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VISITA DEL PATRIARCA DELLA CHIESA ORTODOSSA ROMENA, SUA BEATITUDINE TEOCTIST, A SUA SANTITÀ PAPA GIOVANNI PAOLO II E ALLA CHIESA DI ROMA (7-13 OTTOBRE 2002) - (II), 12.10.2002


VISITA DEL PATRIARCA DELLA CHIESA ORTODOSSA ROMENA, SUA BEATITUDINE TEOCTIST, A SUA SANTITÀ PAPA GIOVANNI PAOLO II E ALLA CHIESA DI ROMA (7-13 OTTOBRE 2002) - (II)

DISCORSO DEL SANTO PADRE

DISCORSO DEL PATRIARCA TEOCTIST

TESTO DELLA DICHIARAZIONE COMUNE

Nella Biblioteca privata del Palazzo Apostolico Vaticano il Santo Padre Giovanni Paolo II ha ricevuto questa mattina Sua Beatitudine Teoctist, Patriarca della Chiesa Ortodossa di Romania, con il Seguito.
Pubblichiamo di seguito i discorsi pronunciati da Giovanni Paolo II e dal Patriarca Teoctist e il testo della Dichiarazione Comune firmata nel corso dell’incontro:

DISCORSO DEL SANTO PADRE

TESTO IN LINGUA ORIGINALE

TRADUZIONE IN LINGUA ITALIANA

TESTO IN LINGUA ORIGINALE

Béatitude et cher Frère,

1. Je vous accueille avec une grande joie pour cette rencontre qui nous permet de manière renouvelée de nous saluer l’un l’autre d’un baiser fraternel (cf. 1 P 5, 14), avant de nous retrouver ensemble devant le Seigneur, demain, au cours de Liturgie eucharistique dans la Basilique Saint-Pierre. Notre rencontre de ce jour nous offre l’occasion d’un échange plus direct et plus personnel, et donne une forme concrète à une promesse: continuer ensemble, comme nous l’avons fait au cours des jours passés, à paître le troupeau que Dieu nous a confié, nous faisant les modèles du troupeau (cf. ibid., 5, 2-3), afin que ce dernier nous suive avec docilité sur la voie difficile, mais si riche de joie, de l’unité et de la communion (cf. Encyclique Ut unum sint, n. 2).

En cette joyeuse circonstance, c’est avec gratitude que ma pensée se tourne vers le temps du Concile Vatican II, auquel j’ai participé comme Pasteur de Cracovie. Dans les discussions des séances conciliaires sur le mystère de l’Église, il était inévitable de constater avec souffrance la division qui se prolongeait depuis presque un millénaire entre les vénérables Églises orientales et Rome, de même qu’apparaissait clairement que les nombreux siècles d’incompréhensions et de malentendus de part et d’autre avaient provoqué des injustices et un manque d’amour. Déjà lorsqu’il était Délégué apostolique à Sofia et à Constantinople, le Pape Jean XXIII avait jeté les bases d’une compréhension plus profonde et d’un plus grand respect mutuel.

2. Le Concile a redécouvert que la riche tradition spirituelle, liturgique, disciplinaire et théologique des Églises d’Orient appartient au patrimoine commun de l’Église une, sainte, catholique et apostolique (cf. Unitatis redintegratio, n. 16); il soulignait en outre la nécessité de conserver avec ces Églises les relations fraternelles qui doivent exister entre les Églises locales, comme entre des Églises sœurs (cf. ibid., n. 14).

Lors de la conclusion des travaux du Concile, par un geste hautement significatif réalisé de manière concomitante à Rome dans la Basilique Saint-Pierre et à Constantinople, les condamnations réciproques de 1054 furent effacées de la mémoire de l’Église. Entre mon prédécesseur le Pape Paul VI et le Patriarche œcuménique Athénagoras, il y avait déjà eu, à cette époque, une rencontre mémorable, et un important échange épistolaire était déjà engagé entre eux, qui porte à juste titre le nom de Tomos agapis.

Depuis lors, notre communion, et je pense pouvoir dire notre amitié, s’est approfondie grâce à un échange réciproque de visites et de messages. Avec joie, je me souviens de la première visite que Votre Béatitude a accomplie à Rome en 1989 et de mon voyage à Bucarest en 1999. Au fil du temps, l’échange fécond entre nos Églises s’est aussi réalisé à d’autres niveaux: entre évêques, théologiens, prêtres, religieux et étudiants. En 1980, se sont engagés les travaux d’une Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe dans son ensemble, qui a pu élaborer et publier différents documents. Il s’agit de textes dans lesquels apparaît toute l’étendue de notre communion de foi dans le mystère de l’Eucharistie, des Sacrements, du Sacerdoce et du ministère épiscopal dans la succession apostolique. Il serait souhaitable que la Commission reprenne au plus tôt ses travaux, étant donné son rôle de première importance.

3. Profondément reconnaissants au Seigneur pour ce que nous avons pu réaliser ensemble, nous ne pouvons cependant nier l’apparition de certaines difficultés sur notre chemin commun. Dans les années 1989/90, après quarante années de dictature communiste, l’Europe de l’Est a pu goûter à nouveau à la liberté. Les Églises orientales en pleine communion avec le Siège de Pierre, qui avaient été durement persécutées et brutalement réprimées, ont aussi retrouvé leur place dans la vie publique.

Cela a créé des tensions qui, nous l’espérons, peuvent être dépassées par un esprit de justice et d’amour. La paix de l’Église est un bien tellement grand que chacun doit être prêt à accomplir des sacrifices pour sa réalisation. Nous sommes pleinement confiants que vous-même, Béatitude, saurez plaider la cause de la paix avec intelligence, sagesse et amour. Dans le parcours sur cette voie, de nombreux témoins, qui en des temps et des lieux divers ont donné un lumineux exemple, viendront à notre aide et nous accompagneront.

4. Tandis que, avec des sentiments de vive gratitude, je tourne mon regard vers le chemin sur lequel l’Esprit de Dieu nous a guidés au cours des dernières décennies, je sens aussi monter en moi une interrogation: comment poursuivre ? Quels pourront être nos prochains pas pour parvenir enfin à la pleine communion ? Il est certain que nous devrons continuer dans l’avenir sur la voie commune du dialogue de la vérité et de l’amour.

Poursuivre le dialogue de la vérité signifie tenter d’éclaircir et de dépasser les différences qui demeurent encore, en multipliant les échanges et les réflexions au niveau théologique. L’objectif est de parvenir, à la lumière du sublime modèle de la Sainte Trinité, à une unité qui ne comporte ni absorption ni fusion (cf. Encyclique Slavorum apostoli, n. 27), mais qui respecte la légitime différence entre les diverses traditions, car elles sont partie intégrante de la richesse de l’Église.

Nous avons des principes de comportement, qui ont été formulé dans des textes communs et qui, pour l’Église catholique, demeurent toujours valables. Nous sommes, nous aussi, préoccupés devant le prosélytisme de nouvelles communautés ou de mouvements religieux, qui ne sont pas enracinés historiquement et qui envahissent des pays et des régions où sont présentes les Églises traditionnelles et où, depuis des siècles, est proclamée l’annonce de l’Évangile. L’Église catholique en fait aussi la triste expérience dans différentes parties du monde.

