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PELLEGRINAGGIO GIUBILARE DI SUA SANTITÀ GIOVANNI PAOLO II IN GRECIA IN SIRIA E A MALTA SULLE ORME DI S. PAOLO APOSTOLO (4-9 MAGGIO 2001) - [V], 05.05.2001


Alle 8.15 di questa mattina il Papa si reca nel Palazzo dello Sport del Centro Olimpico di Atene per la Santa Messa che viene celebrata secondo il Rito romano (latino e greco).

Nel corso della Celebrazione Eucaristica, dopo il saluto dell’Arcivescovo di Atene e Presidente della Conferenza Episcopale di Grecia, S.E. Mons. Nikólaos Fóscolos e dopo la lettura del Santo Vangelo, Giovanni Paolo II pronuncia l’omelia che pubblichiamo di seguito:

 OMELIA DEL SANTO PADRE

Chers Frères et Sœurs,

1. "Ce que vous vénérez sans le connaître, voilà ce que, moi, je viens vous annoncer" (Ac 17, 23).

Rapportés par les Actes des Apôtres, ces mots de Paul prononcés à l’Aréopage d’Athènes constituent une des premières annonces de la foi chrétienne en Europe. "Si l’on considère le rôle de la Grèce dans la formation de la culture antique, on comprend que ce discours de Paul puisse être considéré comme le symbole même de la rencontre de l’Évangile avec la culture humaine" (Lettre Sur le pèlerinage aux Lieux qui sont liés à l’histoire du salut, 29 juin 1999, n. 9).

"À ceux qui ont été sanctifiés dans le Christ Jésus, appelés à être saints avec tous ceux qui en tout lieu invoquent le nom de Jésus Christ notre Seigneur [...]; à vous grâce et paix de par Dieu, notre Père, et le Seigneur Jésus Christ !" (1 Co 1, 2-3). Par ces mots de l’Apôtre à la communauté de Corinthe, je vous salue avec affection, vous tous, évêques, prêtres et laïcs catholiques vivant en Grèce. Je remercie avant tout Monseigneur Foscolos, archevêque des catholiques d’Athènes et Président de la Conférence épiscopale de Grèce, pour son accueil et ses paroles cordiales. Mes salutations vont encore à tous les cardinaux, évêques, prêtres, religieux, religieuses, présents dans cette célébration. Rassemblés ce matin pour la célébration eucharistique, nous demanderons à l’Apôtre Paul de nous donner son ardeur dans la foi et dans l’annonce de l’Évangile à toutes les nations, ainsi que son souci de l’unité de l’Église. Je me réjouis de la présence à la Divine Liturgie de fidèles d’autres confessions chrétiennes, qui témoignent ainsi de leur attention à la vie de la communauté catholique et de leur commune fraternité dans le Christ.

2. Paul rappelle clairement que nous ne pouvons enfermer Dieu dans nos façons de voir et de faire tout humaines. Si nous voulons accueillir le Seigneur, nous sommes appelés à la conversion. Tel est le chemin qui nous est proposé, chemin qui nous fait suivre le Christ pour vivre comme lui, fils dans le Fils. Nous pouvons alors relire notre marche personnelle et celle de l’Église comme une expérience pascale; il nous faut nous purifier pour entrer pleinement dans la volonté divine, en acceptant que Dieu, par sa grâce, transforme notre être et notre existence, comme ce fut le cas pour Paul qui, de persécuteur s’est fait missionnaire (cf. Ga 1, 11-24). Nous passons ainsi par l’épreuve du Vendredi saint, avec ses souffrances, avec les nuits de la foi, avec les incompréhensions mutuelles. Mais nous vivons aussi des moments de lumière, semblables à l’aube de Pâques, où le Ressuscité nous communique sa joie et nous fait parvenir à la vérité tout entière. Envisageant de cette manière notre histoire personnelle et l’histoire de l’Église, nous ne pouvons que demeurer dans l’espérance, sûrs que le Maître de l’histoire nous conduit par des chemins que lui seul connaît. Demandons à l’Esprit Saint de nous pousser à être par nos paroles et par nos actes des témoins de la Bonne Nouvelle et de la charité de Dieu ! Car l’Esprit suscite l’ardeur missionnaire dans son Église, c’est lui qui appelle et qui envoie, et le véritable apôtre est d’abord un homme "à l’écoute", un serviteur disponible à l’action de Dieu.

