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PELLEGRINAGGIO GIUBILARE DI SUA SANTITÀ GIOVANNI PAOLO II AL MONTE SINAI (24-26 FEBBRAIO 2000) - [III], 25.02.2000


PELLEGRINAGGIO GIUBILARE DI SUA SANTITÀ GIOVANNI PAOLO II AL MONTE SINAI (24-26 FEBBRAIO 2000) - [III]

SANTA MESSA NEL PALAZZO DELLO SPORT DEL CAIRO

 OMELIA DEL SANTO PADRE

 TRADUZIONE ITALIANA (NON UFFICIALE)

 TRADUZIONE INGLESE (NON UFFICIALE)

Alle 8.45 di questa mattina, nel Palazzo dello Sport del Cairo, Giovanni Paolo II celebra la Santa Messa con la partecipazione dei Patriarchi e dei 15 Vescovi cattolici dell’Egitto. Presenti rappresentanze di fedeli di ognuna delle comunità ecclesiali, appartenenti ai riti copto, latino, maronita, greco, armeno, siriaco e caldeo.
Nel corso della Celebrazione Eucaristica, dopo il saluto del Patriarca di Alessandria dei Copti, S.B. Stéphanos II Ghattas, il Papa pronuncia l’omelia che pubblichiamo di seguito:

 OMELIA DEL SANTO PADRE

1. "D'Égypte j'ai appelé mon fils" (Mt 2, 15).

L'Évangile d'aujourd'hui nous rappelle la fuite de la Sainte Famille en Égypte, où elle est venue chercher refuge. "L'ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph et lui dit : 'Lève-toi; prends l'enfant et sa mère, et fuis en Égypte. Reste là-bas jusqu'à ce que je t'avertisse, car Hérode va rechercher l'enfant pour le faire périr'" (Mt 2, 13). De cette façon, le Christ, "qui s’est fait homme afin de rendre l’homme capable de recevoir la divinité" (S. Athanase d’Alexandrie, Contre les Ariens, 2, 59), a aussi voulu refaire le parcours qui fut celui de l'appel divin, ce trajet que son peuple avait emprunté, pour que tous les membres du peuple deviennent fils dans le Fils. Joseph "se leva; dans la nuit, il prit l'enfant et sa mère, et se retira en Égypte, où il resta jusqu'à la mort d'Hérode. Ainsi s'accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète: D'Égypte, j'ai appelé mon fils" (Mt 2, 14-15). La Providence conduisait Jésus sur les routes où, autrefois, les Israélites avaient cheminé pour aller vers la terre promise, sous le signe de l'agneau pascal, en célébrant la Pâque. Jésus, l’Agneau de Dieu, lui aussi fut appelé d'Égypte par le Père, pour accomplir à Jérusalem la Pâque de l’alliance nouvelle et irrévocable, la Pâque définitive, la Pâque qui donne au monde le salut.

2. "D'Égypte j'ai appelé mon fils". Ainsi parle le Seigneur, qui a fait sortir son peuple de la condition de servitude (cf. Ex 20, 2) pour conclure avec lui au Mont Sinaï une alliance. La fête de la Pâque demeure pour toujours le souvenir de cette libération. Elle commémore cet événement, qui reste présent dans la mémoire du peuple de Dieu. Quand les Israélites partirent pour leur longue marche, sous la conduite de Moïse, ils ne pensaient pas que leur pérégrination à travers le désert jusqu'à la terre promise devrait durer quarante ans. Moïse lui-même, qui avait mené son peuple hors d'Égypte et l'avait guidé pendant tout ce temps, n'entra pas dans la terre promise. Avant de mourir, il l'a seulement contemplé du haut du mont Nébo, avant de transmettre la charge du peuple à son successeur Josué.

