécessaire pour vivre et assurer la juste rétribution de ceux qui sont à leur service, sans thésauriser pour eux-mêmes: ils seront convaincus que l'état clérical ne constitue pas une occasion d'améliorer leur propre situation économique.

· Un style de vie simple: avec reconnaissance à l'égard de la divine Providence, les prêtres se serviront correctement des biens temporels pour mener une vie digne, mais simple, en étant détachés de la richesse, et ils s'abstiendront de tout ce qui peut sentir le luxe. De cette manière, ils pourront enseigner aux fidèles de façon convaincante le sens chrétien des biens temporels et de leur usage, dont ils seront de vrais témoins.

Dans certains contextes sociaux, devenir prêtre signifie pratiquement gravir un échelon dans la hiérarchie sociale. Cette situation, qui peut exister de fait sans être recherchée, ne doit pas créer une distance entre le prêtre et son milieu de vie. Pour cela le style de vie doit demeurer un témoignage évangélique et non séparer des pauvres: les prêtres pratiqueront une grande sobriété dans l'utilisation de l'argent; ils ne dédaigneront pas de faire un travail manuel humble, par exemple des travaux d'entretien de leur maison, de petite culture etc., sans toutefois y consacrer trop de temps et compromettre ainsi le ministère. Ils se passeront volontiers de ce qui n'est pas nécessaire, surtout de ce qui est superflu. Ils suivront un critère de simplicité dans l'organisation de leur maison, dans le choix des meubles, des vêtements et des moyens de transport, des instruments audiovisuels; ils éviteront les vacances dans des lieux recherchés et coûteux. Ils feront un bon usage de leur temps, fidèles au travail. Tout ceci est requis en esprit de pauvreté et pour aborder les pauvres sans les humilier.

· Une administration responsable: conscients du fait que les biens temporels de la paroisse appartiennent à l'Eglise et ne sont pas leur propriété personnelle, les prêtres veilleront à ce que leur gestion soit faite avec justice et de manière ordonnée, toujours en conformité avec ses finalités propres: l'organisation et la promotion du culte et de l'apostolat, l'entretien convenable des pasteurs et l'aide à ceux qui sont dans le besoin. Ils établiront une distinction précise, suivant les normes diocésaines, entre leurs biens personnels et ceux de l'Eglise; ils se souviendront que ceux-ci ne doivent pas être engagés pour les intérêts de tierces personnes, seraient-ils des parents ou des amis. Dans l'administration des biens de la paroisse et des oeuvres pastorales, ils recourront à l'aide d'experts, qui peuvent être des laïcs; ils constitueront le conseil pour les affaires économiques; ils mettront la communauté au courant de la situation économique de la paroisse suivant des critères de prudence et de transparence; ils rendront compte de leur gestion de manière ordonnée et précise, suivant les directives de l'Evêque.

· L'autosuffisance économique, les demandes d'aide financière: l'objectif d'une communauté chrétienne, du point de vue économique, est de tendre graduellement à l'autosuffisance. Les prêtres éduqueront les fidèles à se souvenir des besoins de l'Eglise et à partager avec ceux qui sont dans la nécessité. Il est aussi utile de demander un partage de charité entre les Eglises. Cependant les prêtres seront discrets dans leurs demandes d'offrandes et de dons qui devront être utilisés conformément aux intentions des donateurs. Quand une offrande est sans destination déterminée, elle doit toujours être considérèe comme étant faite en faveur des nécessités de l'Eglise ou pour aider les pauvres. Ils seront prudents dans les demandes ou dans l'acceptation des dons venant des riches et des puissants, afin de ne pas s'exposer au risque d'un conditionnement de leur ministère.

· Les assurances pour la maladie et la vieillesse: les prêtres verseront, conformémemnt à la loi, les contributions dues au titre de la prévoyance sociale en cas de maladie et d'invalidité ou pour la pension de vieillesse. Là où l'organisation civile n'assure pas cette prévoyance à un niveau suffisant, il est du devoir des Eglises particulières d'intervenir dans ce domaine en prenant les initiatives économiques et en assurant une organisation appropriée, au niveau diocésain ou mieux encore à celui de la Conférence Episcopale. On suggère ainsi la création de maisons adaptées pour l'accueil des prêtres âgés, de telle façon qu'ils soient assurés de passer les dernières années de leur vie en étant délicatement assistés, dans une ambiance sereine et vraiment sacerdotale. Dans ce contexte, les prêtres sont invités à prendre soin de leur santé; de manière préventive, ils devront se soumettre à un contrôle médical périodique et prendre les précautions nécessaires pour éviter les maladies maladies contagieuses, particulièrement dans les lieux où l'hygiène fait défaut.

· Un testament: parmi les devoirs qui touchent à la justice et à la pauvreté, il faut placer celui de faire à temps un testament écrit, exprimant la volonté du testateur, et de le déposer de préférence à la curie diocésaine. On se souviendra que le testament ne peut disposer des biens de l'Eglise, mais seulement des biens personnels. Les prêtres se préoccuperont ainsi d'aider l'Eglise et les pauvres après leur mort et ne permettront pas que leurs biens servent à enrichir des personnes privées.

29. La chasteté pour le Royaume dans le célibat. L'Eglise a toujours considéré la continence parfaite et perpétuelle pour le Royaume des Cieux, si instamment recommandée par le Seigneur (Mt 19,12), "comme convenant particulièrement à la vie sacerdotale". Dans la société actuelle permissive, les prêtres sont invités à renouveler leur vocation à la continence parfaite dans le célibat; ils se sont ainsi consacrés à Dieu à un titre nouveau et privilégié; ainsi ils s'attachent plus facilement à lui "sans que le coeur soit partagé" (cf. 1 Cor 7, 32-34); ils se donnent au service de leurs frères de manière plus libre et efficace,et vivent ainsi le don d'une "paternité plus ample dans le Christ" (199). Il importe que la chasteté ne soit pas considérée principalement comme une loi qui inhibe la personne; elle doit être envisagée surtout dans ses aspects positifs.