3. Évoquer à Athènes la vie et l’action de Paul, c’est être invité à annoncer l’Évangile jusqu’aux extrémités de la terre, en proposant à nos contemporains le salut apporté par le Christ et en leur montrant les chemins de sainteté et de vie morale droite qui constituent les réponses à l’appel du Seigneur. L’Évangile est une bonne nouvelle universelle, que tous les peuples peuvent entendre.

En s’adressant aux Athéniens, Saint Paul ne veut rien cacher de la foi qu’il a reçue; il doit, comme tout apôtre, en garder fidèlement le dépôt (cf. 2 Tm 1, 14). S’il part des références habituelles de ses auditeurs et de leurs façons de penser, c’est pour mieux leur faire comprendre l’Évangile qu’il vient leur apporter. Paul s’appuie sur la connaissance naturelle de Dieu et sur le désir spirituel profond que peuvent avoir ses interlocuteurs pour les préparer à accueillir la révélation du Dieu unique et véritable.

S’il a pu citer devant les Athéniens des auteurs de l’Antiquité classique, c’est parce que, d’une certaine manière, sa culture personnelle avait été forgée par l’hellénisme. Il s’est donc servi de cela pour annoncer l’Évangile avec des mots qui puissent frapper ses auditeurs (cf. Ac 17, 17). Quelle leçon ! Pour annoncer la Bonne Nouvelle aux hommes de ce temps, l’Église doit être attentive aux divers aspects de leurs cultures et à leurs moyens de communication, sans que cela conduise à en altérer son message ou à en réduire le sens et la portée. "Le christianisme du nouveau millénaire devra répondre toujours mieux à cette exigence d’inculturation" (Novo millennio ineunte, n. 40). Le discours magistral de Paul invite les disciples du Christ à entrer dans un dialogue véritablement missionnaire avec leurs contemporains, dans le respect de ce qu’ils sont, mais aussi avec une proposition claire et forte de l’Évangile, ainsi que de ses implications et de ses exigences dans la vie des personnes.

4. Frères et sœurs, votre pays jouit d’une longue tradition de sagesse et d’humanisme. Dès les origines du christianisme, les philosophes se sont attachés à "mettre en évidence le lien qui existe entre la raison et la religion. [...] On s’engagea ainsi sur une voie qui, abandonnant les traditions antiques particulières, débouchait sur un développement qui correspondait aux exigences de la raison universelle" (Fides et ratio, n. 36). Ce travail des philosophes et des premiers apologistes chrétiens permit ensuite d’ouvrir, à la suite de saint Paul et de son discours d’Athènes, un dialogue fécond entre la foi chrétienne et la philosophie.

À l’exemple de saint Paul et des premières communautés, il est urgent de développer les occasions de dialogue avec nos contemporains, notamment dans les lieux où se joue l’avenir de l’homme et de l’humanité, pour que les décisions prises ne soient pas guidées uniquement par des intérêts politiques et économiques qui méconnaissent la dignité des personnes et les exigences qui en découlent, mais qu’il y ait le supplément d’âme qui rappelle la place insigne et la dignité de l’homme. Les aréopages qui sollicitent aujourd’hui le témoignage des chrétiens sont nombreux (cf. Redemptoris missio, n. 37); et je vous encourage à être présents au monde; tel le prophète Isaïe, les chrétiens sont établis comme des veilleurs au sommet de la muraille (cf. Is 21, 11-12), pour discerner les enjeux humains des situations présentes, pour percevoir dans la société les germes d’espérance et pour montrer au monde la lumière de Pâques, qui éclaire d’un jour nouveau toutes les réalités humaines.