3. Alors que les chrétiens célèbrent le deux millième anniversaire de la naissance de Jésus, nous devons faire ce pèlerinage sur les lieux où commença et où se déroula l'histoire du salut, histoire d’amour irrévocable entre Dieu et les hommes, présence du Seigneur de l’histoire dans le temps et dans la vie des hommes. Nous sommes venus en Égypte, sur cette route sur laquelle Dieu guida son peuple, avec Moïse pour chef, pour le conduire jusqu’à la terre promise. Voici que nous nous mettons en marche, éclairés par les paroles du livre de l'Exode: laissant notre condition de servitude, nous allons vers le Mont Sinaï, où Dieu a scellé son alliance avec la maison de Jacob, par l'intermédiaire de Moïse, dans les mains duquel il a déposé les tables du Décalogue. Quelle est belle cette alliance! Elle nous montre que Dieu ne cesse de s’adresser à l’homme pour lui communiquer la vie en abondance. Elle nous met en présence de Dieu et elle est l’expression de son amour profond pour son peuple. Elle invite l’homme à se tourner vers Dieu, à se laisser toucher par son amour et à réaliser les aspirations au bonheur qu’il porte en lui. Si nous accueillons en esprit les tables des dix commandements, nous vivrons pleinement de la loi que Dieu a mise en nos cœurs et nous aurons part au salut que l'Alliance conclue sur le Mont Sinaï entre Dieu et son peuple a dévoilée, et que le Fils de Dieu nous offre par la rédemption.

4. Sur cette terre d'Égypte, que j'ai la joie de visiter pour la première fois, le message de la nouvelle Alliance s'est transmis, de générations en générations, à travers la vénérable Église copte, héritière de la prédication et de l'action apostolique de l'évangéliste saint Marc qui, selon la tradition, subit le martyre à Alexandrie. En ce jour, élevons vers Dieu une fervente action de grâce pour la riche histoire de cette Église ainsi que pour l'apostolat généreux de ses fidèles, qui, à travers les siècles, parfois jusqu’au don du sang, ont été les témoins ardents de l'amour du Seigneur.

Je remercie avec affection Sa Béatitude Stéphanos II Ghattas, Patriarche copte catholique d'Alexandrie, pour les paroles d'accueil qu'il m'a adressées; elles témoignent de la foi vivante et de la fidélité de votre communauté à l'Église de Rome. Je salue cordialement les Patriarches et les Évêques qui participent à cette liturgie eucharistique, ainsi que les prêtres, les religieux, les religieuses et tous les fidèles venus m'accompagner dans cette étape de mon pèlerinage jubilaire. Je salue aussi avec déférence les Autorités et toutes les personnes qui ont souhaité se joindre à cette célébration.

Votre présence ici autour du Successeur de Pierre est un signe de l'unité de l'Église, dont le Christ est la tête. Que la fraternité entre tous les disciples du Seigneur, si bien manifestée ici, soit un encouragement à poursuivre vos efforts pour constituer des communautés unies dans l'amour, ferments de concorde et de réconciliation! Ainsi, vous trouverez la force et le réconfort, en particulier dans les moments de difficulté ou de doute, pour donner au Christ, sur la terre de vos ancêtres, un témoignage toujours plus ardent. Avec l'Apôtre Paul, je rends grâce à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ, en priant pour vous à chaque instant, afin que vous grandissiez dans la foi, que vous mainteniez ferme l'espérance et que vous répandiez partout la charité du Christ (cf. Col. 1, 3-5).

5. En cette année jubilaire, nous souvenant que le Christ "est la Tête du Corps, c'est-à-dire de l'Église" (Col 1, 18), nous devons chercher avec toujours plus d'ardeur à avancer résolument sur les chemins de l'unité voulue par lui pour ses disciples, dans un esprit de confiance et de fraternité. Ainsi notre témoignage commun rendra gloire à Dieu et sera davantage crédible aux yeux des hommes. Je prie le Père céleste pour qu'avec toutes les Églises et Communautés ecclésiales, que je salue ici avec respect, se développent des relations sereines et fraternelles, dans la charité et la bonne volonté. Un tel climat de dialogue et de rapprochement aidera à trouver des solutions aux problèmes qui font encore obstacle à la pleine communion. Il favorisera aussi le respect des sensibilités propres à chaque communauté, ainsi que de leur façon spécifique d'exprimer la foi au Christ et de célébrer les sacrements, que les Églises doivent réciproquement reconnaître comme étant administrés au nom du même Seigneur. En célébrant dans ce pèlerinage la Pâque du Seigneur, puissions-nous vivre la Pentecôte où tous les disciples rassemblés avec la Mère de Dieu accueillent l’Esprit Saint, qui nous réconcilie avec le Seigneur et qui est le principe d’unité et de force pour la mission, faisant de nous un seul corps, image du monde à venir!