La chasteté parfaite dans le célibat est avant tout une grâce que le Père accorde à ceux qui la demandent avec persévérance, confiance et humilité. Convaincus que l'ordination ne met pas à l'abri des tentations et de tout péril moral, et que la chasteté pour le Royaume n'est pas acquise une fois pour toutes, mais demande un combat quotidien (200), les prêtres sauront recourir aux moyens capables de la sauvegarder; ils ne négligeront pas les pratiques traditionnellement reconnues comme efficaces en ce domaine.

· La sincérité avec Dieu et avec soi-même: en premier lieu, il faut avoir le courage d'être transparent devant Dieu et devant sa propre conscience, en reconnaissant en vérité ses tendances et éventuellement ses difficultés et ses défaillances. L'exacte connaissance de soi aide à discerner les aspects de sa propre vie qu'il convient de renforcer et ceux qu'il faut corriger; la sincérité devant Dieu ouvre le coeur à l'aide surnaturelle, renforce la confiance et augmente la joie d'être prêtre.

· L'usage des moyens adéquats: l'expérience suggère de recourir sérieusement aux moyens naturels et surnaturels en faveur de la fidélité dans la vie de célibat. Ainsi les prêtres renouvelleront-ils, chaque jour, leur appartenance totale au Christ; ils demanderont, dans la prière, le don de la fidélité et de la persévérance; ils confieront leur coeur à Marie, Reine des Vierges; ils auront recours à la mortification, qui les rend capables de se contrôler et de surmonter les obstacles.

La maturité humaine est, pour les prêtres, une condition indispensable pour une vie de chasteté. Ils veilleront donc à leur affectivité et, s'il le faut, ils demanderont l'aide d'experts, s'adressant de préférence à des prêtres. Ils cultiveront l'amitié entre prêtres et ils préféreront la vie commune avec les autres prêtres, évitant de rester isolés trop longtemps. Ils ne s'exposeront pas inutilement aux dangers d'ordre moral; ils pratiqueront la modération dans la nourriture, dans l'usage des boissons alcoolisées et du tabac; ils veilleront sur leurs lectures, les spectacles, l'usage des moyens audio-visuels, les formes de divertissement et tout ce qui peut présenter un caractère de légèreté.

On doit tenir compte du contraste qui existe, dans certains cas, entre le célibat et les structures familiales, et tribales. Le prêtre saura être fidèle à ses engagements et, dans un tel cas, il expliquera la véritable signification de son choix de vie.

· Le comportement avec les femmes: dans les relations avec les femmes, une délicatesse particulière est nécessaire à cause de l'état sacerdotal et aussi du fait de la sensibilité des personnes rencontrées (201). Cela vaut particulièrement avec les religieuses, qui sont plus proches des prêtres par l'esprit religieux, l'idéal apostolique et le style de vie. Ayant le devoir de maintenir avec toutes les femmes des relations saines, les rencontrant dans le service apostolique, les prêtres éviteront les attentions préférentielles et tout ce qui entraîne à des relations anormales et peut diminuer la vraie liberté du coeur. En tenant compte de la culture locale, ils éviteront aussi toutes les manières de faire susceptibles de troubler les fidèles et de diminuer la crédibilité des prêtres, comme serait le fait de rester ensemble seul à seul un temps prolongé, d'admettre des femmes dans le cadre réservé à l'habitation, de leur faire des cadeaux, de voyager ensemble, etc. En ce qui concerne ces comportements, il ne suffit pas de s'en tenir à sa propre conscience; il faut suivre le critère général donné par Saint Paul: "De notre part, nous ne voulons donner à personne un motif de scandale, pour que notre ministère soit sans reproche" (2 Cor 6,3; cf. 8,21). Quant aux femmes qui sont au service de la maison paroissiale, on suivra les dispositions établies par l'Evêque ou la Conférence Episcopale.

30. Les rapports avec la famille et les parents. Les liens d'affection avec la famille d'origine ont une valeur très importante pour un prêtre: il trouve normalement en elle un soutien naturel pour sa propre vie. Dans certaines cultures, le problème des relations entre les ministres consacrés et leur famille est très aigu: il concerne non seulement les aspects humains et affectifs, mais aussi les aspects économiques et les exigences de la justice. Il convient d'adopter un comportement évangélique, qui aide à vivre en communion avec ceux qui nous sont chers, à les assister, sans perdre par ailleurs la liberté nécessaire au ministère.

On éduquera les familles catholiques à estimer la vocation de leurs fils prêtres comme un don de Dieu à la communauté et à partager leur idéal apostolique, sans intervenir dans leur travail pastoral. Pour ce qui regarde l'aspect économique, les fils prêtres aideront avec reconnaissance les membres de leur famille, tout particulièrement leurs propres parents, quand ils sont dans le besoin, mais toujours avec discrétion, s'abstenant de prendre les biens de l'Eglise pour les enrichir. Ils n'impliqueront pas les membres de leur famille dans l'administration des biens de l'Eglise. Tout en pratiquant une juste hospitalité à l'égard des membres de leur famille, ils ne les recevront pas d'une manière stable dans leur propre résidence, spécialement s'ils sont en groupe; ils veilleront à ce que leurs visites ne compromettent pas la vie et l'activité apostolique des prêtres par leur fréquence et leur durée.

31. Les devoirs civiques. Citoyens de leur pays, les prêtres ont un devoir de présence positive et dynamique, de manière à coopérer à la construction et à la vie bien ordonnée de la cité terrestre, selon l'esprit de l'Evangile et conformémemnt à la doctrine sociale de l'Eglise.

Comme pasteurs, les prêtres seront conscients de leur devoir de favoriser "le plus possible le maintien, parmi les hommes, de la paix et de la concorde fondées sur la justice" (202). Par leur exemple ils entraînent les fidèles, à observer l'ordre et les lois de l'Etat. Ils sauront aussi se réserver la juste liberté que requiert l'exercice du ministère pastoral, conformémement au droit essentiel et inaliénable de l'Eglise. Dans la défense de ces droits et l'affirmation de leur propre autonomie, les prêtres agiront toujours en accord avec leur Evêque.

Au plan de la participation active à la vie civique, cependant, l'Eglise demande aux prêtres d'avoir le comportement qui convient à leur état et d'éviter les activités qui peuvent compromettre la crédibilité des pasteurs.