Pour sa part, l’Église catholique reconnaît la mission que les Églises orthodoxes sont appelées à remplir dans les pays où elles sont enracinées depuis des siècles. Elle ne désire rien d’autre que d’aider cette mission et d’y collaborer, ainsi que de pouvoir réaliser sa tâche pastorale envers ses fidèles et envers ceux qui se tournent librement vers elle. Pour corroborer cette attitude, l’Église catholique a cherché à soutenir et à aider la mission des Églises orthodoxes dans leurs pays d’origine, ainsi que l’activité pastorale de nombreuses communautés qui vivent en diaspora aux côtés des communautés catholiques. Toutefois, là où surgissent des problèmes ou des incompréhensions, il est nécessaire de les affronter à travers un dialogue fraternel et franc, en recherchant des solutions qui puissent engager réciproquement les deux parties. L’Église catholique est toujours disponible pour un tel dialogue afin de donner ensemble un témoignage chrétien toujours plus crédible.

Poursuivre le dialogue de l’amour signifie continuer à promouvoir les échanges et les rencontres personnelles entre évêques, prêtres et laïcs, entre les centres monastiques et les étudiants en théologie. Oui, je pense que nous devrions encourager par-dessus tout la rencontre entre jeunes, car ils sont toujours curieux de connaître des mondes différents du leur, de s’ouvrir à une dimension plus large. Notre devoir est donc d’extirper les vieux préjugés et de préparer un avenir nouveau fondé sur la paix offerte mutuellement.

5. Un autre aspect me semble intéressant. Je me demande si nos relations ne seraient pas devenues suffisamment profondes et mûres pour nous permettre, avec la grâce de Dieu, de leur donner une solide structure institutionnelle, de manière à trouver aussi des formes stables de communication et d’échange régulier et réciproque d’informations avec chacune des Églises orthodoxes, et au niveau de l’Église catholique et de l’Église orthodoxe dans son ensemble. Je serais heureux si cette question pouvait être l’objet d’une sérieuse réflexion au cours des dialogues à venir et si l’on pouvait suggérer des solutions constructives en ce sens.

Nous sommes conscients d’être seulement d’humbles instruments entre les mains de Dieu. L’Esprit de Dieu peut seul nous donner la pleine communion. C’est pourquoi il est important de le prier avec une intensité toujours plus grande, afin qu’il nous accorde paix et unité. Avec Marie et les Apôtres, rassemblons-nous et prions pour la venue de l’Esprit d’amour et d’unité. Continuons notre pèlerinage commun vers l’unité visible, dans la certitude que Dieu guide nos pas.

[01563-03.01] [Texte original: Français]

TRADUZIONE IN LINGUA ITALIANA

Beatitudine e caro Fratello!

1. L'accolgo con viva gioia in questo nostro incontro, che ci permette nuovamente di salutarci l'un l'altro con sentimenti di carità (cfr 1 Pt 14), prima di ritrovarci insieme davanti al Signore, domani, durante la Liturgia eucaristica in San Pietro. L'odierno incontro ci consente uno scambio più diretto e personale, e dà forma concreta ad una promessa: continuare insieme, come abbiamo fatto in questi giorni, a pascere il gregge che Dio ci ha affidato, facendoci modelli del gregge (cfr ibid., 5, 2-3), affinché esso ci segua con docilità lungo la via difficile, ma tanto ricca di gioia, dell'unità e della comunione (cfr Lettera enc. Ut unum sint, 2).

In questa lieta circostanza, il mio pensiero torna con gratitudine ai giorni del Concilio Vaticano II, al quale partecipai come Pastore di Cracovia. Nelle discussioni di quell'assise conciliare intorno al mistero della Chiesa, fu inevitabile constatare con dolore la divisione che perdurava da quasi un millennio tra le venerabili Chiese Orientali e Roma, così come affiorò chiaramente che i tanti secoli di incomprensioni e malintesi dall'una e dall'altra parte avevano provocato ingiustizie ed un vuoto d'amore. Papa Giovanni XXIII, già nell'espletamento dei suoi incarichi di Delegato Apostolico a Sofia e a Costantinopoli, aveva gettato le basi di una più profonda comprensione e di un maggiore rispetto reciproci.

2. Il Concilio riscoprì che la ricca tradizione spirituale, liturgica, disciplinare e teologica delle Chiese d'Oriente appartiene al patrimonio comune della Chiesa una, santa, cattolica e apostolica (cfr Unitatis redintegratio, 16); esso sottolineò, inoltre, la necessità di conservare nei confronti di tali Chiese quelle fraterne relazioni che ci devono essere tra le Chiese locali, come tra Chiese sorelle (ibid., 14).

A conclusione dei lavori del Concilio, con un gesto altamente significativo, compiuto contemporaneamente a Roma nella Basilica di San Pietro e a Costantinopoli, furono cancellate dalla memoria della Chiesa le reciproche condanne del 1054. Tra il mio predecessore, Papa Paolo VI, ed il Patriarca Ecumenico Athenagoras era già avvenuto a quell'epoca un incontro memorabile, ed era iniziato tra loro un importante scambio epistolare, che porta a giusto titolo il nome di Tomos Agapis.

Da allora, la nostra comunione, e penso di poter dire la nostra amicizia, si è approfondita grazie ad un reciproco scambio di visite e di messaggi. Con gioia ricordo la prima visita che Vostra Beatitudine ha compiuto a Roma nel 1989, ed il mio viaggio a Bucarest nel 1999. Con il trascorrere del tempo, il proficuo scambio tra le nostre Chiese è avvenuto anche ad altri livelli: tra Vescovi, teologi, sacerdoti, religiosi e studenti. Nel 1980 hanno preso avvio i lavori di una Commissione Mista Internazionale per il dialogo teologico tra la Chiesa cattolica e la Chiesa ortodossa nel suo insieme, ed essa ha potuto elaborare e pubblicare vari documenti. Si tratta di testi dai quali affiora tutta l'ampiezza della nostra comunione di fede nel mistero dell'Eucarestia, dei Sacramenti, del Sacerdozio e del ministero episcopale nella successione apostolica. Alla luce di questa sua funzione di fondamentale importanza, sarebbe auspicabile che la Commissione riprenda quanto prima la sua ricerca.

3. Profondamente grati al Signore per quanto abbiamo potuto realizzare insieme, non possiamo tuttavia negare l'insorgere di alcune difficoltà lungo il nostro comune cammino. Negli anni 1989/90, dopo quarant'anni di dittatura comunista, l'Europa dell'Est ha potuto nuovamente assaporare la libertà. Anche le Chiese orientali in piena comunione con la sede di Pietro, che erano state duramente perseguitate e brutalmente represse, hanno ritrovato il loro posto nella vita pubblica.