6. Dès les origines, la vie spirituelle et intellectuelle s'est développée de façon remarquable dans l'Église en Égypte. Nous pouvons rappeler ici les illustres fondateurs du monachisme chrétien, Antoine, Pacôme et Macaire, et tant d'autres Patriarches, confesseurs, penseurs et docteurs qui sont la gloire de l'Église universelle. Aujourd'hui encore, les monastères demeurent des centres vivants de prière, d'étude et de méditation, dans la fidélité à l'antique tradition cénobitique et anachorétique de l'Église copte, rappelant que c’est le contact fidèle et prolongé avec le Seigneur qui est le ferment de la transformation des personnes et de la société entière. Ainsi, la vie avec Dieu fait resplendir la lumière sur nos visages d’hommes et éclaire le monde d’une clarté nouvelle, la vive flamme de l’amour.

Accueillant aujourd'hui cet élan spirituel et apostolique qui leur a été transmis par leurs Pères dans la foi, que les jeunes soient attentifs aux appels du Seigneur qui les invite à marcher à sa suite, et qu'ils y répondent avec générosité en acceptant de s'engager soit dans le sacerdoce soit dans la vie consacrée active ou contemplative! Par le témoignage de leur vie d'hommes et de femmes totalement donnée à Dieu et à leurs frères, fondée sur une expérience spirituelle intense, les personnes consacrées manifestent l'amour sans limites du Seigneur pour le monde!

7. C'est cet amour gratuit et sans exclusive que veut traduire l'engagement de l'Église catholique auprès du peuple égyptien dans les domaines de l'éducation, de la santé, des œuvres caritatives. La présence active de l'Église dans la formation intellectuelle et morale de la jeunesse est une longue tradition du Patriarcat copte catholique et du Vicariat latin. Par l'éducation des jeunes aux valeurs humaines, spirituelles et morales essentielles, dans le respect de la conscience de chacun, les institutions éducatives catholiques souhaitent apporter leur contribution à la promotion de la personne, particulièrement de la femme et de la famille; elles entendent aussi favoriser des relations amicales avec les musulmans afin que les membres de chacune des communautés s'efforcent sincèrement de se comprendre mutuellement et de promouvoir ensemble, pour tous les hommes, la justice sociale, les valeurs morales, la paix, le respect et la liberté.

C'est un devoir pour tous les citoyens de participer activement, dans un esprit de solidarité, à l'édification sociale, à la consolidation de la paix entre les communautés et à la gestion honnête du bien commun. Pour réaliser cette œuvre commune qui doit rapprocher les membres d'une même nation, il est légitime que tous, chrétiens et musulmans, dans le respect des différentes opinions religieuses, mettent également leurs compétences au service de la collectivité, à tous les niveaux de la vie sociale.

8. Rejoignant la démarche de foi de Moïse, au cours du pèlerinage jubilaire que nous accomplissons en ces jours, nous sommes invités à poursuivre notre progression vers la montagne du Seigneur, à quitter nos servitudes pour marcher sur le chemin de Dieu. "Et Dieu, voyant ainsi nos bonnes décisions et constatant que nous lui attribuons ce que nous accomplissons [...] nous donnera en retour ce qui lui est propre, les dons spirituels, divins et célestes" (S.Macaire, Homélies spirituelles, 26, 20). Pour chacun de nous, l'Horeb, "montagne de la foi", est appelé à devenir "le lieu de la rencontre et du pacte réciproque, en un sens 'la montagne de l'amour'" (Lettre sur le pèlerinage aux lieux qui sont liés à l'histoire du salut, n.6). C'est là que le peuple s'est engagé à vivre, adhérant pleinement à la volonté divine, et que Dieu l'a assuré de sa bienveillance éternelle. Ce mystère d'amour se réalise pleinement dans la Pâque de la nouvelle Alliance, dans le don que le Père fait de son Fils pour le salut de l'humanité entière.