Voici les domaines qui, selon les normes canoniques, demandent une attention spéciale et où s'imposent des limites précises: les prêtres n'assumeront pas des fonctions publiques qui impliquent l'exercice du pouvoir civil. Sans l'autorisation de leur propre Evêque, ils ne se chargeront pas de l'administration de biens appartenant à des laïcs; ils n'exerceront pas des fonctions séculières qui comportent l'obligation de rendre des comptes; il leur est défendu de se porter garant, même sur leurs biens personnels; de même, ils doivent s'abstenir de signer des effets de commerce par lesquels ils assumeraient l'obligation de verser de l'argent sans motif défini; ils n'exerceront, pour aucun motif, des activités de négoce ou de commerce, que ce soit par eux-mêmes ou par l'intermédiaire d'autrui; ils ne prendront pas une part active dans les partis politiques ou dans les associations syndicales (203).

Quand le bien de l'Eglise ou de la société civile demande qu'un prêtre s'engage dans l'une de ces activités, l'Evêque accordera cette autorisation pour un temps limité, en conformité avec les critères de la Conférence Episcopale, après avoir demandé l'avis du Conseil presbytéral.

32. La formation permanente. Le caractère évolutif de la personne humaine, la croissance de la vie chrétienne et sacerdotale, les progrès des sciences sacrées et profanes, la nécessité de s'adapter aux rythmes d'évolution de la société, exigent des prêtres qu'ils se maintiennent en état de formation continue. Ce devoir con-cerne toutes les dimensions de la vie: humaine, spirituelle, sacerdota-le, doctrinale, apostolique et professionnelle.

La formation humaine continue est nécessaire au prêtre pour qu'il puisse se maintenir convenablement inséré dans la vie sociale, en discerner les valeurs et les lacunes, engager des relations positives avec ses contemporains, comprendre les évolutions et être en mesure de formuler des jugements sérieux sur les réalités.

La formation permanente doit mettre en valeur la dimension spirituelle, sacerdotale et apostolique de la vie du prêtre: la vocation au sacerdoce, la relation à Dieu, le devoir de suivre le Christ, la conversion intérieure, le renouveau des méthodes pastorales, sont autant d'aspects de la vie qui demandent une attention continuelle et un dynamisme de croissance, en harmonie avec le renouvellement que l'Esprit Saint suscite dans l'Eglise. Les prêtres sauront que leur devoir de se former concerne avant tout leur être même, c'est à dire leur vie spirituelle et apostolique, qui doit croître continuellement vers l'accomplissement du grand idéal de la sainteté sacerdotale (204).

Les prêtres seront convaincus de leur devoir de continuer à étudier tout au long de leur vie, en fonction de ce qu'ils sont comme personne, afin de nourrir une vraie piété et d'approfondir leur contact avec Dieu, et en fonction de leur travail apostolique. La démarche intellectuelle de la formation continue comporte l'utilisation des moyens adaptés, tels que la participation à des cours, l'étude personnelle, les échanges d'expériences, etc., utilisés avec persévérance et aussi avec la conviction de n'être jamais au terme de la mise à jour nécessaire.

La formation permanente présente des caractères particuliers en fonction de la situation et de l'âge. Durant les premières années après l'ordination, et spécialement à l'occasion de la première nomination ou lors d'un changement de fonction, les prêtres trouveront une aide et ils s'efforceront eux-mêmes d'entrer dans ce nouveau contexte et ce nouveau type de travail, à l'école d'un prêtre déjà expérimenté. On ne laissera pas un prêtre s'engager dans un nouvel emploi sans qu'il y soit convenablement initié. Il est nécessaire que les diocèses aient une organisation adaptée en vue de cette aide, spécialement au servi-ce des jeunes prêtres et durant les premières années qui suivent l'ordination.

Durant la période de la maturité, il convient de réaliser une révision critique de sa propre vie et de son action apostolique, en y consacrant volontiers une période prolongée de formation spéciale, qui peut coïncider avec une année sabbatique. D'autres périodes de la vie exigent du prêtre un effort spécial d'adaptation et de renouvellement: il en est ainsi de la maladie et de la vieillesse, quand s'imposent des changements de fonction et une limitation des activités. Les prêtres seront aidés à vivre de manière positive ces situations particulières, par l'Evêque et par les confrères, qui assureront une présence attentive et aussi l'assistance et l'aide matérielle nécessaire. Enfin, le prêtre sera toujours préparé à la mort, comme à la rencontre avec le Christ glorieux aimé par-dessus tout et servi généreusement et fidèlement, début de la possession du Royaume (Mt 25, 31.34).

33. L'unité, l'harmonie et le zèle dans la vie du prêtre. Les exigences liées à la vie sacerdotale sont multiples et pressantes. Elles dérivent des devoirs relatifs à la prière, des obligations du service apostolique, de celles qui concernent l'étude, le repos, les contacts avec le prochain. Il faut louer les prêtres qui savent s'imposer un programme de vie, même pour le déroulement de la journée, auquel ils s'efforcent d'être fidèles. Un tel programme ne doit pas limiter la liberté et la spontanéité, ni enfermer dans des cadres rigides qui entraveraient le service pastoral; il doit plutôt aider à travailler avec méthode, à éviter l'improvisation et le risque de manquer à des devoirs importants. A cette fin, ce programme concerne l'essentiel, avec ordre et mesure, prévoyant une juste proportion entre les diverses obligations.

Toutefois, pour obtenir l'unité et l'harmonie de la vie du prêtre, il ne suffit pas d'un ordre purement extérieur dans le travail pastoral, ni de la seule pratique de la prière, ni de la persévérance dans l'accomplissement des diverses obligations. Il est nécessaire d'aller plus en profondeur et de rejoindre le noyau central de l'identité du prêtre, qui est la personne même du Christ, dont il est le ministre. Pour réaliser cette unité de vie et cette harmonie, les prêtres "doivent demeurer unis au Christ dans la découverte de la volonté du Père et dans le don de soi pour le troupeau qui leur est confié" (cf. Jn 3,16) (205).

C'est, par dessus tout, de l'Eucharistie que découle la charité pastorale qui est capable de réaliser l'unité et l'harmonie dans la vie et l'activité des ministres sacrés et de produire du dedans un zèle apostolique que rien ne peut arrêter. C'est seulement s'il est "l'homme du sacré" que le prêtre sera aussi "l'homme pour les autres".

