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VIAGGIO APOSTOLICO DI SUA SANTITÀ BENEDETTO XVI IN TURCHIA (28 NOVEMBRE - 1° DICEMBRE 2006) (III), 28.11.2006


INCONTRO CON IL CORPO DIPLOMATICO NELLA NUNZIATURA APOSTOLICA DI ANKARA

 DISCORSO DEL SANTO PADRE

 TRADUZIONE IN LINGUA INGLESE

 TRADUZIONE IN LINGUA FRANCESE

 TRADUZIONE IN LINGUA ITALIANA

 TRADUZIONE NON UFFICIALE IN LINGUA TURCA

Alle 17.30, lasciata la "Diyanet", il Papa si trasferisce in auto alla Nunziatura Apostolica di Ankara per l’incontro con i Capi Missione del Corpo Diplomatico. Qui, introdotto dalla presentazione del Nunzio Apostolico, S.E. Mons. Antonio Lucibello e dall’indirizzo di saluto del Vice-Decano del Corpo Diplomatico, l’Ambasciatore del Libano, il Sig. Georges H. Siam, il Santo Padre pronuncia il discorso che riportiamo di seguito:

 DISCORSO DEL SANTO PADRE

Excellences,
Mesdames et Messieurs,

J’ai préparé mon discours en français, car c’est la langue de la diplomatie, espérant qu’il pourra être compris.

Je vous salue avec une grande joie, vous qui, en tant qu’Ambassadeurs, exercez la noble charge de représenter vos pays auprès de la République de Turquie et qui avez bien voulu rencontrer le Successeur de Pierre dans cette Nonciature, et je remercie votre Vice-Doyen, Monsieur l’Ambassadeur du Liban, pour les aimables paroles qu’il vient de m’adresser. Je suis heureux de vous redire l’estime que le Saint-Siège a maintes fois exprimé pour votre haute fonction qui assume aujourd’hui une dimension toujours plus «globale». En effet si votre mission vous conduit, avant tout, à protéger et à promouvoir les intérêts légitimes de chacune de vos nations, «l’inéluctable interdépendance qui aujourd’hui relie toujours davantage tous les peuples du monde invite tous les diplomates à être, dans un esprit toujours neuf et original, les artisans de l’entente entre les peuples, de la sécurité internationale et de la paix entre les nations» (Jean-Paul II, Discours au Corps diplomatique, Mexico, 26 janvier 1979).

Je tiens d’abord à évoquer devant vous le souvenir des visites mémorables de mes deux prédécesseurs en Turquie, le Pape Paul VI, en 1967, et le Pape Jean-Paul II, en 1979. Comment ne pas faire mémoire également du Pape Benoît XV, artisan infatigable de la paix au cours du premier conflit mondial, et du Bienheureux Jean XXIII, le Pape «ami des Turcs», qui fut Délégué apostolique en Turquie et Administrateur apostolique du Vicariat latin d’Istanbul, laissant à tous le souvenir d’un pasteur attentif et plein de charité, spécialement désireux de rencontrer et de connaître la population turque dont il était l’hôte reconnaissant ! Je suis heureux d’être aujourd’hui l’hôte de la Turquie, venu ici en ami et en apôtre du dialogue et de la paix.

Il y a plus de quarante ans, le Concile Vatican II écrivait que «la paix n’est pas une pure absence de guerre et qu’elle ne se borne pas seulement à assurer l’équilibre de forces adverses», mais qu’elle «est le fruit d’un ordre inscrit dans la société humaine par son divin Fondateur, et qui doit être réalisé par des hommes qui ne cessent d’accéder à une justice plus parfaite» (Gaudium et spes, n. 78). Nous avons en effet appris que la véritable paix a besoin de la justice, pour corriger les déséquilibres économiques et les désordres politiques qui sont toujours des facteurs de tensions et de menaces dans toute société. Le développement récent du terrorisme et l’évolution de certains conflits régionaux ont par ailleurs mis en évidence la nécessité de respecter les décisions des Institutions internationales et aussi de les soutenir, en leur donnant notamment des moyens efficaces pour prévenir les conflits et pour maintenir, grâce à des forces d’interposition, des zones de neutralité entre les belligérants. Tout cela reste pourtant inefficace si ce n’est pas le fruit d’un vrai dialogue, c’est-à-dire d’une sincère rencontre entre les exigences des parties concernées, afin de parvenir à des solutions politiques acceptables et durables, respectueuses des personnes et des peuples. Je pense tout particulièrement au conflit du Moyen-Orient, qui perdure de manière inquiétante en pesant sur toute la vie internationale, au risque de voir se généraliser des conflits périphériques et se diffuser les actions terroristes; je salue les efforts des nombreux pays, dont la Turquie, qui se sont engagés aujourd’hui dans la restauration de la paix au Liban, plus nécessaire que jamais. J’en appelle une fois de plus, devant vous, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, à la vigilance de la communauté internationale, pour qu’elle ne se dérobe pas à ses responsabilités et qu’elle déploie tous les efforts nécessaires pour promouvoir, entre toutes les parties en cause, le dialogue qui seul permet d’assurer le respect d’autrui, tout en sauvegardant les intérêts légitimes et en refusant le recours à la violence. Comme je l’ai écrit dans mon premier Message pour la Journée mondiale de la Paix, «la vérité de la paix appelle tous les hommes à entretenir des relations fécondes et sincères; elle les encourage à rechercher et à parcourir les voies du pardon et de la réconciliation, à être transparents dans les discussions et fidèles à la parole donnée» (1er janvier 2006, n. 6).

Turkey has always served as a bridge between East and West, between Asia and Europe, and as a crossroads of cultures and religions. During the last century, she acquired the means to become a great modern State, notably by the choice of a secular regime, with a clear distinction between civil society and religion, each of which was to be autonomous in its proper domain while respecting the sphere of the other. The fact that the majority of the population of this country is Muslim is a significant element in the life of society, which the State cannot fail to take into account, yet the Turkish Constitution recognizes every citizen’s right to freedom of worship and freedom of conscience. The civil authorities of every democratic country are duty bound to guarantee the effective freedom of all believers and to permit them to organize freely the life of their religious communities. Naturally it is my hope that believers, whichever religious community they belong to, will continue to benefit from these rights, since I am certain that religious liberty is a fundamental expression of human liberty and that the active presence of religions in society is a source of progress and enrichment for all. This assumes, of course, that religions do not seek to exercise direct political power, as that is not their province, and it also assumes that they utterly refuse to sanction recourse to violence as a legitimate expression of religion. In this regard, I appreciate the work of the Catholic community in Turkey, small in number but deeply committed to contributing all it can to the country’s development, notably by educating the young, and by building peace and harmony among all citizens.