Ciò ha generato tensioni, che speriamo possano essere superate in uno spirito di giustizia e di amore. La pace della Chiesa è un bene talmente grande, che ognuno deve essere pronto a compiere sacrifici per la sua realizzazione. Noi siamo pienamente fiduciosi che Ella, Beatitudine, saprà perorare la causa della pace con intelligenza, sapienza ed amore. Nel percorrere questa via, verranno in nostro aiuto e ci accompagneranno i molti testimoni che, in luoghi e tempi diversi, hanno dato il loro luminoso esempio.

4. Mentre con sentimento di viva gratitudine volgo lo sguardo al cammino su cui ci ha guidato lo Spirito di Dio nel corso degli ultimi decenni, sento sorgere in me anche un interrogativo: come proseguire? Quali potranno essere i nostri prossimi passi per pervenire finalmente alla piena comunione? E' certo che, anche nel futuro, dovremo continuare sulla via comune del dialogo della verità e dell'amore.

Continuare il dialogo della verità significa tentare di chiarire e superare le differenze che ancora permangono, moltiplicando gli scambi e le riflessioni a livello teologico. L'obiettivo è quello di giungere, alla luce del sublime modello della Santa Trinità, ad un'unità che non comporti ne assorbimento né fusione (cfr Slavorum Apostoli, 27), ma che rispetti la legittima differenza tra le diverse tradizioni, che sono parte integrante della ricchezza della Chiesa.

Abbiamo dei principi di comportamento, che sono stati formulati in testi comuni e che, per la Chiesa cattolica, sono tuttora validi. Siamo anche noi preoccupati di fronte al proselitismo di nuove comunità o movimenti religiosi, non storicamente radicati, che invadono paesi e regioni dove sono presenti le Chiese tradizionali e dove da secoli viene proclamato l'annuncio del Vangelo. Anche la Chiesa cattolica fa la triste esperienza di tutto ciò in diverse parti del mondo.

Da parte sua, la Chiesa cattolica riconosce la missione che le Chiese ortodosse sono chiamate a svolgere nei paesi dove sono radicate da secoli. Essa non desidera fare altro che aiutare e collaborare a questa missione, e poter svolgere il suo compito pastorale nei confronti dei suoi fedeli e di coloro che ad essa si rivolgono liberamente. A riprova di tale atteggiamento, la Chiesa cattolica ha cercato di sostenere ed aiutare la missione delle Chiese ortodosse nei loro paesi di origine come anche l'attività pastorale delle molte comunità che vivono nella diaspora accanto alle comunità cattoliche. Tuttavia, se dovessero insorgere problemi o incomprensioni, è necessario affrontarli mediante un dialogo fraterno e franco, ricercando soluzioni che possano impegnare reciprocamente le due parti. La Chiesa cattolica è sempre aperta a questo dialogo per dare insieme una testimonianza cristiana sempre più convincente.

Proseguire con il dialogo dell'amore significa continuare a promuovere lo scambio e l'incontro personale tra Vescovi, sacerdoti e laici, tra centri monastici e studenti di teologia. Sì, penso che dovremmo incoraggiare soprattutto l'incontro dei giovani, poiché essi sono sempre curiosi di conoscere mondi diversi dal loro, di aprirsi ad una dimensione più vasta. Il nostro compito è dunque quello di estirpare i vecchi pregiudizi e di preparare un futuro nuovo all'insegna della pace reciprocamente data.

5. Un altro aspetto mi sembra interessante. Mi chiedo, cioè, se le nostre relazioni siano diventate sufficientemente profonde e mature da permetterci, con la grazia di Dio, di dare ad esse una salda struttura istituzionale, in modo da trovare anche forme stabili di comunicazione e di scambio regolare e reciproco di informazioni con ciascuna Chiesa ortodossa, e a livello della Chiesa cattolica e della Chiesa ortodossa nel suo insieme. Sarei grato se tale questione potesse essere oggetto di seria riflessione nel corso dei dialoghi futuri, e se si potessero suggerire soluzioni costruttive in tal senso.

Siamo consapevoli di essere soltanto deboli strumenti nelle mani di Dio. Solo lo Spirito di Dio può donarci la piena comunione. Perciò è importante pregarlo con sempre maggiore intensità, affinché Egli ci conceda pace e unità. Come Maria e gli Apostoli, riuniamoci insieme e preghiamo per la venuta dello Spirito d'amore e d'unità. E continuiamo il nostro comune pellegrinaggio verso la visibile unità, nella fiducia che Egli guida i nostri passi.

[01563-01.01] [Testo originale: Francese]

DISCORSO DEL PATRIARCA TEOCTIST

TESTO IN  LINGUA ORIGINALE

TRADUZIONE IN  LINGUA ITALIANA

TESTO IN  LINGUA ORIGINALE

Sainteté,
Éminences,

«Les flots de l’abîme s’appellent l’un l’autre» (Ps 42 [41], 8); ainsi s’exprime le roi et poète David, en proclamant la sagesse divine, lui qui est comblé de la sagesse de l’Esprit Saint. Pénétrés de cette vérité et cherchant à la mettre en valeur, nous constatons que l’amour que Dieu a semé en nous, nous qui sommes ses ministres, produit l’amour; cela nous rapproche les uns des autres et nous dévoile le mystère de notre service et de notre croissance commune dans le Christ notre Seigneur. Nous avons également été comblés des richesses de cette source d’amour quand nous nous sommes rencontrés à Bucarest, et encore maintenant, entourés que nous sommes de nos collaborateurs dans le service quotidien de l’Église du Christ.

En puisant à cette même source d’amour, je vous exprime mes remerciements pour votre invitation qui m’offre l’occasion de vous partager nos préoccupations concernant le service permanent auquel l’Esprit Saint nous a appelés, alors même que nous sommes au début du troisième millénaire.

Sainteté,

La période du totalitarisme athée étant terminée, l’une des préoccupations principales de notre Église est de redécouvrir et de mettre en pratique la mission chrétienne dans la société actuelle, et spécialement la catéchèse des fidèles, par une éducation et une participation active et consciente à la vie liturgique et sociale de l’Église. Après la longue période de stricte limitation, de répression et de contrôle de chaque activité de profession de la foi chrétienne à l’extérieur des Églises et d’implication dans la vie sociale, entreprendre n’est pas chose facile. Mais, avec l’aide de Dieu, les efforts faits en cette période de renaissance ont commencé à produire des fruits.