Cyrille et Méthode, les deux frères de Salonique, ont entendu l’appel du Ressuscité: "Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création" (Mc 16, 15). Partis à la rencontre des peuples slaves, ils ont su leur apporter l’Évangile dans leur propre langue. Non seulement ils "ont rempli leur mission en respectant pleinement la culture qui existait déjà chez les peuples slaves, mais ils la soutinrent et la développèrent inlassablement et de manière éminente en même temps que la religion" (Slavorum Apostoli, n. 26). Que leur exemple et leur prière nous aident à répondre toujours mieux à l’exigence d’inculturation et à nous réjouir de la beauté de ce visage multiforme de l’Église du Christ !

5. Dans son expérience personnelle de croyant et dans son ministère d’apôtre, Paul a compris que seul le Christ était chemin de salut, lui qui, par grâce, réconcilie les hommes entre eux et avec Dieu. "Car c’est lui qui est notre paix, lui qui des deux peuples n’en a fait qu’un, détruisant la barrière qui les séparait" (Ep 2, 14). L’Apôtre s’est fait ensuite le défenseur de l’unité, à l’intérieur des communautés et aussi entre elles, car il brûlait du "souci de toutes les Églises" (cf. 2 Co 11, 28) !

La passion de l’unité de l’Église doit être celle de tous les disciples du Christ. "Malheureusement, le triste héritage du passé nous suit encore au-delà du seuil du troisième millénaire [...], un long chemin reste encore à parcourir" (Novo millennio ineunte, n. 48). Mais il ne faut pas que cela nous décourage; notre amour du Seigneur nous pousse à nous engager toujours davantage en faveur de l’unité. Pour faire de nouveaux pas en ce sens, il est important de "repartir du Christ" (ibid., n. 29).

"C’est sur la prière de Jésus, et non sur nos capacités, que s’appuie notre confiance de pouvoir atteindre dans l’histoire la communion pleine et visible de tous les chrétiens. [...] Puisse le souvenir du temps où l’Église respirait avec ‘deux poumons’ pousser les chrétiens d’Orient et d’Occident à marcher ensemble, dans l’unité de la foi et le respect des légitimes diversités, en s’accueillant et en se soutenant mutuellement comme membres de l’unique Corps du Christ" (Ibid., n. 48) !

La Vierge Marie a accompagné de sa prière et de sa présence maternelle la vie et la mission de la toute première communauté chrétienne, autour des Apôtres (cf. Ac 1, 14). Elle a reçu avec eux l’Esprit de Pentecôte ! Qu’elle veille sur le chemin que nous devons maintenant parcourir, pour marcher vers la pleine unité avec nos frères d’Orient et pour accomplir les uns avec les autres, avec disponibilité et enthousiasme, la mission que le Christ Jésus a confiée à son Église. Que la Vierge Marie, si vénérée dans votre pays et tout particulièrement dans les sanctuaires des îles, comme Vierge de l’Annonciation dans l’île de Tinos, et sous le vocable de Notre-Dame de la Merci, à Faneromeni, dans l’île de Syros, nous conduise toujours à son Fils Jésus (cf. Jn 2, 5). C’est lui le Christ, c’est lui le Fils de Dieu, "la vraie lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde" (Jn 1, 9)!

Forts de l’espérance qui nous vient du Christ et soutenus par la prière fraternelle de tous ceux qui nous ont précédés dans la foi, continuons notre pèlerinage terrestre en vrais messagers de la Bonne Nouvelle, joyeux de la louange pascale qui habite nos cœurs et désireux de la faire partager à tous :

"Louez le Seigneur, tous les peuples,
Fêtez-le tous les pays !
Son amour envers nous s’est montré le plus fort ;
éternelle est la fidélité du Seigneur !" (Ps 116). Amen.