Le zèle apostolique est donc la conséquence nécessaire du caractère sacerdotal et de la réponse généreuse à la grâce qu'il comporte. Comme Paul, le prêtre doit pouvoir dire: "Ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi" (Gal 2,20), "Je me suis fait tout à tous" ( 1 Cor 9,22), "c'est moi qui vous ai engendrés dans le Christ Jésus" ( 1 Cor 4,15), "malheur à moi si je n'annonce pas l' Evangile" ( 1 Cor 9,16). Le zèle apostolique, qui est ardeur intérieure et conviction profonde, et qui s'exprime dans l'engagement missionnaire, dans un service pastoral inlassable, dans l'ouverture du coeur à ceux qui sont loin, dans l'attention à tous, spécialement aux plus pauvres, est chez le prêtre une nécessité intérieure qui dérive de son être même de consacré. Il est ainsi nécessaire que chez tous les prêtres se réalise cette merveilleuse unité et harmonie entre la consécration et la mission.

Les prêtres trouveront un modèle simple et entraînant dans la Vierge Marie, qui a su synthétiser et exprimer sa participation sans réserve à la mission de Jésus, dans son amour maternel: "La Vierge a été par toute sa vie le modèle de cet amour maternel dont doivent être animés tous ceux qui, associés à la mission apostolique de l'Eglise, travaillent à la régénération des hommes" (206). Marie, qui a accueilli avec foi et amour (cf Lc 1,38), contemplé en son coeur ( cf. Lc 2, 19.51) et donné aux hommes son fils Jésus, restera une source inépuisable d'inspiration et une aide efficace pour les prêtres, pour qu'ils réalisent dans le monde le désir ardent de celui qui les a appelés et envoyés: "Je suis venu apporter le feu sur la terre, et comme je voudrais qu'il soit déjà allumé!" (Lc. 12,48).

Le Souverain Pontife Jean Paul II, au cours de l'Audience accordée au soussigné Cardinal Préfet le 1er Septembre 1989, a approuvé le présent Guide de vie pastorale et en a décidé la pubblication.

Rome, du Siège de la Congrégation pour l'Evangélisation des Peuples, le 1er Octobre 1989, en la Fête de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, Patronne des Missions.

Jozef Card. Tomko, Préfet

José Sanchez, Archevêque émérite de Nueva Segovia, Secrétaire

 

TABLE DE MATIERES

 

1. Introcuction

I. - AUX SOURCES DU SACERDOCE MINISTERIEL

2. Fondement trinitaire

3. Fondement ecclésiologique et sacramentel

II. - L'IDENTITE DU PRETRE COMME EVANGELISATEUR ET COMME PASTEUR

4. La conscience missionnaire du prêtre

5. La conscience pastorale du prêtre

6. La fraternité sacerdotale

7. Ministre de la Parole

8. Président des célébrations liturgiques et ministre des sacrements

9. Libération, promotion humaine et choix préférentiel des pauvres

10. Artisan de la collaboration

11. Pasteur, soucieux de l'évangélisation de la culture

12. Ami et guide des jeunes

13. Promoteur des vocations

14. Attentifs à l'identité des laïcs

15. Apôtre de la famille

16. Proche des malades et des personnes âgées 17. Artisan de l'oecumenisme 18. Attentif au dialogue avec les non chrétiens.

III.- LA SPIRITUALITE DU PRETRE DIOCESAIN

19. Nécessité et nature de la spiritualité sacerdotale

20. Les dimensions de la spiritualité sacerdotale

21. Les lignes évangéliques de la spiritualité sacerdotale

22. Les moyens concrets de progrès spirituel

IV. - REGLES DE VIE SACERDOTALE

23. La Parole de Dieu interpelle le prêtre

24. La vie de prièere

25. La vid intellectuelle

26. La vie commune

27. L'obéissance sacerdotale

28. La pauvreté et l'usage des biens

29. La chasteté pour le Royaume dans le célibat

30. Les rapports avec la famille et les parents

31. Les devoirs civiques

32. La formation permanente

33. L'unité, l'harmonie et le zèle dans la vie du prêtre.

 

N O T E S

(1) Cf.CONC. VAT II,Ad Gentes divinitus, 16; cf.PIE XII, Apostolique Ad Clerum Indigenam, 28 Juin 1948:AAS 40 (1948), 374-376.

(2) Cf. CONC. VAT. II, Décret sur l'action missionnaire de l'Eglise Ad Gentes divinitus, 2-5.

(3) Cf. CONC. VAT. II,Const.dogm. sur l'Eglise Lumen Gentium, 28; Id., Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 2.

(4) Cf. CONC. VAT. II, Décret sur l'action missionnaire de l'Eglise Ad Gentes divinitus, 20.

(5) Cf. CONC. VAT. II,Const.dogm. sur l'Eglise Lumen Gentium, 20; Id., Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 4ss.; Id. Décret sur la charge pastorale des Evêques Christus Dominus, 11ss.

(6) Cf. CONC. VAT. II,Const.dogm. sur l'Eglise Lumen Gentium, 4.

(7) Cf. Ibid.,7.

(8) Cf. CONC. VAT. II, Décret sur l'action missionnaire de l'Eglise Ad Gentes divinitus, 4.

(9) Cf. CONC. VAT. II, Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 2.

(10)Cf. CONC. VAT. II, Décret sur l'action missionnaire de l'Eglise Ad Gentes divinitus, 4; PAUL VI, Exhort. Apostolique Evangelii Nuntiandi, 29 déc. 1975, 75: AAS 68 (1976), 64-67.

(11) Cf. CONC. VAT. II, Décr, sur l'Oeucum. Unitatis Redintegratio, 2.

(12) Cf. CONC. VAT. II, Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 5.

(13) Cf. CONC. VAT. II,Const.dogm. sur l'Eglise Lumen Gentium, 48.

(14) Ibid., 4; CIC c 835 §1.

(15) Cf. CONC. VAT. II,Const.dogm. sur l'Eglise Lumen Gentium, 27, 41.

(16) Cf. CONC. VAT. II, Décret sur l'action missionnaire de l'Eglise Ad Gentes divinitus, 20.

(17) Cf. CONC. VAT. II,Const.dogm. sur l'Eglise Lumen Gentium, 28.