L’Église est confrontée aujourd’hui à des problèmes nouveaux, en rapport avec ceux du passé, ce qui suppose de trouver de nouvelles formes de témoignage pour que le message de l’Évangile du Christ soit entendu, suivi et vécu dans le monde contemporain. Les valeurs morales chrétiennes traditionnelles doivent faire face à la promotion de pseudo-valeurs, souvent contraires à l’Évangile; l’indifférence religieuse et la tentative de chasser la foi religieuse de la sphère publique et de la transformer en une question privée et individuelle gagnent toujours plus de terrain; ce sont des phénomènes de dilution et de relativisation de la foi apostolique dans le Christ, qui est «le même hier, aujourd’hui et toujours» (He 13, 8), phénomènes qui deviennent de plus en plus présents dans la vie de l’homme moderne. La foi religieuse est, le plus souvent, remplacée par d’autres systèmes de croyance essentiellement syncrétistes, qui cherchent à satisfaire les besoins particuliers de certains individus ou groupes. Sur le plan social, le phénomène de la mondialisation se fait sentir d’une manière toujours plus aiguë, spécialement dans les pays libérés du joug communiste. Les valeurs qui nous définissent et qui ont démontré leur validité au long de notre histoire bimillénaire sont menacées ou soumises aux attaques et aux relativisations perfides. Dans ce contexte, le nombre de ceux qui vivent en dessous du seuil de pauvreté continue de grandir de manière alarmante. Plus encore que par le passé le peuple attend aujourd’hui que l’Église fasse aussi entendre sa voix sur ces questions et qu’elle fasse connaître au monde les valeurs de l’Évangile du Christ en les confrontant aux nouveaux défis du monde moderne.

Sur le plan missionnaire, nous sommes tous conscients que ces nouvelles réalités ne concernent pas une seule Église ou confession chrétienne, mais tous les chrétiens de manière égale. Par conséquent, si dans le passé l’accent mis sur l’aspect missionnaire reposait sur la promotion et la défense de l’identité confessionnelle, aujourd’hui le besoin d’un témoignage commun de tous les chrétiens apparaît avec plus d’évidence. Si les Églises ont été capables d’unir plus d’une fois leurs efforts pour survivre au cours de la période communiste, l’unité dans le témoignage de l’Évangile du Christ devient d’autant plus nécessaire aujourd’hui, afin qu’il y ait l’impact désiré sur la société et «que le monde croie» (Jn 17, 21). Par rapport à cela, notre Église est restée fidèle à l’ouverture œcuménique et à la collaboration entre chrétiens, visant la redécouverte de l’unité de tous les chrétiens.

Malheureusement, l’esprit contemporain marqué par la mondialisation et la compétition se manifeste aussi souvent dans les relations entre chrétiens. Sans tenir compte de l’existence des Églises locales qui, au moment des dures persécutions, ont maintenu vivante la flamme de la foi par des sacrifices, des groupes de prétendus évangélisateurs ont assailli nos fidèles, en considérant ces territoires comme des «vides» spirituels ou des «terres de mission» (terræ missionis), où l’Évangile n’avait pas été annoncé. Naturellement, de telles attitudes ont provoqué en nous beaucoup de frustration et de souffrance. L’espérance d’une aide de la part des Églises des pays libres en vue de donner une nouvelle vigueur missionnaire et de renforcer les Églises locales de ces territoires s’est transformée rapidement en désillusion, en confusion, en méfiance et en attitudes sporadiquement anti-œcuméniques. Les Églises historiques du lieu se sont vues confrontées à des tactiques de compétition déloyale, avec des structures ecclésiastiques parallèles, fondées même par certaines Églises dont on attendait l’aide fraternelle.

Malgré cette réalité douloureuse, l’Église orthodoxe roumaine est restée fidèle à la collaboration entre chrétiens et continue d’apporter sa contribution spécifique aux efforts du dialogue œcuménique bilatéral et multilatéral. Sur le plan local, depuis quelques années, se développent des projets de collaboration œcuménique, et nous sommes déterminés à les fortifier et à les multiplier dans l’avenir. Nous restons fidèles à l’ouverture œcuménique, parce que le témoignage commun des chrétiens n’est pas seulement une nécessité du moment, pour rendre l’Évangile vivant et agissant dans le monde d’aujourd’hui. Elle constitue aussi une vocation de tous les chrétiens, un commandement qui exprime la volonté du Christ, Tête de l’Église, «pour que tous soient un», sur le fondement de la profession de foi des Apôtres et du témoignage d’une nuée de saints tout au long de l’histoire (cf. He 12, 1). Pour réaliser cette vocation, nous avons à la fois le fondement scripturaire et traditionnel de l’Église orthodoxe, les décisions panorthodoxes prises au long des siècles, et les principes convergents énoncés dans les documents œcuméniques concernant le témoignage commun et dans la coopération entre chrétiens.

Je voudrais reprendre brièvement quelques principes que l’Église orthodoxe roumaine a établis comme une priorité dans la promotion de sa mission œcuménique.

Le témoignage rendu au Christ est substantiellement lié à l’appartenance commune au corps de l’Église et à l’identité du chrétien en tant que porteur de l’Esprit, temple de l’Esprit Saint. Le fait d’avoir part ensemble à la grâce de l’Esprit Saint et l’incorporation dans le Corps du Christ par les sacrements font du chrétien un «témoin» (cf. Ac 1, 8).

Dans le symbole de foi de Nicée-Constantinople – synthèse de l’expression œcuménique de la foi chrétienne –, l’article sur l’Église: «je crois en l’Église une, sainte, catholique (sobornicească) et apostolique» est aussi important que les autres articles de foi du Credo. C’est pourquoi le travail en vue de réaliser la pleine unité de l’Église est une vocation et un devoir pour nous tous, ensemble, et pour chacun individuellement. Le témoignage commun authentiquement chrétien évite toute manifestation claire ou cachée de prosélytisme ainsi que toute compétition confessionnelle non loyale. Le prosélytisme est un contre-témoignage et doit être dénoncé comme tel en toute circonstance1. Les documents élaborés dans le cadre œcuménique sur le prosélytisme sont particulièrement éloquents; reste seulement à les mettre en pratique dans le champ des réalités d’aujourd’hui et dans un esprit pacifique.

La mission dans un contexte particulier revient à l’Église locale, en tant qu’elle est l’expression de la catholicité (sobornicităţii) de l’Église universelle. D’autres Églises venant d’autres lieux sont les bienvenues pour aider à l’activité missionnaire de l’Église, mais seulement à côté et en pleine coopération avec l’Église du lieu. Ce principe convergent adopté dans le contexte du dialogue œcuménique a un caractère encore plus contraignant pour les Églises historiques traditionnelles comme l’Église catholique romaine et les Églises orthodoxes, puisqu’il est également confirmé par les canons de l’Église indivise du premier millénaire. Le principe du «territoire canonique», issu non de désirs purement légalistes pour résoudre un problème historique temporaire mais d’un fondement profondément ecclésiologique, garde la même valeur et la même importance, encore aujourd’hui2.

La dénonciation du prosélytisme et de la compétition confessionnelle non loyale ne fait pas obstacle à la liberté religieuse et de conscience de la personne, telle qu’elle figure dans la «Déclaration universelle des Droits de l’Homme», mais au contraire elle l’affirme.

Le témoignage commun et les relations fraternelles entre chrétiens sont un véritable acte de kénose. Ceci implique des efforts pour guérir de manière réciproque les blessures du passé et pour établir des relations sur des bases nouvelles, des relations qui tiennent compte de l’époque dans laquelle nous vivons, et qui s’en tiennent seulement au dialogue sincère et ouvert entre personnes et communautés souhaitant entamer des relations œcuméniques nouvelles.