[00703-03.03] [Texte original: Français et Grec]

 TRADUZIONE IN LINGUA INGLESE

Dear Brothers and Sisters,

1. "What therefore you worship as unknown, this I proclaim to you" (Acts 17:23).

Reported in the Acts of the Apostles, these words that Paul spoke at the Areopagus in Athens represent one of the first proclamations of the Christian faith in Europe. If we consider the role of Greece in the formation of ancient culture, we will understand that this speech by Paul can be considered the very symbol of the encounter of the Gospel with human culture.

"To those sanctified in Christ Jesus, called to be saints together with all those who in every place call on the name of our Lord Jesus Christ, . . .grace to you and peace from God our Father and the Lord Jesus Christ!" (1 Cor 1:2,3). Using these words of the Apostle to the community in Corinth, I greet you with affection, all of you, Bishops, priests and lay Catholic faithful living in Greece. I thank first of all His Grace Nikolaus Foscolos, Archbishop of Athens and President of the Episcopal Conference of Greece, for his welcome and cordial greeting. Gathered together this morning for the Eucharistic celebration, we ask the Apostle Paul to give us his fervour in faith and in proclaiming the Gospel to all the Nations, as well as his concern for the unity of the Church. I rejoice in the presence of other Christian confessions at this Divine Liturgy, who thus bear witness to their interest in the life of the Catholic community and to their common brotherhood in Christ.

2. Paul clearly reminds us that we cannot enclose God in our very human ways of seeing or doing. If we wish to welcome the Lord, we are called to conversion. This is the path put before us, the path that enables us to follow Christ in order to live as he did, sons and daughters in the Son. We can therefore re-interpret our personal journey and that of the Church as a Paschal experience. We must be purified in order to enter fully into the divine will, accepting that God, by his grace, transforms our being and our existence, as was the case with Paul, who was transformed from persecutor to missionary (cf. Gal 1:11-24). Thus we pass through the trials of Good Friday, with its sufferings, with its darkness of faith, with its mutual misunderstandings. But we also experience moments of light, like the dawn of Easter Sunday, in which the Risen One communicates to us his joy and leads us to all truth. Viewing our personal history and that of the Church in this way, we cannot fail to live in hope, certain that the Master of history will lead us along paths known to him alone. Let us ask the Holy Spirit to help us to be witnesses to the Good News of God’s love by our words and our actions! For the Spirit inspires missionary fervour in his Church, it is he who calls and sends, and the true apostle is first of all a person who is "tuned in", a servant ready for God’s action.

3. To be here in Athens and to recall the life and work of Paul is to be invited to proclaim the Gospel to the ends of the earth, to put before our contemporaries the salvation wrought by Christ, showing them the ways of holiness and of an upright moral life which is the response to the Lord’s call. The Gospel is universal good news which all peoples can understand.

Speaking to the Athenians, Saint Paul wishes to hide nothing of the faith which he has received; like every apostle, he must carefully guard the deposit of faith (cf. 2 Tim 1:14). If begins with references that are familiar to his listeners and their way of thinking, and this so that they may better understand the Gospel that he has come to bring them. Paul depends on the natural knowledge of God and on the deep spiritual desire present in his audience in order to prepare them to receive the revelation of the one and true God.

If, to the Athenians, he was able to quote ancient classical authors, the reason is that, in a certain way, his own personal culture had been fashioned by Hellenism. He therefore used his own training to proclaim the Gospel in words that would make an impression on his listeners (cf. Acts 17:17). What a lesson! In order to proclaim the Good News to the men and women of our time, the Church must be attentive to their cultures and their ways of communicating, without allowing the Gospel message to be altered or its meaning or scope diminished. "In the Third Millennium, Christianity will have to respond more effectively to this need for inculturation" (Novo millennio ineunte, 40). Paul’s masterful speech invites Christ’s disciples to enter into a truly missionary dialogue with their contemporaries, with respect for what they are, but at the same time with a clear and forceful presentation of the Gospel, together with its implications and demands in people’s lives.

