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INTERVISTA CONCESSA DAL SANTO PADRE BENEDETTO XVI AI GIORNALISTI DURANTE IL VOLO VERSO LA FRANCIA (12 SETTEMBRE 2008), 13.09.2008


INTERVISTA CONCESSA DAL SANTO PADRE BENEDETTO XVI AI GIORNALISTI DURANTE IL VOLO VERSO LA FRANCIA (12 SETTEMBRE 2008)

TESTO DELL’INTERVISTA

TRADUZIONE IN LINGUA ITALIANA

Riportiamo di seguito la trascrizione dell’intervista concessa dal Santo Padre Benedetto XVI ai giornalisti del Volo Papale, nel corso del viaggio aereo da Roma a Parigi, ieri mattina, 12 settembre. Le domande sono state rivolte al Papa da p. Federico Lombardi s.j., Direttore della Sala Stampa della Santa Sede, in francese, a nome dei giornalisti presenti sul volo papale.

TESTO DELL’INTERVISTA

DOMANDA: "France es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ?", avait demandé en 1980 Jean-Paul II lors de son premier voyage. Aujourd’hui, quel sera votre message aux Français ? Pensez-vous qu’à cause de la laïcité, la France soit en train de perdre son identité chrétienne?

BENEDETTO XVI: Il me semble évident aujourd’hui que la laïcité en soi n’est pas en contradiction avec la foi. Je dirais même qu’elle est un fruit de la foi parce que la foi chrétienne était, dès le commencement, une religion universelle, donc pas identifiable avec un Etat et présente dans tous les Etats et différente dans les Etats. Pour les chrétiens, il était toujours clair que la religion et la foi n’étaient pas politiques, mais une autre sphère de la vie humaine… La politique, l’Etat, n’étaient pas une religion mais une réalité profane avec une mission spécifique… et les deux doivent être ouverts l’un pour l’égard de l’autre. Dans ce sens, je dirais aujourd’hui, pour les Français, et pas seulement pour les Français ,pour nous chrétiens dans ce monde sécularisé d’aujourd’hui, il est important de vivre avec joie la liberté de notre foi, de vivre la beauté de la foi et de rendre visible dans le monde d’aujourd’hui qu’il est beau d’être croyant, qu’il est beau de connaître Dieu, Dieu avec un visage humain en Jésus-Christ… montrer donc la possibilité d’être un croyant aujourd’hui et même qu’il est nécessaire pour la société d’aujourd’hui qu’il y ait des hommes qui connaissent Dieu et peuvent donc vivre selon les grandes valeurs qu’il nous a données et contribuer à la présence des valeurs qui sont fondamentales pour la construction et pour la survie de nos Etats et de nos sociétés.

DOMANDA: Vous aimez et connaissez la France… qu’est-ce qui vous lie plus particulièrement à ce pays , quels sont les auteurs français laics ou chrétiens qui vous ont le plus impressionné ou les souvenirs les plus émouvants que vous conservez de la France ?

BENEDETTO XVI: Je n’oserai pas dire que je connais bien la France. Je la connais un peu, mais j’aime la France, la grande culture française, surtout naturellement les grandes cathédrales, et aussi le grand art français… la grande théologie qui commence avec saint Irénée de Lyon jusqu’au 13e siècle et j’ai étudié l’université de Paris au 13e siècle : saint Bonaventure, saint Thomas d’Aquin. Cette théologie a été décisive pour le développement de la théologie en Occident… Et naturellement la théologie du siècle du Concile Vatican II. J’ai eu le grand honneur et la joie d’être ami du père de Lubac, l’une des plus grandes figures du siècle passé, mais j’ai eu aussi des bons contacts de travail avec le père Congar, Jean Daniélou et d’autres.

J’ai eu des relations personnelles très bonnes avec Etienne Gilson, Henri-Irénée Maroux. Donc, j’ai eu réellement un contact très profond, très personnel et enrichissant avec la grande culture théologique et philosophique de la France. Cela a été réellement décisif pour le développement de ma pensée. Mais aussi la redécouverte du grégorien originel avec Solesmes, la grande culture monastique… et naturellement la grande poésie. Etant un homme de baroque, j’aime beaucoup Paul Claudel, avec sa joie de vivre, et aussi Bernanos et les grands poètes de France du siècle passé. C’est donc une culture qui a réellement déterminé mon développement personnel, théologique, philosophique et humain.

DOMANDA: Que dites-vous à ceux qui, en France, craignent que le Motu proprio ‘Summorum pontificum’ marque un retour en arrière sur les grandes intuitions du Concile Vatican II ? Comment pouvez vous les rassurer ?