(18) Cf. ibid., 21.

(19) Cf. CONC. VAT. II, Décret sur l'action missionnaire de l'Eglise Ad Gentes divinitus, 13, 37,39; ID.,Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 2.

(20) Cf. CONC. VAT. II,Const.dogm. sur l'Eglise Lumen Gentium, 28.

(21) Cf. Ibid., 10.

(22) Cf. CONC. VAT. II, Décret sur la charge pastorale des Evêques Christus Dominus, 28; CIC c 265.

(23) Cf. CONC. VAT. II, Décret sur la charge pastorale des Evêques Christus Dominus, 11.

(24) Cf. CONC. VAT. II,Const.dogm. sur l'Eglise Lumen Gentium, 29; CIC c 236.

(25) Cf. CONC. VAT. II, Décret sur l'action missionnaire de l'Eglise Ad Gentes divinitus, 20; ID.,Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 6.

(26) Cf. CONC. VAT. II,Const.dogm. sur l'Eglise Lumen Gentium, 28; ID., Décret sur l'action missionnaire de l'Eglise Ad Gentes divinitus, 2,35; CIC c 781.

(27) Cf. CONC. VAT. II, Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 10. ID., Décret sur l'action missionnaire de l'Eglise Ad Gentes divinitus, 20.

(28) JEAN PAUL II, Discours à l'Assemblée Plénière de la Congrégation pour l'Evangélisation des Peuples, 14 avril 1989: OR 15.4.1989, 5.

(29) Cf. CONC. VAT. II, Décret sur l'action missionnaire de l'Eglise Ad Gentes divinitus, 20.

(30) Cf. L'Evangélisation dans le présent et le futur de l'Amérique Latine, Puebla, 1979, 368.

(31) Cf. CONC. VAT. II, Décret sur l'action missionnaire de l'Eglise Ad Gentes divinitus, 20; CIC c 784.

(32) JEAN PAUL II, Discours à l'Assemblée Plénière de la

Congrégation pour l'Evangélisation des Peuples, 14 avril 1989: OR 15.4.1989, 5.

(33) Cf. CONC. VAT. II,Const.dogm. sur l'Eglise Lumen Gentium, 28.

(34) Cf. ST CYPRIEN, Ep 55, 24: Hartel, 642; Ep. 36,4:

Hartel, 575; CONC. VAT. II,Const.dogm. sur l'Eglise Lumen Gentium, 23.

(35) Cf. CONC. VAT. II, Décret sur la charge pastorale des

Evêques Christus Dominus, 6; ID., Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 10.

(36) Ibid, 7; ID., Const.dogm. sur l'Eglise Lumen Gentium, 28.

(37) Ibid.

(38) Cf. CONC. VAT. II, Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 8.

(39) Cf. CIC cc 495-502.

(40) Cf. CONC. VAT. II, Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 3.

(41) Ibid., 9; cf. PAUL VI, Encycl. Ecclesiam Suam, 6 août

1964: AAS 56 (1964), 647.

(42) Cf. CONC. VAT. II, Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 8.

(43) Cf. CONC. VAT. II, Décret sur l'action missionnaire de l'Eglise Ad Gentes divinitus, 27; PAUL VI, Exhort. Apostolique Evangelii Nuntiandi, 29 déc. 1975, 75: AAS 68 (1976), 50-51.

(44) Cf. CONC. VAT. II, Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 8.

(45) Cf. ibid., CIC 278, §2.

(46) Cf. CONGREGATION POUR LE CLERGE, Décl. Quidam Episcopi, 8 mars 1982; AAS 74 (1982), 642-645.

(47) Cf. CONC. VAT. II, Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 4; PAUL VI, Exhort. Apostolique Evangelii Nuntiandi, 29 déc. 1975, 68: AAS 68 (1976), 57-58; CIC c 757.

(48) Cf. CONC. VAT. II, Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 4; PAUL VI, Exhort. Apostolique Evangelii Nuntiandi, 29 déc. 1975, 15: AAS 68 (1976), 13-15.

(49) Cf. CONC. VAT. II, Décret sur l'action missionnaire de l'Eglise Ad Gentes divinitus, 13.

(50) Cf. CIC c 760.

(51) Cf. CONC. VAT. II, Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 4.

(52) Cf. CIC c 767; JEAN PAUL II, Exhort. Ap. Catechesi Tradendae, 16 oct. 1979, 48: AAS 71 (1979), 1316.

(53) Cf. CIC cc 766-767.

(54) Cf. ibid., 773; JEAN PAUL II, Exhort. Ap. Catechesi Tradendae, 16 oct. 1979, 64, 67: AAS 71 (1979), 1330-1333.

(55) Cf. CIC c 777; JEAN PAUL II, Exhort. Ap. Catechesi Tradendae, 16 oct. 1979, 18-25: AAS 71 (1979), 1291-1298, 1307-1314.

(56) Cf. CIC c 774; JEAN PAUL II, Exhort. Ap. Catechesi Tradendae, 16 oct. 1979, 68: AAS 71 (1979), 1333-1334.

(57) Cf. CIC c 796ss.

(58) Cf. JEAN PAUL II, Exhort. Ap. Catechesi Tradendae, 16 oct. 1979, 69: AAS 71 (1979), 1334-1336.

(59) Cf. CIC c 785.

(60) Cf. ibid. 780, 785, §2; JEAN PAUL II, Exhort. Ap. Catechesi Tradendae, 16 oct. 1979, 66: AAS 71 (1979), 1331.

(61) Cf. CIC c 785.

(62) Cf. ibid. 772, §2, 779; JEAN PAUL II, Exhort. Ap. Catechesi Tradendae, 16 oct. 1979, 46: AAS 71 (1979), 1314.

(63) Cf. PAUL VI, Exhort. Apostolique Evangelii Nuntiandi, 29 déc. 1975, 4668: AAS 68 (1976), 36.

(64) Cf. CONC. VAT. II, Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 5; CIC c 835 § 2.

(65) Cf. CONC. VAT. II, Const. sur la Ste. Lit. Sacrosanctum Concilium 18-19; JEAN PAUL II, Let. Ap. Vicesimus Quintus Annus, 4 Déc. 1988, 10: OR 14.5.1989, Encart.