Recevons aujourd’hui de manière renouvelée la loi divine, comme un trésor précieux! Devenons comme Moïse des hommes et des femmes qui, tout à la fois, intercèdent auprès du Seigneur et transmettent aux hommes la loi qui est un appel à la vraie vie, qui libère des idoles et qui rend toute existence infiniment belle et infiniment précieuse! Pour leur part, les jeunes attendent avec impatience que nous leur fassions découvrir le visage de Dieu, que nous leur montrions le chemin à suivre, la voie de la rencontre personnelle avec Dieu et les actes humains dignes de notre filiation divine, un chemin certes exigeant, mais un chemin de libération qui seul comblera leur désir de bonheur. Quand nous sommes avec Dieu sur la montagne de la prière, laissons-nous imprégner de sa lumière, afin que notre visage resplendisse de la gloire de Dieu et invite les hommes à vivre de ce bonheur divin, qui est la vie en plénitude !

"D'Égypte j'ai appelé mon fils". Puisse tout homme entendre l’appel du Dieu de l’Alliance et découvrir la joie d’être fils!

[00437-03.03] [Texte original:français]

 TRADUZIONE ITALIANA (NON UFFICIALE)

1. «Dall'Egitto ho chiamato il mio figlio» (Mt 2, 15).

Il Vangelo di oggi ci ricorda la fuga della Santa Famiglia in Egitto, dove venne a cercare rifugio. «Un angelo del Signore apparve in sogno a Giuseppe e gli disse: "Alzati, prendi con te il bambino e sua madre e fuggi in Egitto, e resta là finché non ti avvertirò, perché Erode sta cercando il bambino per ucciderlo"» (Mt 2, 13). In tal modo, Cristo «che si è fatto uomo per rendere l'uomo capace di ricevere la divinità» (Sant'Atanasio di Alessandria, Orationes contra Arianos, 2, 59), ha voluto rifare il percorso che fu quello della chiamata divina, il cammino che il suo popolo aveva intrapreso, affinché tutti i suoi membri diventassero figli nel Figlio. «Giuseppe, destatosi, prese con sé il bambino e sua madre nella notte e fuggì in Egitto, dove rimase fino alla morte di Erode, perché si adempisse ciò che era stato detto dal Signore per mezzo del profeta: Dall'Egitto ho chiamato il mio figlio» (Mt 2, 14-15). La Provvidenza conduceva Gesù lungo le vie che un tempo gli Israeliti avevano percorso per andare verso la terra promessa, sotto il segno dell'agnello pasquale, celebrando la Pasqua. Anche Gesù, l'Agnello di Dio, fu chiamato dall'Egitto dal Padre, per compiere a Gerusalemme la Pasqua dell'alleanza nuova e irrevocabile, la Pasqua definitiva, la Pasqua che dona al mondo la salvezza.

2. «Dall'Egitto ho chiamato il mio figlio». Così parla il Signore, che ha fatto uscire il suo popolo dalla condizione di schiavitù (cfr Es 20, 2) per concludere con esso sul monte Sinai un'alleanza. La festa della Pasqua rimane per sempre il ricordo di questa liberazione. Commemora questo evento, che resta presente nella memoria del popolo di Dio. Quando gli Israeliti partirono per il loro lungo viaggio, sotto la guida di Mosè, non pensavano che il loro pellegrinaggio attraverso il deserto fino alla terra promessa sarebbe durato quarant'anni. Lo stesso Mosè, che aveva condotto il suo popolo fuori dall'Egitto e l'aveva guidato per tutto quel tempo, non entrò nella terra promessa. Prima di morire, la contemplò dall'alto del monte Nebo e poi affidò il popolo al suo successore Giosuè.