4. Brothers and sisters, your country enjoys a long tradition of wisdom and humanism. Since the beginnings of Christianity, philosophers have taken on the task of "bringing to light the link between reason and religion . . . This opened a path which took its rise from ancient traditions but allowed a development satisfying the demands of universal reason" (Fides et Ratio, 36). This work done by philosophers and the early Christian apologists made it possible afterwards — following Saint Paul and his speech in Athens — for Christian faith and philosophy to engage in a fruitful dialogue.

It is important to create opportunities for dialogue with our contemporaries, using the example of Saint Paul and the first communities, especially where the future of mankind and humanity is at stake. In this way, decisions will not be guided only by political or economic interests unaware of the dignity of persons and the obligations deriving from that dignity. Rather there will be a spiritual element present, reminding people of every individual’s high position and dignity. The "areopagi" that today call out for the witness of Christians are many (cf. Redemptoris Missio, 37); and I encourage you to be present to the world. Like the Prophet Isaiah, Christians have been placed as watchmen on the summit of the walls (cf. Is 21:11-12), to discern the human consequences of present situations, to discern the seeds of hope within society, and to show the world the light of Easter that illuminates with the radiance of a new day all human realities.

Cyril and Methodius, the two Brothers from Salonika, understood the call of the Risen One: "Go into all the world and preach the Gospel to the whole creation" (Mk 16:15). Having departed for the encounter with the Slav peoples, they brought them the Gospel in their own language. They "not only carried out their mission with full respect for the culture already existing among the Slav peoples, but together with religion they eminently and unceasingly promoted and extended that culture" (Slavorum Apostoli, 26). May their example and prayer help us to respond ever more effectively to the demands of inculturation and to rejoice in the beauty of the multiform face of Christ’s Church!

5. In his personal experience as a believer and in his ministry as an Apostle, Paul understood that Christ alone was the way of salvation, he who, by his grace, reconciles people among themselves and with God. "For he is our peace, who has made us both one, and has broken down the dividing wall of hostility" (Eph 2:14). The Apostle then became the defender of unity, within communities as well as between them, consumed as he was with "concern for all the Churches" (2 Cor 11:28)!

Passion for the unity of the Church must be a mark of all Christ’s disciples. "Unhappily, as we cross the threshold of the new millennium, we take with us the sad heritage of the past . . . there is still a long way to go" (Novo millennio ineunte, 48). But that must not discourage us; our love of the Lord impels us to be ever more involved in work for unity. In order to take new steps in this direction, it is important to "start afresh from Christ" (cf. Novo millennio ineunte, 29).

"It is on Jesus’s prayer and not on our own strength that we base the hope that even within history we shall be able to reach full and visible communion with all Christians . . . May the memory of the time when the Church breathed with ‘both lungs’ spur Christians of East and West to walk together in unity of faith and with respect for legitimate diversity, accepting and sustaining each other as members of the one Body of Christ" (Novo millennio ineunte, 48)!

The Virgin Mary, by her prayer and maternal presence, accompanied the life and mission of the first Christian community, gathered around the Apostles (cf. Acts 1:14). With them, she received the Spirit at Pentecost! May she watch over the path that we must now walk in order to move towards full unity with our brethren of the East and in order to fulfil with one another, in openness and enthusiasm, the mission that Christ has entrusted to his Church. May the Virgin Mary — so venerated in your country and most especially in her island shrines, such as the Virgin of the Annunciation on the island of Tinos, and under the title of Our Lady of Mercy at Faneromeni, on Syros — lead us always to her Son Jesus (cf. Jn 2:5). He is the Christ, he is the Son of God, "the true light that enlightens every man" by coming into the world (cf. Jn 1:9).