(66) Cf. CONC. VAT. II,Const.dogm. sur l'Eglise Lumen Gentium, 11; Id., Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 5.

(67) Cf. CIC cc 213, 843 §1.

(68) Cf. Ibid. 843 §2.

(69) Cf. Ibid., 789.

(70) JEAN PAUL II, Let. Ap., Dominicae Cenae, 24 févier 1980, 8: AAS 72,128.

(71) Cf. CONC. VAT. II,Const.dogm. sur l'Eglise Lumen Gentium, 34; Id., Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 5.

(72) CF. CIC c 898.

(73) JEAN PAUL II, Exhort. Ap. Reconciliatio et Paenitentia, 2 déc. 1984, 31: AAS 77 (1985), 266.

(74) Cf. ID., 16; ibid., 213-217.

(75) Cf. ID., 32-33; ibid., 267-271; CIC cc 960-963.

(76) Cf. CONC. VAT. II,Const.dogm. sur l'Eglise Lumen Gentium, 11; ID., Décret sur l'action missionnaire de l'Eglise Ad Gentes divinitus, 14.

(77) Cf. Ibid., 851.

(78) Cf. CONC. VAT. II, Décret sur l'action missionnaire de l'Eglise Ad Gentes divinitus, 14.

(79) Cf. Ibid., 15.

(80) Cf. CONC. VAT. II,Const.dogm. sur l'Eglise Lumen Gentium, 11; ID., Décret sur l'action missionnaire de l'Eglise Ad Gentes divinitus, 36; CIC c 879.

(81) Cf. CONC. VAT. II, Const. sur la Ste Liturgie, Sacrosanctum Concilium 7.

(82) Cf. Ibid., 27; CIC c 837 § 1.

(83) Cf. CONC. VAT. II, Const. sur la Ste Liturgie, Sacrosanctum Concilium 30; CIC c 837 § 2.

(84) Cf. CONC. VAT. II, Const. sur la Ste Liturgie, Sacrosanctum Concilium 10.

(85) Cf. JEAN PAUL II, Let. Ap. Vicesimus Quintus Annus, 4 Déc. 1988, 16: OR 14.5.1989, Encart.

(86) Cf. CONC. VAT. II, Const. sur la Ste Liturgie, Sacrosanctum Concilium 37-39.

(87) Cf. CIC c 1248 § 2.

(88) Cf. CONGREGATION POUR LE CULTE DIVIN, Directoire pour le célébrations dominicales en l'absence du prêtre, 2 juin 1988.

(89) Cf. CONC. VAT. II, Const. sur la Ste Liturgie, Sacrosanctum Concilium 18.

(90) Cf. CONGREGATION POUR LE CULTE DIVIN, Inst. Inaestimabile Donum 3, Avril 1980: AAS 72 (1980), 331-343: CIC cc 838, 841, 846; JEAN PAUL II, Let. Ap. Vicesimus Quintus Annus, 4 Déc. 1988, 13: OR 14.5.1989, Encart.

(91) Cf. CONC. VAT. II, Décret sur l'action missionnaire de l'Eglise Ad Gentes divinitus, 12; ID., Const, past. sur l'Eglise dans le monde de ce temps Gaudium et Spes, 40ss; JEAN PAUL II Encycl. Sollicitudo Rei socialis, 30 déc. 1987, 42: AAS 80 (1988), 572-574.

(92) Cf. CONC. VAT. II, Const, past. sur l'Eglise dans le monde de ce temps Gaudium et Spes, 40ss; PAUL VI, Exhort. Apostolique Evangelii Nuntiandi, 29 déc. 1975, 25-28, 32-34: AAS 68

(1976), 23-25, 27-28

(93) Cf. JEAN PAUL II Encycl. Sollicitudo Rei socialis, 30 déc. 1987, 41: AAS 80 (1988), 571.

(94) Cf. CONGREGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI, Inst. Libertatis Nuntius, 6 août 1984: AAS 76 (1984), 876-909.

(95) Cf. JEAN PAUL II, Exhort. Ap. Christifideles Laici, 30 déc. 1988, 41-43.

    • Cf. CONC. VAT. II,Const.dogm. sur l'Eglise Lumen Gentium, 31;JEAN PAUL II, Exhort. Ap. Christifideles Laici, 30 déc. 1988, 15.

    • Cf. JEAN PAUL II Encycl. Sollicitudo Rei socialis, 30 déc. 1987, 42: AAS 80 (1988), 572-574.

    (98) Cf. PAUL VI, Exhort. Apostolique Evangelii Nuntiandi, 29 déc. 1975, 60: AAS 68 (1976), 50-51.

    (99) Cf. Conc. VAT. II, Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 95.

    (100) Cf. CIC c 536.

    (101) Cf. ibid., 537.

    (102) Cf. PAUL VI, Exhort. Apostolique Evangelii Nuntiandi, 58 déc. 1975, 60: AAS 68 (1976), 46-49; CONGREGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI, Inst. Libertatis Conscientia, 22 mars 1986: AAS 74 (1987), 584-585; JEAN PAUL II, Exhort. Ap. Christifideles Laici, 30 déc. 1988, 61.

    (103) Cf. CONC. VAT. II, Décret sur l'action missionnaire de l'Eglise Ad Gentes divinitus, 20; CIC cc 678, 790.

    (104) Cf. ibid., 680.

    (105) Cf. CONC. VAT. II, Décret sur l'action missionnaire de l'Eglise Ad Gentes divinitus, 9, 11, 16, 22; PAUL VI, Let. Ap. Ecclesiae Sanctae, III, 18,2; CONC. VAT. II, Const, past. sur l'Eglise dans le monde de ce temps Gaudium et Spes, 44, 57ss; PAUL VI, Discours, Kampala, 2 août 1969: AAS 61 (1969),587-590; ID., Exhort. Apostolique Evangelii Nuntiandi, 29 déc. 1975, 62ss: AAS 68 (1976), 52ss; JEAN PAUL II, Discours aux Evêques du Zaïre, 3 mai 1980: AAS 72 (1980), 430-439; ID, Let. Ap. Familiaris consortio, 22 nov. 1981, 10: AAS 74 (1982), 90-91; ID., Exhort. Ap. Christifideles Laici, 30 déc. 1988, 44.