3. Mentre i cristiani celebrano il bimillenario della nascita di Gesù, noi dobbiamo fare questo pellegrinaggio nei luoghi in cui ebbe inizio e si sviluppò la storia della salvezza, storia d'amore irrevocabile fra Dio e gli uomini, presenza del Signore della storia nel tempo e nella vita degli uomini. Siamo venuti in Egitto, sulla via lungo la quale Dio guidò il suo popolo, con a capo Mosè, per condurlo fino alla terra promessa. Ci mettiamo in cammino, illuminati dalle parole del libro dell'Esodo: abbandonando la nostra condizione di schiavitù, andiamo verso il Monte Sinai, dove Dio ha suggellato la sua alleanza con la casa di Giacobbe, per mezzo di Mosè, nelle mani del quale ha deposto le tavole del Decalogo. Quanto è bella questa alleanza! Essa ci dimostra che Dio non cessa di rivolgersi all'uomo per comunicargli la vita in abbondanza. Ci pone in presenza di Dio ed è l'espressione del suo amore profondo per il suo popolo. Essa invita l'uomo a volgersi a Dio, a lasciarsi coinvolgere dal suo amore e a realizzare le aspirazioni alla felicità che porta in sé. Se accoglieremo nello spirito le tavole dei dieci comandamenti, vivremo pienamente della legge che Dio ha posto nei nostri cuori e parteciperemo alla salvezza che l'Alleanza conclusa sul Monte Sinai fra Dio e il suo popolo ha svelato, e che il Figlio di Dio ci offre mediante la redenzione.

4. In questa terra d'Egitto, che ho la gioia di visitare per la prima volta, il messaggio della nuova Alleanza è stato trasmesso, di generazione in generazione, attraverso la venerabile Chiesa copta, erede della predicazione e dell'azione apostolica dell'evangelista san Marco che, secondo la tradizione, subì il martirio ad Alessandria. In questo giorno eleviamo a Dio una fervente azione di grazie per la ricca storia di questa Chiesa e per l'apostolato generoso dei suoi fedeli che, attraverso i secoli, a volte fino al dono del sangue, sono stati i testimoni ardenti dell'amore del Signore.

Ringrazio con affetto Sua Beatitudine Stéphanos II Ghattas, Patriarca copto cattolico di Alessandria, per le parole di accoglienza che mi ha rivolto; esse testimoniano la fede viva e la fedeltà della vostra comunità alla Chiesa di Roma. Saluto cordialmente i Patriarchi e i Vescovi che partecipano a questa liturgia eucaristica, come pure i sacerdoti, i religiosi, le religiose e tutti i fedeli venuti per accompagnarmi in questa tappa del mio pellegrinaggio giubilare. Saluto anche con deferenza le Autorità e tutte le persone che hanno voluto unirsi a questa celebrazione.

La vostra presenza qui, attorno al Successore di Pietro, è un segno dell'unità della Chiesa, di cui Cristo è il capo. Che la fraternità fra tutti i discepoli del Signore, così ben manifestata qui, sia un incoraggiamento a proseguire nei vostri sforzi per costituire comunità unite nell'amore, fermenti di concordia e di riconciliazione! Troverete così la forza e il conforto, in particolare nei momenti di difficoltà o di dubbio, per rendere a Cristo, nella terra dei vostri avi, una testimonianza sempre più ardente. Con l'Apostolo Paolo, rendo grazie a Dio, Padre di nostro Signore Gesù Cristo, pregando per voi in ogni momento, affinché cresciate nella fede, vi manteniate saldi nella speranza e diffondiate ovunque la carità di Cristo (cfr Col 1, 3-5).