Sainteté,
Éminences,

En dépit de toutes les difficultés et de tous les problèmes auxquels nos Églises sont confrontées dans le monde contemporain, je voudrais conclure par une pensée positive et pleine d’espérance pour l’avenir. Autant notre Credo évangélique commun que les réalités d’aujourd’hui appellent nos Églises à entreprendre des efforts encore plus soutenus pour donner un témoignage commun dans le monde d’aujourd’hui. Les bases d’une telle coopération visant la réalisation d’une communion plus profonde existent. Il reste seulement aux uns et aux autres à s’efforcer de les mettre en pratique.

Nous prions Dieu, bon et bienveillant, pour que notre présence ici, comme représentants d’une Église et d’un peuple chrétien anciens, constitue un pas en avant dans l’accomplissement de cet impératif divin.

______________

1 Les documents élaborés sur ce thème dans le contexte des relations œcuméniques sont nombreux, documents qui sont restés pour notre Église de vrais points de repère pour la coopération œcuménique entre chrétiens. Voir les documents du Conseil œcuménique des Églises Témoignage chrétien, prosélytisme et liberté religieuse (New Delhi, 1961) et Vers un témoignage commun. Un appel à établir des relations responsables dans la mission et à renoncer au prosélytisme (Genève, 1997), ainsi que les documents élaborés par le Commission mixte de travail du Conseil œcuménique des Églises et de l’Église catholique: Témoignage commun et prosélytisme (1970); Témoignage commun (1982), et Le défi du prosélytisme et l’appel au témoignage commun (1995). Il faut aussi considérer avec une importance particulière la Déclaration commune de Balamand de 1993, rédigée par la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église orthodoxe et l’Église catholique.

2 Cf. Canon apostolique n. 35; canon n. 2 du 2e Synode œcuménique; canon n. 8 du 3e Synode œcuménique; canon n. 20 du 6e Synode œcuménique, etc...

[01564-03.01] [Texte original: Français]

TRADUZIONE IN  LINGUA ITALIANA

Santità,
Eminenze,

"Un abisso chiama l'abisso al fragore delle Cascate" (Salmo 42 [41] 8). Con queste parole si esprime il re e poeta Davide, nel proclamare la saggezza divina, egli che è appagato dalla saggezza dello Spirito Santo. Penetrati da questa verità e nell'intento di metterla in rilievo, possiamo constatare che l'amore di Dio ha seminato in noi, che siamo i suoi ministri, ha prodotto amore; ciò ci fa avvicinare gli uni dagli altri e ci svela il mistero del nostro servizio e della nostra crescita comune in Cristo nostro Signore. Siamo anche stati colmati dalle ricchezze di questa fonte d'amore quando ci siamo incontrati a Bucarest e lo siamo oggi di nuovo, circondati dai nostri collaboratori nel servizio quotidiano della Chiesa di Cristo.

Attingendo a questa stessa fonte, desidero esprimerLe i miei ringraziamenti per il Suo invito che mi offre l'occasione di condividere con Lei le nostre preoccupazioni circa il servizio permanente al quale lo Spirito Santo ci ha chiamati, in questo inizio di millennio.

Santità,

Il periodo del totalitarismo ateo è terminato. Una delle preoccupazioni principali della nostra Chiesa è di riscoprire e di mettere in pratica la missione cristiana nella società attuale, in particolare per quanto riguarda la catechesi dei fedeli, attraverso un' educazione ed una partecipazione attiva e consapevole alla vita liturgica e sociale della Chiesa. Dopo un così lungo periodo di ferree limitazioni, di repressione, di controllo di ogni attività nella professione della fede cristiana all'esterno della Chiesa e di impegno nella vita sociale, la nostra impresa è ardua. Ma, con l'aiuto di Dio, possiamo dire che gli sforzi realizzati in questo periodo di rinascita hanno cominciato a dare frutti.

La Chiesa deve affrontare oggi problemi nuovi, che derivano da quelli del passato. Ciò presuppone che dobbiamo scoprire nuove forme di testimonianza affinché il messaggio del Vangelo di Cristo venga recepito, seguito e vissuto nel mondo contemporaneo. I valori morali cristiani tradizionali si scontrano con l'emergenza di pseudo-valori, spesso contrari al Vangelo; guadagnano sempre più terreno l'indifferenza religiosa e il tentativo di scacciare la fede religiosa dalla sfera pubblica e di trasformarla in una questione privata e individuale. In questo modo si cerca di affievolire e relativizzare la fede apostolica in Cristo che è "lo stesso, oggi e domani e per tutti i secoli" (Ebr. 13, 8); sono fenomeni via via più presenti nella vita dell'uomo moderno. Per la maggior parte dei casi, la fede religiosa viene sostituita da altri sistemi di credenze per lo più sincretiste che cercano di soddisfare le necessità particolari di alcuni individui o gruppi. A livello sociale, si avverte sempre più acutamente il fenomeno della mondializzazione, in particolare nei paesi che si sono liberati dal giogo comunista. I valori che ci definiscono e che hanno dimostrato la loro validità nel corso della nostra storia millenaria sono minacciati, oggetto di attacchi, o perfidamente relativizzati. In questo contesto, il numero delle persone che vivono al di sotto della soglia di povertà continua a crescere in modo allarmante. Oggi più che mai, il popolo attende che la Chiesa faccia anche sentire la sua voce su questi problemi e che faccia conoscere ai popoli i valori del Vangelo di Cristo confrontandoli alle nuove sfide del mondo moderno.

Per quanto riguarda la missione, siamo tutti coscienti che queste nuove realtà non riguardano una sola Chiesa o confessione cristiana, bensì tutti i cristiani in modo uguale. Di conseguenza, se nel passato l'importanza data all'aspetto missionario aveva come fine la promozione e la difesa dell'identità confessionale, oggi la necessità di una testimonianza comune di tutti i cristiani appare con molta più evidenza. Se le Chiese sono state capaci in più di una occasione di unire i loro sforzi per sopravvivere al periodo comunista, oggi l'unità nella testimonianza del Vangelo di Cristo diventa ancora più necessaria affinché tale testimonianza possa esercitare un impatto sulla società e "affinché il mondo creda" (Gv 17, 21). A questo riguardo, la nostra Chiesa è rimasta fedele all'apertura ecumenica e alla collaborazione tra cristiani nell'intento di riscoprire l'unità di tutti i cristiani.