As I have recently observed, "we are in great need of an authentic dialogue between religions and between cultures, capable of assisting us, in a spirit of fruitful co-operation, to overcome all the tensions together" (Address to the Ambassadors of Countries with a Muslim Majority, Castel Gandolfo, 25 September 2006). This dialogue must enable different religions to come to know one another better and to respect one another, in order to work for the fulfilment of man’s noblest aspirations, in search of God and in search of happiness. For my part, on the occasion of my visit to Turkey, I wish to reiterate my great esteem for Muslims, encouraging them to continue to work together, in mutual respect, to promote the dignity of every human being and the growth of a society where personal freedom and care for others provide peace and serenity for all. In this way, religions will be able to play their part in responding to the numerous challenges currently facing our societies. Assuredly, recognition of the positive role of religions within the fabric of society can and must impel us to explore more deeply their knowledge of man and to respect his dignity, by placing him at the centre of political, economic, cultural and social activity. Our world must come to realize that all people are linked by profound solidarity with one another, and they must be encouraged to assert their historical and cultural differences not for the sake of confrontation, but in order to foster mutual respect.

L’Église, vous le savez, a reçu de son Fondateur une mission spirituelle et elle n’entend donc pas intervenir directement dans la vie politique ou économique. Cependant, au titre de sa mission et forte de sa longue expérience de l’histoire des sociétés et des cultures, elle souhaite faire entendre sa voix dans le concert des nations, afin que soit toujours honorée la dignité fondamentale de l’homme, et spécialement des plus faibles. Devant le développement récent du phénomène de la mondialisation des échanges, le Saint-Siège attend de la communauté internationale qu’elle s’organise davantage, afin de se donner des règles permettant de mieux maîtriser les évolutions économiques, de réguler les marchés, voire de susciter des ententes régionales entre les pays. Je ne doute pas, Mesdames et Messieurs, que vous ayez à cœur, dans votre mission de diplomates, de faire se rencontrer les intérêts particuliers de votre pays et les nécessités de s’entendre les uns avec les autres, et que vous puissiez ainsi contribuer grandement au service de tous.

La voix de l’Église sur la scène diplomatique se caractérise toujours par la volonté, inscrite dans l’Évangile, de servir la cause de l’homme, et je manquerais à cette obligation fondamentale si je ne rappelais pas devant vous la nécessité de mettre toujours davantage la dignité humaine au cœur de nos préoccupations. Le développement extraordinaire des sciences et des techniques que connaît le monde d’aujourd’hui, avec ses conséquences quasi immédiates sur la médecine, sur l’agriculture et la production des ressources alimentaires, mais également sur la communication des savoirs, ne doit pas se poursuivre sans finalité ni sans référence, alors qu’il est question de la naissance de l’homme, de son éducation, de sa manière de vivre et de travailler, de sa vieillesse et de sa mort. Il est plus que nécessaire de réinscrire le progrès d’aujourd’hui dans la continuité de notre histoire humaine et donc de le conduire, selon le projet qui nous habite tous de faire grandir l’humanité et que le livre de la Genèse exprimait déjà à sa manière : «Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la» (1, 28).

Permettez-moi enfin, en pensant aux premières communautés chrétiennes qui ont grandi sur cette terre et tout particulièrement à l’apôtre Paul, qui en a fondé lui-même plusieurs, de citer son propos aux Galates : «Or vous, frères, vous avez été appelés à la liberté. Mais que cette liberté ne soit pas un prétexte pour vivre de manière égoïste ; au contraire, mettez-vous, par amour, au service les uns des autres» (5, 13). La liberté est un service les uns des autres. Je forme le vœu que l’entente entre les nations, que vous servez les uns et les autres, contribue toujours davantage à faire grandir l’humanité de l’homme, créé à l’image de Dieu. Un si noble objectif requiert le concours de tous. C’est pourquoi l’Église catholique entend renforcer la collaboration avec l’Église orthodoxe et je souhaite vivement que ma prochaine rencontre avec le Patriarche Bartholomaios Ier au Phanar y contribue largement. Comme le soulignait le Concile œcuménique Vatican II, l’Église cherche également à collaborer avec les croyants et les responsables de toutes les religions, et particulièrement avec les musulmans, pour «protéger et promouvoir ensemble, pour tous les hommes, la justice sociale, les biens de la morale, la paix et la liberté» (Nostra Aetate, n. 3). J’espère que mon voyage en Turquie portera de nombreux fruits dans cette perspective.

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, sur vos personnes, sur vos familles et sur tous vos collaborateurs, j’invoque de grand cœur les Bénédictions du Très-Haut.

[01714-XX.03] [Testo originale: Plurilingue]

 TRADUZIONE IN LINGUA INGLESE

Your Excellencies,
Ladies and Gentlemen,

I have prepared my speech in French because it is the language of diplomacy, in the hope that it will be understood.

I greet you with great joy, Ambassadors charged with the noble task of representing your countries to the Republic of Turkey, and assembled here in the Nunciature to meet the Successor of Peter. I am grateful to your Vice-Dean, the Ambassador of Lebanon, for the kind words which he has addressed to me. I am pleased to reconfirm the appreciation that the Holy See has often expressed for the important duties that you perform, which today take on an increasingly global dimension. In fact, while your mission calls you above all to protect and promote the legitimate interests of your respective nations, "the inescapable interdependency, which binds the peoples of the world together more and more every day, calls upon all diplomats to become, with an ever new and original spirit, architects of the understanding among peoples, of international security, and of peace among nations." (John Paul II, Address to the Diplomatic Corps, Mexico, 26 January 1979).

I want to begin by calling to mind the memorable visits of my two predecessors in Turkey, Pope Paul VI in 1967 and Pope John Paul II in 1979. Nor could I fail to mention Pope Benedict XV, the untiring promoter of peace during World War I, and Blessed John XXIII, the Pope known as the "friend of Turks", who after his years as Apostolic Delegate in Turkey and Apostolic Administrator of the Latin Vicariate of Istanbul, left everyone with the memory of an attentive and loving pastor, particularly eager to meet and come to know the Turkish people, whose grateful guest he was! I am therefore happy to be a guest of Turkey today, having come here as a friend and as an apostle of dialogue and peace.