5. In questo anno giubilare, ricordandoci che Cristo «è anche il capo del corpo, cioè della Chiesa» (Col 1, 18), dobbiamo cercare con sempre maggiore ardore di procedere risolutamente lungo le vie dell'unità voluta da Lui per i suoi discepoli, in spirito di fiducia e di fraternità. In tal modo la nostra testimonianza comune renderà gloria a Dio e sarà più credibile agli occhi degli uomini. Prego il Padre celeste affinché, con tutte le Chiese e le Comunità ecclesiali, che saluto qui con rispetto, si sviluppino rapporti sereni e fraterni, nella carità e buona volontà. Un simile clima di dialogo e di avvicinamento contribuirà a trovare soluzioni ai problemi che ostacolano ancora la piena comunione. Favorirà anche il rispetto della sensibilità propria di ogni comunità, come pure del suo modo specifico di esprimere la fede in Cristo e di celebrare i Sacramenti, che le Chiese devono reciprocamente riconoscere come amministrati in nome dello stesso Signore. Auspico che, celebrando in questo pellegrinaggio la Pasqua del Signore, possiamo vivere la Pentecoste, in cui tutti i discepoli riuniti con la Madre di Dio accolgono lo Spirito Santo, che ci riconcilia con il Signore ed è il principio di unità e di forza per la missione, facendo di noi un solo corpo, immagine del mondo futuro!

6. Fin dalle origini, la vita spirituale e intellettuale si è sviluppata in maniera considerevole nella Chiesa in Egitto. Possiamo ricordare qui gli illustri fondatori del monachesimo cristiano, Antonio, Pacomio e Macario, e tanti altri Patriarchi, confessori, pensatori e dottori che sono gloria della Chiesa universale. Ancora oggi i monasteri sono centri vivi di preghiera, di studio e di meditazione, nella fedeltà all'antica tradizione cenobitica e anacoretica della Chiesa copta, ricordando che è il contatto fedele e prolungato con il Signore ad essere il fermento della trasformazione delle persone e dell'intera società. Così la vita con Dio fa risplendere la luce sui nostri volti di uomini e illumina il mondo di una luce nuova, la viva fiamma dell'amore.

Accogliendo oggi questo slancio spirituale e apostolico che è stato trasmesso loro dai Padri nella fede, possano i giovani essere attenti alla chiamata del Signore che li invita a camminare alla sua sequela, e rispondere con generosità, accettando di impegnarsi nel sacerdozio e nella vita consacrata attiva o contemplativa! Mediante la testimonianza della loro vita di uomini e donne totalmente dediti a Dio e ai propri fratelli, fondata su un'esperienza spirituale intensa, possano le persone consacrate manifestare l'amore senza limiti del Signore per il mondo!

7. È questo amore gratuito e senza esclusione che la Chiesa cattolica intende tradurre con l'impegno presso il popolo egiziano negli ambiti dell'educazione, della sanità e delle opere caritative. La presenza attiva della Chiesa nella formazione intellettuale e morale della gioventù costituisce un'antica tradizione del Patriarcato copto cattolico e del Vicariato latino. Mediante l'educazione dei giovani ai valori umani, spirituali e morali fondamentali, nel rispetto della coscienza di ognuno, le istituzioni educative cattoliche desiderano apportare il loro contributo alla promozione della persona, in particolare della donna e della famiglia; esse intendono anche favorire relazioni amichevoli con i musulmani affinché i membri di ogni comunità si sforzino sinceramente di capirsi a vicenda e di promuovere insieme, per tutti gli uomini, la giustizia sociale, i valori morali, la pace, il rispetto e la libertà.

È un dovere per tutti i cittadini partecipare attivamente, in spirito di solidarietà, all'edificazione sociale, al consolidamento della pace fra le comunità e alla gestione onesta del bene comune. Per realizzare questa opera comune che deve avvicinare i membri di una stessa nazione, è giusto che tutti, cristiani e musulmani, nel rispetto delle diverse opinioni religiose, mettano le loro competenze al servizio della collettività, a tutti i livelli della vita sociale.