Strengthened in the hope that comes to us from Christ, and sustained by the fraternal prayer of those who have gone before us in faith, let us continue our earthly pilgrimage as true messengers of the Good News, filled with joy at the Easter praise that is in our hearts and wishing to share it with all people:

"Praise the Lord, all nations!
Extol him, all peoples!
For great is his steadfast love towards us;
and the faithfulness of the Lord endures for ever!" (Ps 117). Amen.

[00703-02.01] [Original text: French and Greek]

 TRADUZIONE NON UFFICIALE IN LINGUA ITALIANA

Cari Fratelli e care Sorelle,

1. "Quello che voi adorate senza conoscerlo, io ve lo annunzio" (At 17, 23).

Riportate dagli Atti degli Apostoli, queste parole di Paolo pronunciate nell'Areopago di Atene costituiscono uno dei primi annunci della fede cristiana in Europa. "Se si considera il ruolo avuto dalla Grecia nella formazione della cultura antica, si comprende come quel discorso di Paolo possa considerarsi in qualche modo il simbolo stesso dell'incontro del Vangelo con la cultura umana" (Lettera sul pellegrinaggio ai luoghi legati alla Storia della Salvezza, n. 9).

"A coloro che sono stati santificati in Cristo Gesù, chiamati ad essere santi insieme a tutti quelli che in ogni luogo invocano il nome del Signore nostro Gesù Cristo...; grazie a voi e pace da Dio Padre nostro e dal Signore Gesù Cristo" (1 Cor 1, 2-3). Con queste parole dell'Apostolo alla comunità di Corinto, saluto con affetto tutti voi, Vescovi, sacerdoti e laici cattolici che vivete in Grecia. Ringrazio innanzitutto Monsignor Foscolos, Arcivescovo dei cattolici di Atene e Presidente della Conferenza Episcopale di Grecia, per la sua accoglienza e per le sue cordiali parole. I miei saluti vanno ancora a tutti i Cardinali, i Vescovi, i sacerdoti, i religiosi e le religiose presenti in questa celebrazione. Riuniti questa mattina per la Celebrazione Eucaristica, chiediamo all'Apostolo Paolo di donarci il suo ardore nella fede e nell'annuncio del Vangelo a tutte le nazioni, così come la sua sollecitudine per l'unità della Chiesa. Sono lieto della presenza alla Liturgia Divina di fedeli di altre confessioni cristiane, che rendono così testimonianza della loro attenzione verso la vita della comunità cattolica e della loro comune fraternità in Cristo.

2. Paolo ricorda chiaramente che non possiamo rinchiudere Dio nei nostri modi di vedere e di agire del tutto umani. Per accogliere il Signore, siamo chiamati alla conversione. Questo è il cammino che ci viene proposto, cammino che ci fa seguire Cristo per vivere come Lui, figli nel Figlio. Possiamo allora rileggere il nostro cammino personale e quello della Chiesa come un'esperienza pasquale; dobbiamo purificarci per aderire pienamente alla volontà divina, accettando che Dio, mediante la sua grazia, trasformi il nostro essere e la nostra esistenza, come avvenne con Paolo che da persecutore si fece missionario (cfr Gal 1, 11-24). Passiamo così per la prova del Venerdì Santo, con le sue sofferenze, con le notti della fede, con le incomprensioni reciproche. Ma viviamo anche momenti di luce, simili all'alba di Pasqua, in cui il Risorto ci comunica la sua gioia e ci fa giungere alla verità completa. Prospettando in tal modo la nostra storia personale e la storia della Chiesa, non possiamo che perseverare nella speranza, sicuri che il Maestro della storia ci conduce lungo vie che solo Lui conosce. Chiediamo allo Spirito Santo di spingerci a essere, mediante le nostre parole e i nostri atti, testimoni della Buona Novella e della carità di Dio! Poiché lo Spirito suscita l'ardore missionario nella sua Chiesa, è lui a chiamare e a inviare, e il vero apostolo è innanzitutto un uomo "in ascolto", un servitore disponibile all'azione di Dio.