More than forty years ago, the Second Vatican Council wrote that "Peace is more than the absence of war: it cannot be reduced to the maintenance of a balance of power between opposing forces … but it is the fruit of the right ordering of things with which the divine founder has invested human society and which must be brought about by humanity in its thirst for an ever more perfect reign of justice" (Gaudium et Spes, 78). We have come to realize that true peace needs justice, to correct the economic imbalances and political disturbances which always give rise to tension and threaten every society. The recent developments in terrorism and in certain regional conflicts have highlighted the need to respect the decisions of international institutions and also to support them, in particular by giving them effective means to prevent conflicts and to maintain neutral zones between belligerents, through the presence of peacekeeping forces. All this, however, remains insufficient unless there is authentic dialogue, that is to say fruitful debate between the parties concerned, in order to arrive at lasting and acceptable political solutions, respectful of persons and peoples. I am thinking most especially of the disturbing conflict in the Middle East, which shows no sign of abating and weighs heavily on the whole of international life; I am thinking of the risk of peripheral conflicts multiplying and terrorist actions spreading. I appreciate the efforts of numerous countries currently engaged in rebuilding peace in Lebanon, Turkey among them. In your presence, Ambassadors, I appeal once more to the vigilance of the international community, that it not abandon its responsibilities, but make every effort to promote dialogue among all parties involved, which alone can guarantee respect for others, while safeguarding legitimate interests and rejecting recourse to violence. As I wrote in my first World Day of Peace Message, "the truth of peace calls upon everyone to cultivate productive and sincere relationships; it encourages them to seek out and to follow the paths of forgiveness and reconciliation, to be transparent in their dealings with others, and to be faithful to their word" (1 January 2006, 6).

Turkey has always served as a bridge between East and West, between Asia and Europe, and as a crossroads of cultures and religions. During the last century, she acquired the means to become a great modern State, notably by the choice of a secular regime, with a clear distinction between civil society and religion, each of which was to be autonomous in its proper domain while respecting the sphere of the other. The fact that the majority of the population of this country is Muslim is a significant element in the life of society, which the State cannot fail to take into account, yet the Turkish Constitution recognizes every citizen’s right to freedom of worship and freedom of conscience. The civil authorities of every democratic country are duty bound to guarantee the effective freedom of all believers and to permit them to organize freely the life of their religious communities. Naturally it is my hope that believers, whichever religious community they belong to, will continue to benefit from these rights, since I am certain that religious liberty is a fundamental expression of human liberty and that the active presence of religions in society is a source of progress and enrichment for all. This assumes, of course, that religions do not seek to exercise direct political power, as that is not their province, and it also assumes that they utterly refuse to sanction recourse to violence as a legitimate expression of religion. In this regard, I appreciate the work of the Catholic community in Turkey, small in number but deeply committed to contributing all it can to the country’s development, notably by educating the young, and by building peace and harmony among all citizens.

As I have recently observed, "we are in great need of an authentic dialogue between religions and between cultures, capable of assisting us, in a spirit of fruitful co-operation, to overcome all the tensions together" (Address to the Ambassadors of Countries with a Muslim Majority, Castel Gandolfo, 25 September 2006). This dialogue must enable different religions to come to know one another better and to respect one another, in order to work for the fulfilment of man’s noblest aspirations, in search of God and in search of happiness. For my part, on the occasion of my visit to Turkey, I wish to reiterate my great esteem for Muslims, encouraging them to continue to work together, in mutual respect, to promote the dignity of every human being and the growth of a society where personal freedom and care for others provide peace and serenity for all. In this way, religions will be able to play their part in responding to the numerous challenges currently facing our societies. Assuredly, recognition of the positive role of religions within the fabric of society can and must impel us to explore more deeply their knowledge of man and to respect his dignity, by placing him at the centre of political, economic, cultural and social activity. Our world must come to realize that all people are linked by profound solidarity with one another, and they must be encouraged to assert their historical and cultural differences not for the sake of confrontation, but in order to foster mutual respect.

The Church, as you know, has received a spiritual mission from her Founder and therefore she has no intention of intervening directly in political or economic life. However, by virtue of her mission and her long experience of the history of societies and cultures, she wishes to make her voice heard in international debate, so that man’s fundamental dignity, especially that of the weakest, may always be honoured. Given the recent development of the phenomenon of globalized communications, the Holy See looks to the international community to give a clearer lead by establishing rules for better control of economic development, regulating markets, and fostering regional accords between countries. I have no doubt, Ladies and Gentlemen, that in your mission as diplomats you are eager to harmonize the particular interests of your country with the need to maintain good relations with other countries, and that in this way you can contribute significantly to the service of all.

The voice of the Church on the diplomatic scene is always characterized by the Gospel commitment to serve the cause of humanity, and I would be failing in this fundamental obligation if I did not remind you of the need always to place human dignity at the very heart of our concerns. The world is experiencing an extraordinary development of science and technology, with almost immediate consequences for medicine, agriculture and food production, but also for the communication of knowledge; this process must not lack direction or a human point of reference, when it relates to birth, education, manner of life or work, of old age, or death. It is necessary to re-position modern progress within the continuity of our human history and thus to guide it according to the plan written into our nature for the growth of humanity – a plan expressed by the words of the book of Genesis as follows: "Be fruitful, multiply, fill the earth and subdue it" (1:28).

Finally, as my thoughts turn to the first Christian communities that sprang up in this land, and especially to the Apostle Paul who established several of them himself, allow me to quote from his Letter to the Galatians: "You were called to freedom, brethren; only do not use your freedom as an opportunity for the flesh, but through love be servants of one another" (5:13). Freedom is mutual service. I sincerely hope that the good relations between nations, which it is your task to serve, may also contribute increasingly to the genuine growth of humanity, created in the image of God. Such a noble goal requires the contribution of all. For this reason the Catholic Church intends to renew its co-operation with the Orthodox Church and I hope that my forthcoming meeting with Patriarch Bartholomew I at the Phanar will effectively serve this objective. As the Second Vatican Ecumenical Council emphasized, the Church seeks to cooperate with believers and leaders of all religions, and especially with Muslims, in order that together they may "preserve and promote peace, liberty, social justice and moral values" (Nostra Aetate, 3). I hope, from this viewpoint, that my journey to Turkey will bring abundant fruits.

Ambassadors, Ladies and Gentlemen, upon you, upon your families and upon all your co-workers, I invoke with all my heart the Blessings of the Almighty.

[01714-02.02] [Original text: Plurilingual]

 TRADUZIONE IN LINGUA FRANCESE

Excellences,
Mesdames et Messieurs,

J’ai préparé mon discours en français, car c’est la langue de la diplomatie, espérant qu’il pourra être compris.

Je vous salue avec une grande joie, vous qui, en tant qu’Ambassadeurs, exercez la noble charge de représenter vos pays auprès de la République de Turquie et qui avez bien voulu rencontrer le Successeur de Pierre dans cette Nonciature, et je remercie votre Vice-Doyen, Monsieur l’Ambassadeur du Liban, pour les aimables paroles qu’il vient de m’adresser. Je suis heureux de vous redire l’estime que le Saint-Siège a maintes fois exprimé pour votre haute fonction qui assume aujourd’hui une dimension toujours plus «globale». En effet si votre mission vous conduit, avant tout, à protéger et à promouvoir les intérêts légitimes de chacune de vos nations, «l’inéluctable interdépendance qui aujourd’hui relie toujours davantage tous les peuples du monde invite tous les diplomates à être, dans un esprit toujours neuf et original, les artisans de l’entente entre les peuples, de la sécurité internationale et de la paix entre les nations» (Jean-Paul II, Discours au Corps diplomatique, Mexico, 26 janvier 1979).