    (106) Cf. PAUL VI, Let. Ap. Ecclesiae Sanctae, III, 18,2.

    (107) Cf. PAUL VI, Exhort. Apostolique Evangelii Nuntiandi, 29 déc. 1975, 48: AAS 68 (1976), 37-38.

    (108) Cf. JEAN PAUL II, Exhort. Ap. Christifideles Laici, 30 déc. 1988, 46.

    (109) Cf. JEAN PAUL II, lettre aux jeunes dans l'Année Internationale de la Jeunesse Parati semper, 31 mars 1985: AAS 77 (1985), 579-628.

    (110) Cf. CONC. VAT. II, Dècr. sur l'apost. des laïcs Apostolicam Actuositatem, 12.

    (111) Cf. CONC. VAT. II, Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 6.

    (112) Cf. CONC. VAT. II, Const, past. sur l'Eglise dans le monde de ce temps Gaudium et Spes, 31.

    (113) Cf. JEAN PAUL II, Exhort. Ap. Christifideles Laici, 30 déc. 1988, 46.

    (114) Cf. ibid.

    (115) Cf. ibid.

    (116) Cf. Conc. VAT. II, Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 11; Décr. sur la formation des prêtres Optatam Totius,2; ID., Décret sur l'action missionnaire de l'Eglise Ad Gentes divinitus, 16, 18; CIC cc 233, 574 §2, 791.

    (117) Cf. JEAN PAUL II, Exhort. Ap. Christifideles Laici, 30 déc. 1988, 35.

    (118) Cf. CONC. VAT. II,Const.dogm. sur l'Eglise Lumen Gentium, 10-12, 30-36;ID., Décret sur l'action missionnaire de l'Eglise Ad Gentes divinitus, 21; JEAN PAUL II, Exhort. Ap. Christifideles Laici, 30 déc. 1988, 14, 16-17.

    (119) Cf. Conc. VAT. II, Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 9; déc. 1988, 20; JEAN PAUL II, Exhort. Ap. Christifideles Laici, 30 déc. 1988, 15.

    (120) Cf. CONC. VAT. II,Const.dogm. sur l'Eglise Lumen Gentium, 31; ID., Décret sur l'ap. des laïcs, Apostolicam Actuositatem, 3-4; JEAN PAUL II, Exhort. Ap. Christifideles Laici, 30 déc. 1988, 15.

    (121) Cf. CONC. VAT. II, Décret sur l'action missionnaire de l'Eglise Ad Gentes divinitus, 11.

    (122) Cf. JEAN PAUL II, Exhort. Ap. Christifideles Laici, 30 déc. 1988, 35.

    (123) Cf. CONC. VAT. II,Const.dogm. sur l'Eglise Lumen Gentium, 31; ID.,Décret sur l'action missionnaire de l'Eglise Ad Gentes divinitus, 11-12; ID. Décret sur l'ap. des laïcs, Apostolicam Actuositatem, 7; ID., Const. Past. sur l'Eglise dans le monde de ce temps Gaudium et Spes, 43; CIC c 225 §2.

    (124) Cf. CONC. VAT. II, Décret sur l'ap. des laïcs, Apostolicam Actuositatem, 7; JEAN PAUL II, Exhort. Ap. Christifideles Laici, 30 déc. 1988, 28.

    (125) Cf. CONC. VAT. II,Const.dogm. sur l'Eglise Lumen Gentium, 37; ID. Décret sur l'ap. des laïcs, Apostolicam Actuositatem, 24-26; CIC c 228; JEAN PAUL II, Exhort. Ap. Christifideles Laici, 30 déc. 1988, 29-31.

    (126) Cf. JEAN PAUL II, Let. Ap. Mulieris Dignitatem, 15 août 1988, 28-30: AAS 80 (1988), 1720-1727.

    (127) Cf. CONC. VAT. II, Décret sur l'ap. des laïcs, Apostolicam Actuositatem, 11.

    (128) Cf. JEAN PAUL II, Let. Ap. Familiaris Consortio, 22 nov. 1981, 6: AAS 74 (1982), 87-88.

    (129) Cf. ID, 73; ibid. 170-171.

    (130) Cf. ID, 73-75; ibid. 170-173; CIC c 529 § 1.

    (131) Cf. JEAN PAUL II, Let. Ap. Familiaris Consortio, 22 nov. 1981, 6: AAS 74 (1982), 167-168.

    (132) Cf. ID., 66; Ibid., 159-162; CONGREGATION POUR L'EDUCATION CATHO-LIQUE, Orientations éducatives sur l'amour humain, Traits d'éducation sexuelle, 1er nov.1983, 60-62: OR, 2.12.1983; encart; CIC c 1063.

    (133) Cf. JEAN PAUL II, Let. Ap. Mulieris Dignitatem, 15 août 1988, 23: AAS 80 (1988), 1708-1710.

    (134) Cf. JEAN PAUL II, Let. Ap. Familiaris Consortio, 22 nov. 1981, 67: AAS 74 (1982), 162-163.

    (135) Cf. ID., 36-38, 69: ibid. 126-130, 165-167.

    (136) Cf. ID., 28: ibid., 114.

    (137) Cf. ID., 73-76:: ibid., 170-175.

    (138) Cf. CONC. VAT. II, Const, past. sur l'Eglise dans le monde de ce temps Gaudium et Spes, 50-51; PAUL VI Encycl. Humanae Vitae, 25 juillet 1968, 10-16: AAS 60 (1968), 487-492; JEAN PAUL II, Let. Ap. Familiaris Consortio, 22 nov. 1981, 30-35: AAS 74 (1982), 115-120; SAINT SIEGE, Charte des Droits de la Famille, 24 nov. 1983, 3: OR, 25.11.1983, encart; JEAN PAUL II, Let Ap.Mulieris Dignitatem, 15 août 1988, 18-19: AAS 80 (1988), 1693-1700.

    (139) Cf. CONC. VAT. II, Const, past. sur l'Eglise dans le monde de ce temps Gaudium et Spes, 51; PAUL VI Encycl. Humanae Vitae, 25 juillet 1968, 21-22: AAS 60 (1968), 495-497.