3. Ricordare ad Atene la vita e l'operato di Paolo significa essere invitati ad annunciare il Vangelo fino ai confini della terra, proponendo ai nostri contemporanei la salvezza portata da Cristo e mostrando loro le vie della santità e della retta vita morale che costituiscono le risposte all'appello del Signore. Il Vangelo è una buona novella universale, che tutti i popoli possono udire.

Nel rivolgersi agli Ateniesi, San Paolo non vuole nascondere nulla della fede che ha ricevuto; egli deve, come ogni apostolo, custodirne fedelmente il deposito (cfr 2 Tm 1, 14). Se parte dai riferimenti comuni dei suoi ascoltatori e dai loro modi di pensare è per far comprendere meglio il Vangelo che è venuto a portare loro. Paolo si fonda sulla conoscenza naturale di Dio e sul desiderio spirituale profondo che i suoi interlocutori possono avere, per prepararli ad accogliere la rivelazione del Dio unico e vero.

Se ha potuto citare davanti agli Ateniesi autori dell'Antichità classica è perché, in un certo senso, la sua cultura personale era stata forgiata dall'ellenismo. Si è dunque servito di ciò per annunciare il Vangelo con parole che possono colpire i suoi interlocutori (cfr At 17, 17). Che lezione! Per annunciare la Buona Novella agli uomini di questo tempo, la Chiesa deve essere attenta ai diversi aspetti delle loro culture e ai loro mezzi di comunicazione, senza che ciò porti ad alterare il suo messaggio o a ridurne il senso e la portata. "Il cristianesimo del terzo millennio dovrà rispondere sempre meglio a questa esigenza di inculturazione" (Novo millennio ineunte, n. 40). Il discorso magistrale di Paolo invita i discepoli di Cristo a partecipare a un dialogo veramente missionario con i loro contemporanei, nel rispetto di ciò che sono, ma anche con una proposta chiara e forte del Vangelo, come pure delle sue implicazioni e delle sue esigenze nella vita delle persone.

4. Fratelli e sorelle, il vostro Paese beneficia di una lunga tradizione di saggezza e di umanesimo. Fin dalle origini del cristianesimo, i filosofi si sono impegnati per "far emergere il legame fra la ragione e la religione... Si intraprese, così, una strada che, uscendo dalle tradizioni antiche particolari, si immetteva in uno sviluppo che corrispondeva alle esigenze della ragione universale" (Fides et ratio, n. 36). Questa opera dei filosofi e dei primi apologisti cristiani permette di avviare, nella sequela di San Paolo e del suo discorso di Atene, un dialogo fecondo fra la fede cristiana e la filosofia.

Sull'esempio di San Paolo e delle prime comunità, è urgente sviluppare le occasioni di dialogo con i nostri contemporanei, soprattutto nei luoghi in cui è in gioco il futuro dell'uomo e dell'umanità, affinché le decisioni prese non siano guidate unicamente da interessi politici ed economici che disconoscono la dignità delle persone e le esigenze che ne derivano, ma perché vi sia quel supplemento d'anima che ricorda il posto insigne e la dignità dell'uomo. Gli areopaghi che sollecitano oggi la testimonianza dei cristiani sono numerosi (cfr Redemptoris missio, n. 37); vi incoraggio a essere presenti nel mondo; come il profeta Isaia, i cristiani sono posti quali sentinelle sulle mura (cfr Is 21, 11-12), per discernere le sfide umane delle situazioni presenti, per percepire nella società i germi di speranza e per mostrare al mondo la luce della Pasqua, che illumina di un nuovo giorno tutte le realtà umane.