Je tiens d’abord à évoquer devant vous le souvenir des visites mémorables de mes deux prédécesseurs en Turquie, le Pape Paul VI, en 1967, et le Pape Jean-Paul II, en 1979. Comment ne pas faire mémoire également du Pape Benoît XV, artisan infatigable de la paix au cours du premier conflit mondial, et du Bienheureux Jean XXIII, le Pape «ami des Turcs», qui fut Délégué apostolique en Turquie et Administrateur apostolique du Vicariat latin d’Istanbul, laissant à tous le souvenir d’un pasteur attentif et plein de charité, spécialement désireux de rencontrer et de connaître la population turque dont il était l’hôte reconnaissant ! Je suis heureux d’être aujourd’hui l’hôte de la Turquie, venu ici en ami et en apôtre du dialogue et de la paix.

Il y a plus de quarante ans, le Concile Vatican II écrivait que «la paix n’est pas une pure absence de guerre et qu’elle ne se borne pas seulement à assurer l’équilibre de forces adverses», mais qu’elle «est le fruit d’un ordre inscrit dans la société humaine par son divin Fondateur, et qui doit être réalisé par des hommes qui ne cessent d’accéder à une justice plus parfaite» (Gaudium et spes, n. 78). Nous avons en effet appris que la véritable paix a besoin de la justice, pour corriger les déséquilibres économiques et les désordres politiques qui sont toujours des facteurs de tensions et de menaces dans toute société. Le développement récent du terrorisme et l’évolution de certains conflits régionaux ont par ailleurs mis en évidence la nécessité de respecter les décisions des Institutions internationales et aussi de les soutenir, en leur donnant notamment des moyens efficaces pour prévenir les conflits et pour maintenir, grâce à des forces d’interposition, des zones de neutralité entre les belligérants. Tout cela reste pourtant inefficace si ce n’est pas le fruit d’un vrai dialogue, c’est-à-dire d’une sincère rencontre entre les exigences des parties concernées, afin de parvenir à des solutions politiques acceptables et durables, respectueuses des personnes et des peuples. Je pense tout particulièrement au conflit du Moyen-Orient, qui perdure de manière inquiétante en pesant sur toute la vie internationale, au risque de voir se généraliser des conflits périphériques et se diffuser les actions terroristes; je salue les efforts des nombreux pays, dont la Turquie, qui se sont engagés aujourd’hui dans la restauration de la paix au Liban, plus nécessaire que jamais. J’en appelle une fois de plus, devant vous, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, à la vigilance de la communauté internationale, pour qu’elle ne se dérobe pas à ses responsabilités et qu’elle déploie tous les efforts nécessaires pour promouvoir, entre toutes les parties en cause, le dialogue qui seul permet d’assurer le respect d’autrui, tout en sauvegardant les intérêts légitimes et en refusant le recours à la violence. Comme je l’ai écrit dans mon premier Message pour la Journée mondiale de la Paix, «la vérité de la paix appelle tous les hommes à entretenir des relations fécondes et sincères; elle les encourage à rechercher et à parcourir les voies du pardon et de la réconciliation, à être transparents dans les discussions et fidèles à la parole donnée» (1er janvier 2006, n. 6).

La Turquie a depuis toujours une situation de pont entre l’Orient et l’Occident, entre le continent asiatique et le continent européen, et de carrefour de cultures et de religions. Au siècle dernier, elle s’est donné les moyens de devenir un grand pays moderne, en faisant notamment le choix d’un État laïque, distinguant clairement la société civile et la religion, afin de permettre à chacune d’être autonome dans son domaine propre, tout en respectant la sphère de l’autre. Le fait que la majorité de la population de ce pays soit musulmane constitue une réalité marquante de la vie sociale dont l’État ne peut que tenir compte, mais la constitution turque reconnaît à tout citoyen les droits à la liberté de culte et à la liberté de conscience. C’est le devoir des Autorités civiles dans tout pays démocratique de garantir la liberté effective de tous les croyants et de leur permettre d’organiser librement la vie de leur communauté religieuse. Je souhaite bien sûr que les croyants, à quelque communauté religieuse qu’ils appartiennent, puissent toujours bénéficier de ces droits, certain que la liberté religieuse est une expression fondamentale de la liberté humaine et que la présence active des religions dans la société est un facteur de progrès et d’enrichissement pour tous. Cela implique bien sûr que les religions elles-mêmes ne recherchent pas à exercer directement un pouvoir politique, car elles n’ont pas vocation à cela, et, en particulier, qu’elles renoncent absolument à cautionner le recours à la violence comme expression légitime de la démarche religieuse. Je salue à cet égard la communauté catholique de Turquie, peu nombreuse mais très attachée à participer de son mieux au développement du pays, notamment par l’éducation de la jeunesse, ainsi qu’à la construction de la paix et à la concorde entre tous les citoyens.

Comme je l’ai rappelé récemment, «nous avons impérativement besoin d’un dialogue authentique entre les religions et entre les cultures, capable de nous aider à surmonter ensemble toutes les tensions, dans un esprit de collaboration fructueuse» (Discours lors de la rencontre avec les ambassadeurs des pays musulmans, Castel Gandolfo, 25 septembre 2006). Ce dialogue doit permettre aux diverses religions de mieux se connaître et de se respecter mutuellement, afin d’œuvrer toujours plus au service des aspirations les plus nobles de l’homme, en quête de Dieu et du bonheur. Je souhaite, pour ma part, redire à l’occasion de ce voyage en Turquie toute mon estime pour les croyants musulmans, les invitant à s’engager ensemble, grâce au respect mutuel, en faveur de la dignité de tout être humain et pour la croissance d’une société où liberté personnelle et attention à autrui permettent à chacun de vivre dans la paix et la sérénité. C’est ainsi que les religions pourront participer à relever les nombreux défis auxquels les sociétés sont actuellement confrontées. Assurément, la reconnaissance du rôle positif que rendent les religions au sein du corps social peut et doit inciter nos sociétés à approfondir toujours davantage leur connaissance de l’homme et à respecter toujours mieux sa dignité, en le plaçant au centre de l’action politique, économique, culturelle et sociale. Notre monde doit réaliser de plus en plus que tous les hommes sont profondément solidaires et les inviter à mettre en valeur leurs différences historiques et culturelles non pour s’affronter mais pour se respecter mutuellement.