8. Unendoci al cammino di fede di Mosè, nel corso del pellegrinaggio giubilare che compiamo in questi giorni, siamo invitati ad avanzare verso la montagna del Signore, ad abbandonare le nostre schiavitù per procedere lungo il cammino di Dio. "E Dio, vedendo così le nostre buone decisioni e constatando che gli attribuiamo ciò che compiamo ... ci darà in cambio ciò che gli è proprio, i doni spirituali, divini e celesti" (San Macario, Omelie spirituali, 26, 20). Per ognuno di noi, l'Oreb, il «monte della fede», è chiamato a diventare «il luogo dell'incontro e del patto reciproco, in un certo senso "il monte dell'amore"» (Lettera sul pellegrinaggio ai luoghi legati alla storia della salvezza, n. 6). È lì che il popolo si è impegnato a vivere aderendo pienamente alla volontà divina, e che Dio l'ha assicurato della sua benevolenza eterna. Questo mistero d'amore si realizza pienamente nella Pasqua della nuova Alleanza, nel dono che il Padre fa di suo Figlio per la salvezza dell'umanità intera.

Riceviamo oggi in modo rinnovato la legge divina, come un tesoro prezioso! Diventiamo come Mosè uomini e donne che, al tempo stesso, intercedono presso il Signore e trasmettono agli uomini la legge che è una chiamata alla vera vita, libera dagli idoli e rende ogni esistenza infinitamente bella e infinitamente preziosa! Da parte loro, i giovani attendono con impazienza che facciamo scoprire loro il volto di Dio, che mostriamo loro il cammino da seguire, la via dell'incontro personale con Dio e gli atti umani degni della nostra filiazione divina, un cammino certo impegnativo, ma un cammino di liberazione, l'unico a poter colmare il nostro desiderio di felicità. Quando siamo con Dio sul monte della preghiera, lasciamoci pervadere dalla sua luce, affinché il nostro volto risplenda della gloria di Dio e inviti gli uomini a vivere di questa felicità divina, che è la vita in pienezza!

"Dall'Egitto ho chiamato il mio figlio". Possa ogni uomo udire la chiamata del Dio dell'Alleanza e scoprire la gioia di essere figlio!

[00448-01.01] [Testo originale:francese]

 TRADUZIONE INGLESE (NON UFFICIALE)

1. "Out of Egypt have I called my son" (Mt 2:15).

Today’s Gospel recalls the flight of the Holy Family into Egypt where they came to seek refuge. "An angel of the Lord appeared to Joseph in a dream and said, ‘Rise, take the child and his mother, and flee to Egypt, and remain there till I tell you: for Herod is about to search for the child, to destroy him’" (Mt 2:13). In this way, Christ too, "who became man so that man could receive the divinity" (Saint Athanasius of Alexandria, Contra Arianos, 2, 59), wished to retrace the journey which was that of the divine call, the route which his people had taken so that all the members of the people could become sons and daughters in the Son. Joseph "rose and took the child and his mother by night, and departed to Egypt, and remained there until the death of Herod. This was to fulfil what the Lord had spoken by the prophet, ‘Out of Egypt have I called my son’" (Mt 2:14-15). Providence led Jesus along the paths upon which in former times the Israelites had marched to go towards the Promised Land, under the sign of the Paschal lamb, celebrating the Passover. Jesus, the Lamb of God, too was called out of Egypt by the Father to fulfil in Jerusalem the Passover of the new and irrevocable covenant, the definitive Passover, which gives salvation to the world.

2. "Out of Egypt have I called my son" . Thus speaks the Lord, who brought his people out of the condition of slavery (cf. Ex 20:2) to establish a covenant with them at Mount Sinai. The Passover feast would always be the remembrance of that liberation. It commemorates this event, which remains present in the memory of the people of God. When the Israelites departed for their long march, under the leadership of Moses, they did not think that their wanderings in the desert would last for forty years until they reached the Promised Land. Moses himself, who had led his people out of Egypt and had guided it throughout this time, did not enter the Promised Land. Before he died, he only contemplated it from the height of Mount Nebo, before handing on responsibility for the people to his successor Joshua.