    (140) Cf. CONC. VAT. II, Const, past. sur l'Eglise dans le monde de ce temps Gaudium et Spes, 51; PAUL VI Encycl. Humanae Vitae, 25 juillet 1968, 14: AAS 60 (1968), 487-492; JEAN PAUL II, Let. Ap. Familiaris Consortio, 22 nov. 1981, 30: AAS 74 (1982), 115-117; SAINT SIEGE, Charte des Droits de la Famille, 24 nov. 1983, 4,a: OR, 25.11.1983, encart.

    (141) Cf. ID., 4, b, c: ibid.; CONGREGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI, Inst. Donum Vitae, 22 fév. 1987: AAS 80 (1988), 70-102.

    (142) Cf. JEAN PAUL II, Let. Ap. Familiaris Consortio, 22 nov. 1981, 30: AAS 78 (1982), 178-180.

    (143) Cf. ID., 33, 77-84: ibid. 120-123, 175-186.

    (144) Cf. CIC cc 1124-1129; JEAN PAUL II, Let. Ap. Familiaris Consortio, 22 nov. 1981, 73: AAS 74 (1982), 170-171.

    (145)Cf. CIC cc 1161-1165.

    (146) Cf. JEAN PAUL II, Exhort. Ap. Christifideles Laici, 30 déc. 1988, 53-54.

    (147) Ibid., 48.

    (148) Cf. JEAN PAUL II, Let. Ap. Familiaris Consortio, 27: nov. 1981, 30: AAS 78 (1982), 113-114.

    (149) Cf. CIC cc 922, 1001.

    (150) Cf. ibid. 230 §3, 231 §1, 910 §2.

    (151) Cf. CONC. VAT. II, Const. sur la Ste. Lit. Sacrosanctum Concilium, 81.

    (152) Cf. CONC. VAT. II, Déc r. sur l'Oecum. Unitatis Redintegratio, 1.

    (153) Cf. Ibid., 4.

    (154) Cf. Ibid., 11.

    (155) Cf. CIC c 755.

    (156) Cf. St. IRENEE, Adv. Haer. III, 18,1: PG 7,932; ID, III, 20,2: Ibid. 943; St. JUSTIN, 1 Apol. 44: PG 6,395; CONC. VAT. II, Décr. sur l'act. mis. de l'Eglise Ad Gentes, 3,11.

    (157) Cf. Ibid., 12.

    (158) Cf. Conc. VAT. II, Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 11;cf. ST JEAN CHRYSOSTOME, De Sa Sacerdotio II,2: PG 48,633; St. GREGOIRE le GRAND, Reg. Past.Liber, P.I. c.5; PL 77,19.

    (159) Cf. CONC. VAT. II,Const.dogm. sur l'Eglise Lumen Gentium, 31.

    (160) Cf. St. IGNACE M., Philad. 4, et Funk, I, 266.

    (161) Cf. JEAN PAUL II, Let. aux Prêtres à l'occasion du Jeudi-Saint, 25 mars 1988: AAS 80 (1988), 1290.

    (162) Cf. Conc. VAT. II, Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 2, 6.

    (163) Cf. ibid. , 7-9.

    (164) Cf. CONC. VAT. II,Const.dogm. sur l'Eglise Lumen Gentium, 28.

    (165) Cf. Conc. VAT. II, Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 15, 17.

    (166) Cf. ibid. , 1-2.

    (167) Cf. ibid. , 1.

    (168) Cf. ibid. , 13.

    (169) Cf. ibid. , 13, 15-17; CIC cc 245, 247, 273, 275, 277, 282, 287.

    (170) Cf. Conc. VAT. II, Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 14.

    (171) Cf. ibid. , 8.

    (172) Cf. CONC. VAT. II, Décr. sur la charge past. des Evêques Christus Dominus, 15-17, 28.

    (173) Cf. CONC. VAT. II, Const. dogm. sur la Révélation divine Dei Verbum, 21.

    (174) Cf. ibid. , 25.

    (175) Cf. Conc. VAT. II, Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 13.

    (176) Cf. CIC cc 276 § 2 ; 909.

    (177) Cf. ibid. 276 § 2, 3 ; 1173-1175.

    (178) Cf. CIC c. 276 §2, 5

    (179) Cf. CIC c. 276 §2, 5

    (180) Cf. CIC c. 276 §2, 4 .

    (181) Cf. Conc. VAT. II, Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 14.

    (182) Cf. ibid., 19.

    (183) Cf. CIC c 279, §1.

    (184) Cf. CONC. VAT. II, Décr. sur l'act. mis. de l'Eglise Ad Gentes, 16.

    (185) Cf. CONC. VAT. II,Const.dogm. sur l'Eglise Lumen Gentium, 28; ID., Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 8; CIC c 280.

    (186) Cf. CONC. VAT. II,Const.dogm. sur l'Eglise Lumen Gentium, 27.

    (187) Cf. CONC. VAT. II, Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 8.

    (188) Cf. ibid.

    (189) Cf. ibid. 15.

    (190) Cf. ibid.

    (191) Cf. CIC cc 945-958.

    (192) Cf. ibid. 535.

    (193) Cf. ibid. 284.

    (194) Cf. ibid. 283 §2, 533.

    (195) Cf. CONC. VAT. II,Const.dogm. sur l'Eglise Lumen Gentium, 8.

    (196) Cf. PAUL VI, Discours aux Evêques, Medellin, 24 août 1968: AAS 60 (1968), 639-649; JEAN PAUL II, Encyc. Sollicitudo Rei Socialis, 3é déc. 1987, 42: AAS 80 (1988), 572-574.

    (197) Cf. CONC. VAT. II, Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 16.

    (198) Cf. CIC cc 222, 231, 282, 282, 1254 §2.

    (199) Cf. CONC. VAT. II, Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 16.

    (200) Cf. PAUL VI, Encycl. Sacerdotalis Caelibatus, 24 juin 1967, 73: AAS 59 (1967), 686.

    (201) Cf. CIC c 277 §2.

    (202) Cf. ibid. 287 § 1.

    (203) Cf. ibid. 285-287.

    (204) Cf. ibid. 276 §1.

    (205) Cf. CONC. VAT. II, Décr.sur ministère et vie des prêtres Presbyterorum Ordinis, 14.

    (206) Cf. CONC. VAT. II,Const.dogm. sur l'Eglise Lumen Gentium, 65.

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