BENEDETTO XVI: C’est une peur infondée parce que ce Motu proprio est simplement un acte de tolérance, dans un but pastoral pour des personnes qui ont été formées dans cette liturgie, l’aiment, la connaissent, et veulent vivre avec cette liturgie. C’est un petit groupe parce que cela suppose une formation en latin, une formation dans une culture certaine. Mais pour ces personnes avoir l’amour et la tolérance de permettre de vivre avec cette liturgie cela me semble une exigence normale de la foi et de la pastorale d’un évêque de notre Eglise.. Il n’y a aucune opposition entre la liturgie renouvelée par le Concile Vatican II et cette liturgie.

Chaque jour (du Concile, ndlr), les pères conciliaires ont célébré la messe selon l’ancien rite et, en même temps, ils ont conçu un développement naturel pour la liturgie dans tout ce siècle car la liturgie est une réalité vivante qui se développe et conserve dans son développement son identité. Il y a donc certainement des accents différents, mais quand même une identité fondamentale qui exclue une contradiction, une opposition entre la liturgie renouvelée et la liturgie précédente. Je pense quand même qu’il y a une possibilité d’un enrichissement des deux parties. D’un côté les amis de l’ancienne liturgie peuvent et doivent connaître les nouveaux saints, les nouvelles préfaces de la liturgie, etc… d’autre part, la liturgie nouvelle souligne plus la participation commune mais, toujours, n’est pas simplement une assemblée d’une certaine communauté mais toujours un acte de l’Eglise universelle, en communion avec tous les croyants de tous les temps, et un acte d’adoration.

Dans ce sens, il me semble qu’il y a un enrichissement réciproque et c’est clair que la liturgie renouvelée est la liturgie ordinaire de notre temps.

DOMANDA: Avec quel esprit commencez-vous votre pèlerinage vers Lourdes  et y êtes vous déjà allé ?

BENEDETTO XVI: J’ai été à Lourdes pour le Congrès eucharistique International en 1981, après l’attentat contre le Saint-Père (Jean-Paul II, ndlr). Et le cardinal Gantin était le délégué du Saint-Père. C’est pour moi un très très beau souvenir.

Le jour de la fête de sainte Bernadette est en même temps le jour de ma naissance. De ce fait, déjà, je me sens très proche de cette petite sainte, cette petite fille jeune, pure, humble, avec laquelle a parlé notre Vierge.

Rencontrer cette réalité, cette présence de la Vierge dans notre temps, voir les traces de cette petite fille qui était amie de la Vierge et d’autre part rencontrer la Vierge sa mère est pour moi un événement très important. Naturellement nous n’y allons pas pour trouver des miracles.

Je vais y trouver l’amour de la Mère qui est la vraie guérison pour toutes les maladies, toutes les douleurs et être solidaire avec tous ceux qui souffrent, dans l’amour de la Mère. Cela me semble un signe très important pour notre époque.

[01436-03.01] [Texte original: Français]

TRADUZIONE IN LINGUA ITALIANA

DOMANDA: "Francia, sei fedele alle promesse del tuo battesimo?" aveva chiesto nel 1980 Giovanni Paolo II durante il suo primo viaggio. Oggi quale sarà il Suo messaggio ai Francesi? Pensa che a causa della laicità la Francia stia perdendo la sua identità cristiana?

BENEDETTO XVI: Mi sembra evidente oggi che la laicità di per sé non è in contraddizione con la fede. Direi anzi che è un frutto della fede, perché la fede cristiana era, fin dall'inizio, una religione universale dunque non identificabile con uno Stato, presente in tutti gli Stati e diversa in ogni Stato. Per i cristiani è sempre stato chiaro che la religione e la fede non sono politiche, ma un'altra sfera della vita umana... La politica, lo Stato non è una religione ma una realtà profana con una missione specifica... e devono essere aperte l'una a l'altra. In tal senso direi oggi, per i Francesi, e non solo per i Francesi, per noi cristiani in questo mondo secolarizzato di oggi, è importante vivere con gioia la libertà della nostra fede, vivere la bellezza della fede e rendere visibile nel mondo di oggi che è bello conoscere Dio, Dio con un volto umano in Gesù Cristo... Mostrare dunque la possibilità dell'essere credente oggi, e la necessità che nella società di oggi vi siano uomini che conoscono Dio e possono dunque vivere secondo i valori che ci ha dato e contribuire alla presenza dei valori che sono fondamentali per l'edificazione e per la sopravvivenza dei nostri Stati e delle nostre società.

DOMANDA: Lei ama e conosce la Francia... che cosa La lega più particolarmente a questo paese, quali sono gli autori francesi, laici o cristiani, che L'hanno maggiormente colpito o i ricordi più commoventi che serba della Francia?