L’Église, vous le savez, a reçu de son Fondateur une mission spirituelle et elle n’entend donc pas intervenir directement dans la vie politique ou économique. Cependant, au titre de sa mission et forte de sa longue expérience de l’histoire des sociétés et des cultures, elle souhaite faire entendre sa voix dans le concert des nations, afin que soit toujours honorée la dignité fondamentale de l’homme, et spécialement des plus faibles. Devant le développement récent du phénomène de la mondialisation des échanges, le Saint-Siège attend de la communauté internationale qu’elle s’organise davantage, afin de se donner des règles permettant de mieux maîtriser les évolutions économiques, de réguler les marchés, voire de susciter des ententes régionales entre les pays. Je ne doute pas, Mesdames et Messieurs, que vous ayez à cœur, dans votre mission de diplomates, de faire se rencontrer les intérêts particuliers de votre pays et les nécessités de s’entendre les uns avec les autres, et que vous puissiez ainsi contribuer grandement au service de tous.

La voix de l’Église sur la scène diplomatique se caractérise toujours par la volonté, inscrite dans l’Évangile, de servir la cause de l’homme, et je manquerais à cette obligation fondamentale si je ne rappelais pas devant vous la nécessité de mettre toujours davantage la dignité humaine au cœur de nos préoccupations. Le développement extraordinaire des sciences et des techniques que connaît le monde d’aujourd’hui, avec ses conséquences quasi immédiates sur la médecine, sur l’agriculture et la production des ressources alimentaires, mais également sur la communication des savoirs, ne doit pas se poursuivre sans finalité ni sans référence, alors qu’il est question de la naissance de l’homme, de son éducation, de sa manière de vivre et de travailler, de sa vieillesse et de sa mort. Il est plus que nécessaire de réinscrire le progrès d’aujourd’hui dans la continuité de notre histoire humaine et donc de le conduire, selon le projet qui nous habite tous de faire grandir l’humanité et que le livre de la Genèse exprimait déjà à sa manière : «Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la» (1, 28).

Permettez-moi enfin, en pensant aux premières communautés chrétiennes qui ont grandi sur cette terre et tout particulièrement à l’apôtre Paul, qui en a fondé lui-même plusieurs, de citer son propos aux Galates : «Or vous, frères, vous avez été appelés à la liberté. Mais que cette liberté ne soit pas un prétexte pour vivre de manière égoïste ; au contraire, mettez-vous, par amour, au service les uns des autres» (5, 13). La liberté est un service les uns des autres. Je forme le vœu que l’entente entre les nations, que vous servez les uns et les autres, contribue toujours davantage à faire grandir l’humanité de l’homme, créé à l’image de Dieu. Un si noble objectif requiert le concours de tous. C’est pourquoi l’Église catholique entend renforcer la collaboration avec l’Église orthodoxe et je souhaite vivement que ma prochaine rencontre avec le Patriarche Bartholomaios Ier au Phanar y contribue largement. Comme le soulignait le Concile œcuménique Vatican II, l’Église cherche également à collaborer avec les croyants et les responsables de toutes les religions, et particulièrement avec les musulmans, pour «protéger et promouvoir ensemble, pour tous les hommes, la justice sociale, les biens de la morale, la paix et la liberté» (Nostra Aetate, n. 3). J’espère que mon voyage en Turquie portera de nombreux fruits dans cette perspective.

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, sur vos personnes, sur vos familles et sur tous vos collaborateurs, j’invoque de grand cœur les Bénédictions du Très-Haut.

[01714-03.01] [Texte original: Plurilingue]

 TRADUZIONE IN LINGUA ITALIANA

Eccellenze,
Signore e Signori,

ho preparato il mio discorso in francese in quanto lingua della diplomazia, e spero che potrà essere compreso.

Vi saluto con grande gioia, voi che, come Ambasciatori, esercitate il nobile incarico di rappresentare i vostri Paesi presso la Repubblica di Turchia e che volentieri avete voluto incontrare il Successore di Pietro in questa Nunziatura. Ringrazio il vostro Vice-Decano, il Signor Ambasciatore del Libano, per le amabili parole che mi ha or ora rivolto. Sono lieto di confermare la stima che la Santa Sede ha innumerevoli volte espresso per le vostre alte funzioni, che rivestono oggi una dimensione sempre più globale. In effetti, se la vostra missione vi porta prima di tutto a proteggere e a promuovere gli interessi legittimi delle singole vostre Nazioni, "l’inevitabile interdipendenza che oggi collega sempre di più tutti i popoli del mondo invita tutti i diplomatici a essere, in uno spirito sempre nuovo e originale, gli artefici dell’intesa tra i popoli, della sicurezza internazionale e della pace tra le Nazioni" (Giovanni Paolo II, Discorso al Corpo Diplomatico, Messico, 26 gennaio 1979).

Desidero anzitutto evocare davanti a voi il ricordo delle memorabili visite dei miei due predecessori in Turchia, il Papa Paolo VI, nel 1967, e il Papa Giovanni Paolo II, nel 1979. Parimenti, come non far memoria del papa Benedetto XV, artefice infaticabile della pace nel corso del primo conflitto mondiale, e del Beato Giovanni XXIII, il Papa "amico dei Turchi", che fu Delegato Apostolico in Turchia e Amministratore Apostolico del Vicariato latino di Istanbul, lasciando in tutti il ricordo di un pastore attento e colmo di carità, desideroso in maniera speciale di incontrare e conoscere la popolazione turca, della quale era ospite riconoscente! Sono pertanto lieto di essere oggi ospite della Turchia, giunto qui come amico e come apostolo del dialogo e della pace.

Oltre quarant'anni orsono, il Concilio Vaticano II scriveva che "la pace non è la semplice assenza della guerra, né può ridursi al solo rendere stabile l'equilibrio delle forze contrastanti", ma "è il frutto dell'ordine impresso nell'umana società dal suo Fondatore e che deve essere attuato dagli uomini che aspirano ardentemente ad una giustizia sempre più perfetta" (Gaudium et spes, 78). In realtà, abbiamo imparato che la vera pace ha bisogno della giustizia, per correggere le disuguaglianze economiche e i disordini politici che sono sempre fattori di tensioni e minacce in tutta la società. Lo sviluppo recente del terrorismo e l'evoluzione di certi conflitti regionali, d'altra parte, hanno posto in evidenza la necessità di rispettare le decisioni delle Istituzioni internazionali ed anzi di sostenerle, dotandole in particolare di mezzi efficaci per prevenire i conflitti e per mantenere, grazie a forze di interposizione, zone di neutralità fra i belligeranti. Questo rimane, tuttavia, insufficiente se non si giunge al vero dialogo, cioè alla concertazione tra le esigenze delle parti coinvolte, al fine di giungere a soluzioni politiche accettabili e durature, rispettose delle persone e dei popoli. Penso, in modo particolare, al conflitto del Medio Oriente, che perdura in modo inquietante pesando su tutta la vita internazionale, con il rischio di veder espandersi conflitti periferici e diffondersi le azioni terroristiche; saluto gli sforzi di numerosi Paesi che si sono impegnati oggi nella ricostruzione della pace in Libano, e fra di essi la Turchia. Faccio appello ancora una volta, davanti a voi, Signore e Signori Ambasciatori, alla vigilanza della comunità internazionale perché non si sottragga alle sue responsabilità e dispieghi tutti gli sforzi necessari per promuovere, tra tutte le parti in causa, il dialogo, che solo permette di assicurare il rispetto verso gli altri, pur salvaguardando gli interessi legittimi e rifiutando il ricorso alla violenza. Come avevo scritto nel mio primo Messaggio per la Giornata Mondiale della Pace, "La verità della pace chiama tutti a coltivare relazioni feconde e sincere, stimola a ricercare e a percorrere le strade del perdono e della riconciliazione, ad essere trasparenti nelle trattazioni e fedeli alla parola data" (1° gennaio 2006, n. 6).