Cirillo e Metodio, i due fratelli di Salonicco, hanno udito l'appello del Risorto: "Andate in tutto il mondo e predicate il Vangelo ad ogni creatura" (Mc 16, 15). Partiti per incontrare i popoli slavi, hanno saputo portare loro il Vangelo nella loro lingua. Non solo "svolsero la loro missione nel pieno rispetto della cultura già esistente presso i popoli slavi, ma insieme con la religione eminentemente e incessantemente la promossero ed accrebbero" (Slavorum Apostoli, n. 26). Che il loro esempio e la loro preghiera ci aiutino a rispondere sempre meglio all'esigenza di inculturazione e a rallegrarci della bellezza di questo volto multiforme della Chiesa di Cristo!

5. Nella sua esperienza personale di credente e nel suo ministero di apostolo, Paolo ha compreso che solo Cristo è via di salvezza, Lui che, mediante la grazia, riconcilia gli uomini fra di loro e con Dio. "Egli infatti è la nostra pace, colui che ha fatto dei due un popolo solo, abbattendo il muro di separazione che era frammezzo" (Ef 2, 14). L'Apostolo si è poi fatto difensore dell'unità, in seno alle comunità e anche fra di esse, poiché ardeva della "preoccupazione per tutte le Chiese" (2 Cor 11, 28)!

La passione per l'unità della Chiesa deve essere quella di tutti i discepoli di Cristo. "Purtroppo, le tristi eredità del passato ci seguono ancora oltre la soglia del nuovo millennio..., ancora tanto cammino rimane da fare" (Novo millennio ineunte, n. 48). Tuttavia ciò non ci deve scoraggiare; il nostro amore per il Signore ci spinge a impegnarci sempre più a favore dell'unità. Per fare nuovi passi in tal senso è importante "ripartire da Cristo" (Ibidem, n. 29).

"È sulla preghiera di Gesù, non sulle nostre capacità, che poggia la fiducia di poter raggiungere anche nella storia, la comunione piena e visibile di tutti i cristiani... Il ricordo del tempo in cui la Chiesa respirava con "due polmoni" spinga i cristiani d'Oriente e d'Occidente a camminare insieme, nell'unità della fede e nel rispetto delle legittime diversità, accogliendosi e sostenendosi a vicenda come membra dell'unico Corpo di Cristo" (Ibidem, n. 48)!

La Vergine Maria ha accompagnato con la sua preghiera e con la sua presenza materna la vita e la missione della prima comunità cristiana, attorno agli Apostoli (cfr At 1, 14). Ha ricevuto con essi lo Spirito di Pentecoste! Ella vegli sul cammino che dobbiamo percorrere ora, per procedere verso la piena unità con i nostri fratelli d'Oriente e per compiere gli uni verso gli altri, con disponibilità ed entusiasmo, la missione che Cristo Gesù ha affidato alla sua Chiesa. Che la Vergine Maria, tanto venerata nel vostro Paese e in particolare nei santuari delle isole, come Vergine dell'Annunciazione nell'isola di Tinos, e con il nome di Nostra Signora della Pietà a Faneromeni nell'isola di Syros, ci conduca sempre a suo Figlio Gesù (cfr Gv 2, 5). È lui il Cristo, è lui il Figlio di Dio, "la luce vera, quella che illumina ogni uomo" (Gv 1, 9)!

Forti della speranza che proviene da Cristo e sostenuti dalla preghiera fraterna di tutti coloro che ci hanno preceduti nella fede, continuiamo il nostro pellegrinaggio terreno come veri messaggeri della Buona Novella, felici della lode pasquale che dimora nel nostro cuore e desiderosi di condividerla con tutti:

"Lodate il Signore, popoli tutti,
voi tutte, nazioni, dategli gloria;
perché forte è il suo amore per noi
e la fedeltà del Signore dura in eterno" (Sal 116). Amen.

[in greco] La pace sia con voi! Dio benedica la Grecia!

[00703-01.02] [Testo originale: Francese e Greco]