Purtroppo, lo spirito contemporaneo, caratterizzato dalla mondializzazione e dalla competizione, si manifesta anche nelle relazioni tra cristiani. Senza tenere conto dell' esistenza delle Chiese locali che, nel momento delle feroci persecuzioni, hanno saputo mantenere viva la fiamma della fede attraverso il loro sacrificio, gruppi di sedicenti evangelizzatori hanno assalito i nostri fedeli, considerando questi territori come dei "vuoti" spirituali o come "terre di missione" (terrae missionis) in cui il Vangelo non era stato annunciato. Naturalmente, tali atteggiamenti hanno provocato in noi molte frustrazioni e sofferenze. La speranza di ricevere un aiuto dalle Chiese dei paesi liberi, nell'intento di dare nuovo vigore all'opera missionaria e di rafforzare le Chiese locali di questi territori, si è rapidamente trasformata in delusione, confusione, diffidenza e atteggiamenti sporadicamente antiecumenici. Le Chiese storiche locali hanno dovuto misurarsi con manovre di competizione sleale, strutture ecclesiastiche parallele, fondate addirittura da alcune Chiese dalle quali si aspettava un aiuto fraterno.

Nonostante questa dolorosa realtà, la Chiesa ortodossa di Romania è rimasta fedele alla collaborazione tra i cristiani e continua a contribuire in modo specifico agli sforzi di dialogo ecumenico bilaterale e multilaterale. A livello locale, da alcuni anni stanno nascendo vari progetti di collaborazione ecumenica e siamo determinati ad approfondirli e a far sì che essi diventino più numerosi in futuro. Rimaniamo fedeli all'apertura ecumenica perché la testimonianza comune dei cristiani non è solo una necessità dell'ora attuale per rendere il Vangelo vivo e operante nel mondo odierno. Essa costituisce anche una vocazione di tutti i cristiani, un comandamento che esprime la volontà di Cristo, Capo della Chiesa, "perché tutti siano uno", sul fondamento della professione di fede degli Apostoli e della testimonianza di innumerevoli santi nel corso della storia (cf. Ebr. 12, 1). Per realizzare questa vocazione, noi possediamo il fondamento scritturale e tradizionale della Chiesa ortodossa, le decisioni panortodosse prese nel corso dei secoli e i principi convergenti enunciati nei documenti ecumenici relativi alla testimonianza comune e derivanti dalla collaborazione tra i cristiani.

Desidero ora ricordare brevemente alcuni principi che la Chiesa ortodossa di Romania ha stabilito come priorità nella promozione della missione ecumenica.

La testimonianza resa a Cristo è sostanzialmente legata all'appartenenza comune al corpo della Chiesa e all'identità del cristiano in quanto portatore dello Spirito, tempio dello Spirito Santo. Il cristiano diventa "testimone" (cf. Ac 1,8) attraverso la sua partecipazione alla grazia dello Spirito Santo e la sua incorporazione nel Corpo di Cristo tramite i sacramenti che egli ha ricevuto. Nel simbolo di fede di Nicea - Costantinopoli - sintesi dell' espressione ecumenica della fede cristiana -, l'articolo sulla Chiesa: "Credo nella Chiesa una, santa, cattolica (sobornicească) e apostolica" è importante quanto gli altri articoli di fede del Credo. Pertanto la ricerca della piena unità della Chiesa è una vocazione e un dovere per tutti noi, insieme, e per ognuno di noi individualmente. La testimonianza comune autenticamente cristiana permette di evitare qualsiasi manifestazione chiara o celata di proselitismo come anche ogni competizione confessionale sleale. Il proselitismo è una contro testimonianza e deve essere denunciato come tale in ogni circostanza1. I documenti ecumenici elaborati sulla questione del proselitismo sono particolarmente eloquenti. Abbiamo soltanto il compito di metterli in applicazione nella sfera delle realtà odierne, in un spirito pacifico.

La missione, in un particolare contesto, è di competenza della Chiesa locale; essa è in effetti l'espressione della cattolicità (sobornicităţii) della Chiesa universale. Altre Chiese, provenienti da altri luoghi, e che desiderino partecipare all'opera missionaria della Chiesa, sono le benvenute, ma soltanto a fianco ed in piena collaborazione con la Chiese de luogo. Questo principio convergente adottato nel contesto del dialogo ecumenico assume carattere di maggiore costrizione per le Chiese storiche tradizionali come la Chiesa cattolica romana e le Chiese ortodosse, essendo anche confermato dai canoni della Chiesa indivisa del primo millennio. Il principio del "territorio canonico", che non proviene da desideri esclusivamente legalisti miranti alla soluzione di un problema storico temporaneo, bensì da un fondamento profondamente ecclesiologico, conserva tuttora oggi lo stesso valore e la stessa importanza.

Denunciare il proselitismo e la competizione confessionale sleale non fa ostacolo, ma anzi afferma la libertà religiosa e la libertà di coscienza della persona, così come essa è enunciata nella "Dichiarazione universale dei Diritti dell 'Uomo".

La testimonianza comune e le relazioni fraterne tra i cristiani sono un autentico atto di kenosi. Esso richiede i nostri sforzi per guarire reciprocamente le ferite del passato e per stabilire relazioni su basi nuove, che tengano conto dell' epoca nella quale viviamo, limitandosi ad un dialogo sincero ed aperto tra persone e comunità che desiderano vivere nuove relazioni ecumeniche.

Santità,
Eminenze,

Nonostante tutte le difficoltà e i problemi che le nostre Chiese devono affrontare nel mondo contemporaneo, desidero concludere con un pensiero positivo e pieno di speranza per il futuro. Tanto il nostro Credo evangelico comune quanto le realtà odierne chiamano le nostre Chiese ad adoperarsi sempre più ad per offrire al nostro mondo una testimonianza comune. Le basi di una simile collaborazione, che ha a cuore la realizzazione di una comunione più profonda, esistono già. Gli uni e gli altri debbono soltanto sforzarsi di metterle in pratica.

Preghiamo Dio, imploriamo la sua bontà e la sua benevolenza, affinché la nostra presenza qui, come rappresentanti di una Chiesa e di un popolo cristiano antichi, ci faccia progredire nel compimento di questo divino comandamento.

___________

1 I documenti elaborati su questo tema nel contesto delle relazioni ecumeniche sono numerosi. Essi costituiscono per la nostra Chiesa dei veri punti di riferimento per la collaborazione ecumenica tra i cristiani. Cf. i documenti del Consiglio ecumenico delle Chiese Testimonianza cristiana, proselitismo e libertà religiosa (New Dehli, 1961) e Verso una testimonianza comune. Appello a stabilire relazioni responsabili nella missione e a rinunciare al proselitismo (Ginevra, 1997), nonché i documenti elaborati dal GRUPPO MISTO DI LAVORO tra il Consiglio ecumenico delle Chiese e la Chiesa cattolica: Testimonianza comune e proselitismo (1970) ; Testimonianza comune (1982) e Sfida del proselitismo e Appello alla testimonianza comune (1995). E' anche da considerare di una particolare importanza la Dichiarazione comune di Balamand del 1993, redatta dalla Commissione mista internazionale per il dialogo teologico tra la Chiesa ortodossa e la Chiesa cattolica.