La Turchia, che da sempre si trova in una situazione di ponte fra l'Oriente e l'Occidente, fra il Continente asiatico e quello europeo, di incrocio di culture e di religioni, si è dotata nel secolo scorso dei mezzi per divenire un grande Paese moderno, in particolare facendo la scelta di un regime di laicità, distinguendo chiaramente la società civile e la religione, così da permettere a ciascuna di essere autonoma nel proprio ambito, sempre rispettando la sfera dell'altra. Il fatto che la maggioranza della popolazione di questo Paese sia musulmana costituisce un elemento significativo nella vita della società di cui lo Stato non può che tener conto, ma la Costituzione turca riconosce ad ogni cittadino i diritti alla libertà di culto e alla libertà di coscienza. È compito delle Autorità civili in ogni Paese democratico garantire la libertà effettiva di tutti i credenti e permettere loro di organizzare liberamente la vita della propria comunità religiosa. Ovviamente, mi auguro che i credenti, a qualsiasi comunità religiosa appartengano, continuino a beneficiare di tali diritti, nella certezza che la libertà religiosa è una espressione fondamentale della libertà umana e che la presenza attiva delle religioni nella società è un fattore di progresso e di arricchimento per tutti. Ciò implica, certo, che le religioni per parte loro non cerchino di esercitare direttamente un potere politico, poiché a questo non sono chiamate e, in particolare, che rinuncino assolutamente a giustificare il ricorso alla violenza come espressione legittima della pratica religiosa. Saluto a questo proposito la comunità cattolica di questo Paese, poco numerosa ma molto desiderosa di partecipare nel modo migliore allo sviluppo del Paese, specialmente attraverso l'educazione dei giovani, e l’edificazione della pace e dell’armonia tra tutti i cittadini.

Come ho recentemente ricordato, "abbiamo assolutamente bisogno d’un dialogo autentico tra le religioni e tra le culture, un dialogo in grado di aiutarci a superare insieme tutte le tensioni in uno spirito di proficua intesa" (Discorso all'incontro con gli Ambasciatori dei Paesi musulmani, Castel Gandolfo, 25 settembre 2006). Tale dialogo deve permettere alle diverse religioni di conoscersi meglio e di rispettarsi reciprocamente, al fine di agire sempre più al servizio delle aspirazioni più nobili dell'uomo, che è alla ricerca di Dio e della felicità. Desidero, per parte mia, di poter dire nuovamente durante questo viaggio in Turchia tutta la mia stima per i musulmani, invitandoli a continuare ad impegnarsi insieme, grazie al reciproco rispetto, in favore della dignità di ogni essere umano e per la crescita di una società dove la libertà personale e l'attenzione nei confronti dell'altro permettano a ciascuno di vivere nella pace e nella serenità. È così che le religioni potranno fare la loro parte nell'affrontare le numerose sfide con le quali le nostre società attualmente si confrontano. Sicuramente, il riconoscimento del ruolo positivo che svolgono le religioni in seno al corpo sociale può e deve spingere le nostre società ad approfondire sempre di più la loro conoscenza dell'uomo e a rispettarne sempre meglio la dignità, ponendolo al centro dell'azione politica, economica, culturale e sociale. Il nostro mondo deve prendere coscienza sempre più del fatto che tutti gli uomini sono profondamente solidali ed invitarli a porre in risalto le loro differenze storiche e culturali non per scontrarsi ma per rispettarsi reciprocamente.

La Chiesa, voi ben lo sapete, ha ricevuto dal suo Fondatore una missione spirituale ed essa non intende dunque intervenire direttamente nella vita politica o economica. Tuttavia, a causa della sua missione e forte della sua lunga esperienza della storia delle società e delle culture, essa si augura di far udire la propria voce nel concerto delle nazioni, perché venga sempre onorata la dignità fondamentale dell'uomo e specialmente dei più deboli. Di fronte allo sviluppo recente del fenomeno della globalizzazione degli scambi, la Santa Sede si attende dalla comunità internazionale che essa si organizzi ulteriormente, per darsi regole che permettano di governare meglio le evoluzioni economiche, di regolare i mercati, come ad esempio suscitando intese regionali fra i Paesi. Non dubito affatto, Signore e Signori, che voi abbiate a cuore, nella vostra missione di diplomatici, di far incontrare gli interessi particolari del vostro Paese e le necessità di comprendersi gli uni gli altri, e che voi possiate così contribuire grandemente al servizio di tutti.

La voce della Chiesa sulla scena diplomatica si caratterizza sempre per la volontà, contenuta nel Vangelo, di servire la causa dell'uomo, ed io mancherei a questo obbligo fondamentale se non richiamassi di fronte a voi la necessità di porre la dignità umana sempre più al centro delle nostre preoccupazioni. Lo sviluppo straordinario delle scienze e delle tecniche che il mondo oggi conosce, con le conseguenze quasi immediate per la medicina, l'agricoltura e la produzione di risorse alimentari, ma ugualmente per la comunicazione del sapere, non deve essere perseguito senza finalità e senza riferimenti, dato che si tratta della nascita dell'uomo, della sua educazione, della sua maniera di vivere e di lavorare, della sua vecchiaia e della sua morte. È più che necessario reinserire il progresso di oggi nella continuità della storia umana e dunque di gestirlo secondo il progetto che abita in noi tutti di far crescere l'umanità e che il libro della Genesi esprimeva già a suo modo: "Siate fecondi e moltiplicatevi, riempite la terra; soggiogatela" (1,28).