BENEDETTO XVI: Non oserei dire che conosco bene la Francia. La conosco poco, ma amo la Francia, la grande cultura francese, soprattutto, naturalmente, le grandi cattedrali, e anche la grande arte francese... la grande teologia che inizia con Sant'Ireneo di Lione fino al XIII secolo e ho studiato l'università di Parigi nel XIII secolo: San Bonaventura, San Tommaso d'Aquino. Questa teologia è stata decisiva per lo sviluppo della teologia in Occidente... E naturalmente la teologia del secolo del Concilio Vaticano II. Ho avuto il grande onore e la gioia di essere amico del padre de Lubac, una delle più grandi figure del secolo scorso, ma ho avuto anche buoni contatti di lavoro con il padre Congar, Jean Daniélou e altri.

Ho avuto ottime relazioni personali con Etienne Gilson, Henri-Irénée Maroux. Ho dunque avuto davvero un contatto molto profondo, molto personale e arricchente con la grande cultura teologica e filosofica della Francia. È stato davvero determinante per lo sviluppo del mio pensiero. Ma anche la riscoperta del gregoriano originale con Solesmes, la grande cultura monastica... e naturalmente la grande poesia. Essendo un uomo del barocco, mi piace molto Paul Claudel, con la sua gioia di vivere, e anche Bernanos e i grandi poeti di Francia del secolo scorso. È dunque una cultura che ha realmente determinato il mio sviluppo personale, teologico, filosofico e umano.

DOMANDA: Che cosa dice a coloro che in Francia temono che il Motu proprio "Summorum pontificum" segni un ritorno indietro rispetto alle grandi intuizioni del Concilio Vaticano II? In che modo può rassicurarli?

 

BENEDETTO XVI: È una paura infondata perché questo Motu proprio è semplicemente un atto di tolleranza, ai fini pastorali, per persone che sono state formate in quella liturgia, la amano, la conoscono, e vogliono vivere con quella liturgia. È un gruppo ridotto poiché presuppone una formazione in latino, una formazione in una cultura certa. Ma per queste persone avere l'amore e la tolleranza di permettere di vivere con questa liturgia, sembra un'esigenza normale della fede e della pastorale di un vescovo della nostra Chiesa. Non c'è alcuna opposizione tra la liturgia rinnovata del Concilio Vaticano II e questa liturgia.

Ogni giorno (del Concilio, n.d.r.) i padri conciliari hanno celebrato la messa secondo l'antico rito e, al contempo, hanno concepito uno sviluppo naturale per la liturgia in tutto questo secolo, poiché la liturgia è una realtà viva che si sviluppa e conserva nel suo sviluppo, nella sua identità. Ci sono dunque sicuramente accenti diversi, ma comunque un'identità fondamentale che esclude una contraddizione, un'opposizione tra la liturgia rinnovata e la liturgia precedente. Credo in ognicaso che vi sia una possibilità di arricchimento da ambedue le parti. Da un lato gli amici dell'antica liturgia possono e devono conoscere i nuovi santi, le nuove prefazioni della liturgia, ecc.... dall'altra, la liturgia nuova sottolinea maggiormente la partecipazione comune ma sempre... non è semplicemente un'assemblea di una certa comunità, ma sempre un atto della Chiesa universale, in comunione con tutti i credenti di tutti i tempi, e un atto di adorazione. In tal senso mi sembra che vi sia un mutuo arricchimento, ed è chiaro che la liturgia rinnovata è la liturgia ordinaria del notro tempo.

DOMANDA: Con che spirito inizia il Suo pellegrinaggio a Lourdes, e ci è già stato?

BENEDETTO XVI: Sono stato a Lourdes per il Congresso eucaristico internazionale nel 1981, dopo l'attentato contro il Santo Padre (Giovanni Paolo II, n.d.r). E il cardinale Gantin era il delegato del Santo Padre. Per me è un bellissimo ricordo.

Il giorno della festa di Santa Bernadette è anche il giorno della mia nascita. Ed è questo già un motivo per cui mi sento molto vicino alla piccola santa, a quella ragazzina giovane, pura, umile, con la quale la Madonna ha parlato.

Incontrare questa realtà, questa presenza della Madonna nel nostro tempo, vedere le tracce di quella ragazzina che era amica della Madonna e, d'altro canto, incontare la Madonna, sua Madre, è per me un evento importante. Naturalmente non ci andiamo a trovare miracoli.

Vi troverò l'amore della Madre che è la vera guarigione per tutte le malattie, tutti i dolori... ed essere solidale con tutti coloro che soffrono, nell'amore della Madre. Mi sembra questo un segno molto importante per la nostra epoca.

[01436-01.01] [Testo originale: Italiano]

[B0569-XX.01]