[01564-01.01] [Testo originale: Francese]

TESTO DELLA DICHIARAZIONE COMUNE

TESTO  IN LINGUA ORIGINALE

TRADUZIONE  IN LINGUA ITALIANA

TESTO  IN LINGUA ORIGINALE

DÉCLARATION COMMUNE
DE SA SAINTETÉ LE PAPE JEAN-PAUL II
ET
DE SA BÉATITUDE LE PATRIARCHE THÉOCTISTE

«Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes un, moi en eux comme toi en moi, pour qu’ils parviennent à l’unité parfaite et qu’ainsi le monde puisse connaître que c’est toi qui m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé» (Jn 17, 22-23).

Dans la joie profonde de nous retrouver ensemble dans la ville de Rome, près de la tombe des saints Apôtres Pierre et Paul, nous échangeons le baiser de paix sous le regard de Celui qui veille sur son Église et qui guide nos pas; et nous méditons une nouvelle fois ces paroles que l’évangéliste Jean nous a transmises et qui constituent la prière émouvante du Christ à la veille de sa Passion.

1. Notre rencontre se place dans la ligne du baiser que nous avons échangé à Bucarest au mois de mai 1999, tandis que résonne encore dans notre cœur l’appel émouvant: «Unitate, unitate! Unité, unité!», qu’une grande foule de fidèles a fait monter spontanément devant nous en cette occasion. Cet appel se faisait l’écho de la prière de notre Seigneur pour «que tous soient un» (Jn 17, 21).

La rencontre de ce jour renforce notre engagement à prier et à travailler pour atteindre la pleine unité visible de tous les disciples du Christ. Notre but et notre désir ardent, c’est la pleine communion qui n’est pas absorption, mais communion dans la vérité et dans l’amour. C’est un chemin irréversible pour lequel il n’y a pas d’alternative: c’est le chemin de l’Église.

2. Marquées encore par la triste période historique durant laquelle on a nié le Nom et la Seigneurie du Rédempteur, les communautés chrétiennes en Roumanie rencontrent encore fréquemment aujourd’hui des difficultés à dépasser les effets négatifs que ces années ont eus sur la mise en œuvre de la fraternité et du partage, ainsi que sur la recherche de la communion. Notre rencontre doit être considérée comme un exemple: les frères doivent se retrouver pour se réconcilier, pour réfléchir ensemble, pour découvrir des moyens de parvenir à s’entendre, pour exposer et expliquer les arguments des uns et des autres. Nous exhortons donc ceux qui sont appelés à vivre côte à côte sur la même terre roumaine à trouver des solutions de justice et de charité. Par un dialogue sincère, il faut dépasser les conflits, les malentendus et les soupçons issus du passé, afin que, dans cette période décisive de leur histoire, les chrétiens en Roumanie puissent être des témoins de la paix et de la réconciliation.

3. Nos relations doivent être le reflet de la communion réelle et profonde dans le Christ, qui existe déjà entre nous, même si elle n’est pas encore plénière. En effet, nous reconnaissons avec joie que nous avons ensemble la tradition de l’Église indivise, centrée sur le mystère de l’Eucharistie, dont témoignent les saints que nous avons en commun dans nos calendriers. D’autre part, les nombreux témoins de la foi dans les temps d’oppression et de persécution du siècle écoulé, qui ont montré leur fidélité au Christ, sont un germe d’espérance dans les difficultés présentes.

Pour alimenter la recherche de la pleine communion, même dans les divergences doctrinales qui demeurent encore, il convient de trouver des moyens concrets, en instaurant des consultations régulières, avec la conviction qu’aucune situation difficile n’est destinée à perdurer de manière irrémédiable, et que grâce à l’attitude d’écoute et de dialogue, et à l’échange régulier d’informations, des solutions satisfaisantes peuvent être trouvées, pour aplanir les points de friction et pour parvenir à une solution équitable des problèmes concrets. Il convient de renforcer ce processus pour que la pleine vérité de la foi devienne un patrimoine commun, partagé par les uns et les autres, et capable de faire naître une convivialité véritablement pacifique, enracinée et fondée sur la charité.

Nous savons bien comment nous comporter pour établir les orientations qui doivent conduire l’œuvre d’évangélisation, si nécessaire après la période sombre de l’athéisme d’État. Nous sommes d’accord pour reconnaître la tradition religieuse et culturelle de chaque peuple, mais aussi la liberté religieuse.

L’évangélisation ne peut pas être fondée sur un esprit de compétitivité, mais sur le respect réciproque et sur la coopération, qui reconnaissent à chacun la liberté de vivre selon ses propres convictions, dans le respect de son appartenance religieuse.

4. Dans le développement de nos contacts, à partir des Conférences Panorthodoxes et du Concile Vatican II, nous avons été témoins d’un rapprochement prometteur entre l’Orient et l’Occident, fondé sur la prière, sur le dialogue dans la charité et dans la vérité, si dense de moments de profonde communion. C’est pourquoi nous considérons avec préoccupation les difficultés que traverse actuellement la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe et, à l’occasion de notre rencontre, nous désirons formuler le souhait que l’on ne néglige aucune initiative pour réactiver le dialogue théologique et pour relancer l’activité de la commission. Nous avons le devoir de le faire, car le dialogue théologique rendra plus forte l’affirmation de notre volonté partagée de communion face à la situation actuelle de division.

5. L’Église n’est pas une réalité fermée sur elle-même: elle est envoyée au monde et elle est ouverte au monde. Les nouvelles possibilités qui se créent dans une Europe déjà unie, et qui sont en train d’étendre ses frontières pour associer les peuples et les cultures de la partie centrale et orientale du Continent, constituent un défi que les chrétiens d’Orient et d’Occident doivent affronter ensemble. Plus ces derniers seront unis dans leur témoignage à l’unique Seigneur, plus ils contribueront à donner voix, consistance et espace à l’âme chrétienne de l’Europe, à la sainteté de la vie, à la dignité et aux droits fondamentaux de la personne humaine, à la justice et à la solidarité, à la paix, à la réconciliation, aux valeurs de la famille, à la protection de la création. L’Europe tout entière a besoin de la richesse culturelle forgée par le Christianisme.

L’Église orthodoxe de Roumanie, centre de contacts et d’échanges entre les fécondes traditions slaves et byzantines de l’Orient, et l’Église de Rome qui, dans sa composante latine, évoque la voix occidentale de l’unique Église du Christ, doivent contribuer ensemble à une tâche qui caractérise le troisième millénaire. Selon l’expression traditionnelle et si belle, les Églises particulières aiment à s’appeler Églises sœurs. S’ouvrir à cette dimension signifie collaborer pour redonner à l’Europe son ethos le plus profond et son visage véritablement humain.

C’est dans telles perspectives et dans telles dispositions qu’ensemble nous nous confions au Seigneur, l’implorant de nous rendre dignes d’édifier le Corps du Christ, «jusqu’à ce que nous parvenions tous ensemble à l’unité dans la foi et dans la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’adultes, à la taille du Christ dans sa plénitude» (Ep 4, 13).

Au Vatican, le 12 octobre 2002.