Permettetemi infine, pensando alle prime comunità cristiane cresciute in questa terra e particolarmente all'apostolo Paolo, che ne ha fondate personalmente diverse, di citare le sue parole ai Galati. Egli dice: "Voi, fratelli, siete stati chiamati a libertà. Purché questa libertà non divenga un pretesto per vivere secondo la carne, ma mediante la carità siate a servizio gli uni degli altri" (5, 13). La libertà è servizio degli uni verso gli altri. Formulo voti affinché l'intesa fra le nazioni, da voi rispettivamente servite, contribuisca sempre di più a far crescere l'umanità dell'uomo, creato ad immagine di Dio. Un così nobile obiettivo richiede il concorso di tutti. E’ per questo che la Chiesa cattolica intende rafforzare la collaborazione con la Chiesa ortodossa e io auspico vivamente che il mio prossimo incontro con il Patriarca Bartolomeo I al Fanar vi contribuisca efficacemente. Come sottolineava il Concilio Ecumenico Vaticano II, la Chiesa cerca ugualmente di collaborare con i credenti e i responsabili di tutte le religioni, e particolarmente con i Musulmani, per "difendere e promuovere insieme, per tutti gli uomini, la giustizia sociale, i valori morali, la pace e la libertà" (Nostra Aetate, n. 3). Spero che, in questa prospettiva, il mio viaggio in Turchia porti numerosi frutti.

Signore e Signori Ambasciatori, sulle vostre persone, sulle vostre famiglie e sui vostri collaboratori, invoco di gran cuore le Benedizioni dell'Altissimo.

[01714-01.02] [Testo originale: Plurilingue]

 TRADUZIONE NON UFFICIALE IN LINGUA TURCA

Ekselanslar,
Bayanlar ve Baylar,

Konuşmamı diplomatların dili olan Fransızca olarak hazırladım. Umarım anlaşılır.

Petrus’un halefiyle buluşmak üzere Vatikan Büyük Elçiliği’ne gelen Türkiye Cumhuriyeti’nde ülkenizi temsil ederek onurlu bir görev icra eden siz Büyük Elçileri büyük bir sevinçle selamlıyorum. Doyen Vekili sayın Lübnan Büyük Elçisine, bana yönelttiği nezaket dolu sözler için teşekkür ediyorum. Vatikan, gün geçtikçe global bir boyut kazanan yüksek görevinize gösterdiği itibarı sık sık dile getirdi. Ben de burada bunu yinelemekten mutluyum. Misyonunuz, başta ülkelerinizin meşru haklarını korumaya ve geliştirmeye yönlendirse de "Günümüzde dünya toplumlarını gittikçe birbirlerine bağlayan kaçınılmaz bağımlılıklar, yeni ve orijinal bir ruhla diplomatları, toplumlar arasındaki mutabakat etkeni, uluslararası güvenlik ve barış öncüleri olmaya davet ediyor" (II. Jean-Paul, Kor Diplomatiğe Konuşması, Meksiko 26 Ocak 1979).

Seleflerim Papa VI. Pavlus’un 1967’de ve Papa II. Jean Paul’ün 1979’da Türkiye’ye ziyaretlerini sizin huzurunuzda hatırlamak istiyorum. Birinci Dünya savaşı süresince yorulmadan barış aracı olan Papa XV. Benediktus’u da anmak istiyorum. Türkiye’de Vatikan Temsilcisi ve Istanbul Latin Vikaryası’nın Apostolik Delegesi, sevgi emsali ve özen dolu bir din adamı olarak hatırlanan, kendisine kucak açan Türk halkıyla birlikte olmayı ve onu iyi tanımayı arzulayan, kendisini ağırladıkları için ona müteşekkir olan "Türk Dostu", Mutlu XXIII. Yuhanna’yı da burada anmamak mümkün değil. Ben de buraya bir dost, diyalog ve barış savunucusu olarak geldim ve Türkiye’nin misafiri olmaktan son derece mutluyum.

Kırk yıl önce II Vatikan Konsilinde şu sözleri okuyoruz: "Barış sadece bir savaş yokluğu veya karşıt güçler arasında kurulan denge olarak tanımlanamaz. Barış, Yaradan’ı Allah tarafından insanlığın yüreğine yazılmış düzenin bir meyvesidir. Daha mükemmel bir adalete ulaşma gayretindeki insanlar tarafından gerçekleştirilmelidir" (Gaudium et spes, n. 78). Bütün toplumlar, ekonomik dengesizlik, politik karışıklıkların daimî gerilimi ve tehdidi altındadırlar. Bütün bunları düzeltmek için gerçek barış ve adalete büyük ihtiyaç duyulduğu malumunuzdur. Son zamanlarda terörün artması, bölgesel bazı çatışmaların kızışması, Uluslararası Kurumların aldığı kararlara uymayı gerektiriyor. Çatışmaları önlemeleri ve ara güçlerle, savaşan iki tarafa tarafsız bölgeler oluşturmaları için bu kurumlara gereken yardımı ve desteği sağlamak gerekir. Gerçek bir diyalogla, yani taraflar samimiyetle bir araya gelip ihtiyaçları karşılanmazsa, insanların ve toplumların saygınlığı göz önünde tutulmazsa, kabul edilir ve kalıcı politikalarla çözüm getirilmezse, önce söylediklerimin hiç bir yararı kalmaz. Düşüncem özellikle Orta Doğu’ya odaklanıyor. Uluslararası platformda ağırlığını hissettiren, kaygı uyandıran bu bölgesel çatışmaların, genelleşip terör eylemine dönüşerek yayılma tehlikesiyle karşı karşıyayız. Büyük bir gereksinim olan barış, günümüzde Lübnan’da barış için girişimde bulunan ve aralarında Türkiye’nin de bulunduğu sayısız ülkeyi selamlıyorum. Saygıdeğer Büyük Elçiler, bir kez daha, önünüzde, uluslararası platforma sesleniyorum: Sizleri, tarafların saygınlığını sağlayabilecek diyalogla, iki taraf için gereken gayreti sarfetmekten çekinmeyip, onların meşru haklarını savunmaya, şiddete başvurmayı reddedip, dikkatli olmaya ve sorumluluk üstlenmekten kaçınmamaya davet ediyorum. Dünya Barış Günü için yazdığım ilk mesajda şöyle diyorum: "Barışın hakikati, tüm insanları verimli ve samimi ilişkiler kurmaya, insanları affetme yolları bulmaya, müzakerelerde şeffaf olmaya ve verilen söze sadık kalmaya davet ediyor" (1 Ocak 2006, n. 6).

Her zamandan beri, Doğu ile Batı, Asya ile Avrupa arasında köprü, sayısız kültür ve dinler kavşağı konumunda bulunan Türkiye, son yüzyılda büyük ve çağdaş bir ülke, Laik bir Devlet olmayı seçti. Bu şekilde dinle sivil toplumu birbirinden ayırarak, her birinin uyum içinde, kendi alanında özerk olmasını mümkün kıldı. Çoğunluğu Müslüman olan bu ülkenin, toplumsal yaşamda belirgin bir realite oluşturduğu bir gerçektir. Türk Anayasası her vatandaşa din ve vicdan özgürlüğü hakkını tanımaktadır. Her demokratik ülkede, müminlerin fiilî özgürlüklerini güvence altına almak ve dinî cemaat yaşamlarını organize etmelerine izin vermek devlete düşen bir görevdir. Hangi dinî cemaatten olurlarsa olsunlar, müminlerin bu haklardan daima yararlanmalarını temenni ediyorum. İnanç özgürlüğü insan özgürlüğünün temel bir ifadesidir, toplumda dinlerin aktif olması herkes için bir ilerleme faktörü oluşturmaktadır. Hiç şüphesiz, dinlerin kendi başlarına politik bir iktidar oluşturmaya kalkışmamaları gerekir çünkü dinlerin böyle bir işlevi üstlenmesi söz konusu değildir, özellikle de dini şiddete alet edip desteklememeleri gerekir. Bu bağlamda bu ülkedeki, sayıca az ama tüm gayretiyle ülkesinin yararı ve gelişmesi için çalışan, özellikle gençlerin eğitimi ve barışın kurulması ve vatandaşlar arasında uyum sağlamaya katkıda bulunan Katolik Cemaatini selamlıyorum.

