Le bienheureux Charles de Saint-André Houben (dans le siècle Jean André Houben), naquit le 11 décembre 1821 à Munstergeleen (diocèse de Roermond, Hollande), dans la famille d'un meunier aisé. Dès l'enfance, il manifesta le désir de devenir prêtre. Il commença ses études, qu'il interrompit en 1840 pour effectuer son service militaire. C'est précisément dans la caserne de Bergent-op-Zoom, en 1841, qu'il connut la Congrégation de la Passion grâce à l'un de ses camarades dont le frère était religieux passionniste. Après son service militaire, il demanda à être admis chez les Passionnistes. Sa requête fut accueillie par le bienheureux Domenico Barberi et il entra au noviciat d'Ere, près de Tournai, le 5 novembre 1845, prenant le nom religieux de Charles de Saint-André. Après une année de noviciat, il prononça ses vœux le 10 décembre de l'année suivante. Après avoir terminé ses études de philosophie et de théologie, il fut ordonné prêtre le 21 décembre 1850, par l'Evêque de Tournai. Il fut alors envoyé en Angleterre, où les Passionnistes avaient fondé trois couvents, en tant que vice-maître des novices à Broadway, puis dans le nouveau couvent de Mount Argus, près de Dublin. Il vécut presque tout le reste de sa vie dans cette retraite et fut profondément aimé par les Irlandais, qui l'appelaient Père Charles de Mount Argus. Ce fut un prêtre d'une piété extraordinaire, se distinguant particulièrement dans l'exercice de l'obéissance, dans la pratique de la pauvreté, de l'humilité et de la simplicité, et encore plus dans la dévotion pour la Passion du Seigneur. Il se consacra en particulier à la direction spirituelle des âmes à travers la confession. Sa réputation de vertu attira rapidement un grand nombre de fidèles au couvent, qui demandaient sa bénédiction. Fréquemment appelé pour bénir les malades, de nombreux témoignages attestent de guérisons surprenantes, au point de lui avoir créé une réputation de thaumaturge. C'est précisément à cause de cette réputation qu'il fut transféré, en 1866, en Angleterre pour pouvoir trouver un peu de tranquillité, dans les couvents de Broadway, de Sutton et de Londres. Il revint à Dublin en 1874, où il demeura jusqu'à sa mort. Vers 1880, sa santé commença à décliner en raison de sa vie austère. En outre, il ne se remit jamais complètement des blessures d'un accident survenu en 1881 et mourut le 5 janvier 1893. Au cours de ses funérailles, en présence de personnes venues de toute l'Irlande, la dévotion populaire qui l'avait entouré au cours de sa vie apparut clairement.
Sa cause de canonisation fut introduite le 13 novembre 1935 et, le 16 octobre 1988, le Pape Jean-Paul II le béatifia.