[01565-03.01] [Texte original: Français]

TRADUZIONE  IN LINGUA ITALIANA

DICHIARAZIONE COMUNE
DI SUA SANTITÀ IL PAPA GIOVANNI PAOLO II
E
DI SUA BEATITUDINE IL PATRIARCA TEOCTIST

"E la gloria che tu hai dato a me, io l'ho data a loro, perché siano come noi una cosa sola. Io in loro e tu in me, perché siano perfetti nell'unità e il mondo sappia che tu mi hai mandato e li hai amati come hai amato me" (Gv 17, 22-23).

Nella gioia profonda del ritrovarci insieme nella città di Roma, presso la tomba dei Santi Apostoli Pietro e Paolo, ci scambiamo l'abbraccio di pace di fronte a Colui che veglia sulla sua Chiesa e guida i nostri passi, e meditiamo ancora una volta queste parole che l'evangelista Giovanni ci ha tramandato e che sono l'accorata preghiera di Cristo alla vigilia della sua Passione.

1. Questo nostro incontro si pone come continuazione dell'abbraccio che ci siamo scambiati a Bucarest nel mese di maggio del 1999, mentre risuona ancora nel nostro cuore l’appello accorato: "Unitate, unitate! Unità, unità!", levatosi spontaneamente davanti a noi, in tale occasione, da una grande folla di fedeli. Esso faceva eco alla preghiera di nostro Signore "affinché tutti siano una cosa sola" (Gv 17,21).

L'odierna circostanza rafforza il nostro impegno di pregare e operare per giungere alla piena unità visibile di tutti i discepoli di Cristo. Il nostro scopo ed il nostro desiderio ardente è la comunione piena, che non è assorbimento, ma comunione nella verità e nell’amore. E’ un cammino irreversibile, che non ha alternative: è la via della Chiesa.

2. Segnate ancora dal triste periodo storico durante il quale si è negato il Nome e la Signoria del Redentore, le comunità cristiane in Romania non di rado trovano ancora oggi difficoltà a superare gli effetti negativi che quegli anni hanno prodotto sull’esercizio della fraternità e della condivisione e sulla ricerca della comunione. Il nostro incontro deve essere considerato un esempio: i fratelli debbono ritrovarsi per rappacificarsi, per riflettere insieme, per scoprire i modi di giungere ad intese, per esporre e spiegare le ragioni degli uni e degli altri. Esortiamo, dunque, coloro che sono chiamati a vivere fianco a fianco nella medesima terra romena, a trovare soluzioni di giustizia e di carità. Occorre superare, mediante il dialogo sincero, i conflitti, i malintesi ed i sospetti sorti nel passato, affinché i cristiani in Romania, in questo periodo decisivo della loro storia, possano essere testimoni di pace e di riconciliazione.

3. Il nostro rapporto deve riflettere la comunione vera e profonda in Cristo che esiste già tra noi, anche se ancora non è piena. Riconosciamo, infatti, con gioia che condividiamo la tradizione della Chiesa indivisa, centrata sul mistero dell’Eucaristia, di cui sono testimoni i santi che noi abbiamo in comune nei nostri calendari. D’altra parte i numerosi testimoni della fede al tempo dell'oppressione e della persecuzione del secolo scorso, che hanno mostrato la loro fedeltà a Cristo, sono un seme di speranza nelle difficoltà di oggi.

Per alimentare la ricerca della piena comunione, anche nelle divergenze dottrinali che tuttora permangono, occorre trovare strumenti concreti, instaurando consultazioni regolari, nella convinzione che nessuna situazione difficile è destinata a rimanere irrimediabilmente tale, e che grazie all'atteggiamento di ascolto e di dialogo e allo scambio regolare di informazioni possono essere individuate soluzioni soddisfacenti per appianare le frizioni e giungere ad una equa soluzione di problemi pratici. Occorre rafforzare questo processo perché la piena verità della fede divenga patrimonio comune, condiviso dagli uni e dagli altri e capace di suscitare una convivenza veramente pacifica, radicata e fondata nella carità.

Sappiamo bene come regolarci nello stabilire gli orientamenti che debbono guidare l’opera di evangelizzazione, tanto necessaria dopo il periodo buio dell’ateismo di Stato. Siamo d’accordo nel riconoscere la tradizione religiosa e culturale di ogni popolo, ma anche la libertà religiosa. L’evangelizzazione non può essere basata su uno spirito di competitività, ma sul rispetto reciproco e sulla cooperazione, che riconoscono a ciascuno la libertà di vivere secondo le proprie convinzioni, nel rispetto della propria appartenenza religiosa.

4. Nello sviluppo dei nostri contatti, dalle Conferenze Panortodosse e dal Concilio Vaticano II in poi, siamo stati testimoni di un promettente ravvicinamento tra Oriente ed Occidente, fondato sulla preghiera, sul dialogo nella carità e nella verità, così denso di momenti di profonda comunione. Per questo vediamo con preoccupazione le difficoltà che attraversa attualmente la Commissione Mista Internazionale di Dialogo tra la Chiesa cattolica e la Chiesa ortodossa e, in occasione di questo nostro incontro, desideriamo formulare l'auspicio che non si tralasci alcuna iniziativa per riattivare il dialogo teologico e per rilanciare l’attività della Commissione. Abbiamo il dovere di farlo, poiché il dialogo teologico renderà più forte l'affermazione della nostra condivisa volontà di comunione di fronte all’attuale stato di divisione.

5. La Chiesa non è una realtà rinchiusa su se stessa: essa è inviata al mondo ed è aperta al mondo. Le nuove possibilità che si creano in un'Europa già unita, e che sta estendendo i suoi confini per abbracciare i popoli e le culture della parte centro-orientale del Continente, costituiscono una sfida che i cristiani d'Oriente e d'Occidente debbono raccogliere insieme. Più essi saranno uniti nella loro testimonianza all'unico Signore, più essi contribuiranno a dare voce, consistenza e spazio all'anima cristiana dell’Europa: alla santità della vita, alla dignità e ai diritti fondamentali della persona umana, alla giustizia e alla solidarietà, alla pace, alla riconciliazione, ai valori della famiglia, alla tutela del creato. L’Europa intera ha bisogno della ricca cultura forgiata dal Cristianesimo.

La Chiesa ortodossa di Romania, centro di contatto e di scambio tra le feconde tradizioni slave e bizantine dell’Oriente, e la Chiesa di Roma che evoca, nella sua componente latina, la voce occidentale dell’unica Chiesa di Cristo, debbono contribuire insieme ad un compito che caratterizza il terzo millennio. Secondo un’espressione tradizionale e tanto bella, le Chiese particolari amano designarsi quali Chiese sorelle. Aprirsi a questa dimensione, significa collaborare per restituire all'Europa il suo ethos più profondo ed il suo volto veramente umano.

Con queste prospettive e con questi propositi, insieme ci affidiamo al Signore implorandoLo di renderci degni di edificare il Corpo di Cristo, "finché arriviamo tutti all'unità della fede e della conoscenza del Figlio di Dio, allo stato di uomo perfetto, nella misura che conviene alla piena maturità di Cristo" (Ef 4, 13).

Vaticano, 12 ottobre 2002

[01565-01.01] [Testo originale: Francese]