Son olarak da hatırlattığım gibi, "Verimli bir işbirliği ruhu içinde, birlikte tüm gerilimlerin üstesinden gelmemize yardımcı olabilecek dinler ve kültürler arası ivedi ve gerçek bir diyaloğa ihtiyaç duyulmaktadır" (Müslüman Ülkelerin Büyük Elçilerine Konuşma, Castel Gandolfo, 25 Eylül 2006). Bu diyalog, Allah’ı ve mutluluğu arayan insanın, tüm arzularına yanıt verip birlikte çalıştıklarında, farklı dinlerin müminlerinin birbirlerini daha iyi anlamalarını ve karşılıklı olarak saygı duymalarını sağlayacaktır. Ben ise, Türkiye’ye bu yolculuğum vesilesiyle, tüm Müslüman müminlere olan takdirimi yinelemek istiyorum. Bütün insanların barış ve huzur içinde yaşamasına izin veren diğerlerine dikkatli ve kişisel özgürlüğün geliştiği bir toplum için karşılıklı saygı sayesinde, her insanın saygınlığı ve kişisel özgürlüğünü kazanabilmesi için Müslüman müminleri daha fazla girişimde bulunmaya davet ediyorum. Ancak bu şekilde dinler, günümüz toplumlarının yüzleştiği sayısız meydan okumalara karşı, kendi paylarına düşeni yapabilecekler. Kuşkusuz, dinlerin toplum içinde oynadığı olumlu rol toplumlarımızın insanı daha iyi tanımasına, saygınlığına daha fazla saygı göstermesine ve onun politik, ekonomik, kültürel ve sosyal etkinliklerinin merkezinde bir yer almasını sağlamalıdır. Dünyamız, farklı tarihsel ve kültürel değerlerinin çatışmasına değil, gün geçtikçe insanların daha derin bir dayanışma içinde olduklarının ve birbirlerine saygı duymaları gerektiğinin bilincine varmalıdır.

Bildiğiniz gibi, Kilise’ye Kurucusu tarafından ruhanî bir görev verilmiş olup, politik veya ekonomik alanda doğrudan müdahalede bulunmak istememektedir. Bununla birlikte, görevi dolayısıyla ve toplumlarla kültürler tarihindeki geniş tecrübesine dayanarak, insanın özellikle de en güçsüzlerin temel saygınlığına daima değer verilmesi için, uluslar konçertosunda sesini duyurmak istiyor. Vatikan, küreselleşmenin ilerlemesiyle, uluslararası kurumların ekonomik gelişmelere daha iyi hakim olabilmeleri için daha iyi organize olmalarını bekliyor. Bu şekilde, örneğin ülkelerdeki bölgelerin kendi aralarında antlaşmalar sağlamasına izin vererek, pazarlara kurallar koyabilir. Sayın Bayanlar ve Baylar, ülkenizin çıkarlarını ve insanların birbirlerini anlama ihtiyaçlarını bir araya getirip, bu şekilde insanlığa büyük bir hizmete katkıda bulunmakta, diplomat olarak misyonunuza gereken önemi vermeye özen gösterdiğinize hiç şüphem yok.

Kilise’nin, diplomatik alandaki sesi, daima İncil’de yazılı olan iradeye göre duyuruluyor. Kilise’nin asıl amacı insana hizmet etmektir. Eğer ben, sizin huzurunuzda, insan saygınlığına büyük önem vermek gerektiğini sizlere hatırlatmazsam, bu temel iradeyi yerine getirmemiş olurum. Günümüz dünyası olağanüstü bilimsel ve teknik gelişmelerle tıp, ziraat, gıda kaynaklarını üretme alanında beklenmedik sonuçlar elde ediyor. Bilgi iletişiminin getirdikleri de amaçsız ve kaynaksız ilerleyemezler, çünkü burada doğumu, eğitimi, yaşam şekli, çalışması, yaşlanması ve ölümüyle insan söz konusudur. Günümüz gelişimini, insanlık tarihinin devamına yazarak, Yaratılış Kitabının "Verimli olun, çoğalın. Yeryüzünü doldurun ve denetiminize alın" (1, 28) ifadesini göz önünde bulundurarak, hepimizin içinde bulunan proje doğrultusunda, insanlığı geliştirmekte yarar var.

Bu topraklarda gelişen ilk Hıristiyan cemaatlerini, Havari Pavlus’un kurmuş olduğu cemaatleri de anarak, Galatyalılara şu sözlerle seslenmiştir: "Kardeşler sizler özgür olmaya çağrıldınız. Ancak bu özgürlük bencil bir şekilde yaşamak için fırsat olmasın. Aksine, birbirinize sevgiyle hizmet edin (5,13). Özgürlük, birbirinize hizmet etmek içindir. Hizmet ettiğiniz ülkeler arası uyumla, Allah suretinde yaratılan insanlığın büyümesine katkıda bulunabilmeniz için temennide bulunuyorum. Böyle büyük bir amaç herkesin katılımını gerektiriyor. Bundan dolayı da, Katolik Kilisesi Ortodoks Kilisesi ile işbirliğini güçlendirmek istiyor. Fener’in Patriğe I. Bartolomeus ile buluşmamın buna büyük çapta katkıda bulunmasını ümit ediyorum. Ekümenik II. Vatikan Konsilinin de altını çizdiği gibi, bütün dinlerin sorumluları ve müminleri, özellikle Müslümanlarla birlikte "Sosyal adalet, ahlakî değerleri, barış ve özgürlüğü bütün insanlar için koruyup uygulama"da işbirliği yapmaya çalışmaktadır (Nostra Aetate, n. 3). Umarım bu amaç doğrultusunda Türkiye’yi ziyaretim verimli meyveler verecektir.

Bayanlar ve Baylar, Sayın Büyük Elçiler, şahsınız, aileleriniz ve sizinle birlikte çalışanlar için, tüm kalbimle Yüce Allah’ın inayetini diliyorum.

[01714-AA.02] [Testo originale: Plurilingue]

[B0610-XX.04]