3. While Christians are celebrating the two-thousandth anniversary of the birth of Jesus, we must make this pilgrimage to the places which saw the beginning and unfolding of the history of salvation, the history of the irrevocable love between God and men, the Lord’s presence in time and in human lives. We have come to Egypt, on the path upon which God guided his people, with Moses as their leader, to bring them into the Promised Land. We are setting out, guided by the words of the book of Exodus: leaving our condition of slavery, we are going towards Mount Sinai, where God sealed his covenant with the house of Jacob, through Moses, in whose hands he placed the tables of the Decalogue. How beautiful is this covenant! It shows that God does not stop speaking to man in order to give him life in abundance. It places us in the presence of God and is the expression of his profound love for his people. It invites man to turn to God, to allow himself to be touched by God’s love and to fulfil the desire for happiness which he bears within himself. If we accept wholeheartedly the tables of the Ten Commandments, we will live fully by the law which God has placed in our hearts and we will have a share in the salvation which the Covenant made on Mount Sinai between God and his people revealed, and which the Son of God through his work of redemption offer to us.

4. In this land of Egypt, which I have the joy of visiting for the first time, the message of the new Covenant has been transmitted from generation to generation through the venerable Coptic Church, heir to the apostolic preaching and activity of the evangelist Saint Mark who, according to tradition, suffered martyrdom in Alexandria. On this day, let us give fervent thanks to God for the rich history of the Church and for the generous apostolate of its faithful, who down the centuries have been ardent witnesses to the Lord’s love, sometimes even to the point of shedding their blood.

With affection I thank His Beatitude Stephanos II Ghattas, Catholic Coptic Patriarch of Alexandria, for his words of welcome; they bear witness to your community’s living faith and fidelity to the Church. I cordially greet the Patriarchs and Bishops who are taking part in this liturgy, as well as the priests, religious and all the faithful who have come to accompany me in this stage of my Jubilee pilgrimage. I also extend respectful greetings to the Authorities and all those who have wished to be present for this celebration.

Your presence here around the Successor of Peter is a sign of the unity of the Church of which Christ is the head. May the fraternity among all the Lord’s followers, so clearly manifested here, encourage you to continue your efforts to build communities united in love, acting as a leaven of concord and reconciliation! In this way, you will find strength and comfort, especially in moments of difficulty or doubt, to bear ever more ardent witness to Christ in the land of your ancestors. With the Apostle Paul, I give thanks to God, the Father of our Lord Jesus Christ, and I pray for you without ceasing so that you will grow in faith, be steadfast in hope and spread everywhere the love of Christ (cf. Col 1:3-5).

5. In this Jubilee year, as we recall that Christ is "the Head of the Body, the Church" (Col 1:18), we must seek ever more ardently to make resolute progress on the path of the unity which he willed for his disciples, in a spirit of trust and fraternity. In this way our common witness will give glory to God and be more credible in the eyes of men. I pray to our Heavenly Father that serene and fraternal relations, in charity and good will, will be developed with the Orthodox Coptic Church, which I greet here with respect. Such a climate of dialogue and reconciliation will help to find solutions to the problems which still impede full communion. It will also promote respect for the sensitivities of each community, as well as for their specific way of expressing their faith in Christ and celebrating the sacraments, which the Churches must reciprocally recognize as administered in the name of the same Lord. In celebrating the Passover of the Lord during this pilgrimage, may we re-live the Pentecost experience, when all the disciples – gathered - together with the Mother of God – received the Holy Spirit who reconciles us with the Lord and is the principle of unity and strength for mission, making of us one body, the image of the world to come!

6. From the beginning, spiritual and intellectual life developed in a remarkable way in the Church in Egypt. Here we may recall the illustrious founders of Christian monasticism: Anthony, Pachomius and Macarius, and so many other Patriarchs, confessors, thinkers and doctors who are the glory of the universal Church. Even today the monasteries are living centres of prayer, study and meditation, in fidelity to the ancient cenobitic and anchoritic traditions of the Coptic Church, reminding us that faithful and prolonged contact with the Lord is the leaven which transforms individuals and society as a whole. Thus life with God causes the light to shine on our human faces and illumines the world with a new brightness, the living flame of love.

By accepting today this spiritual and apostolic enthusiasm handed down to them by their fathers in faith, may the young be attentive to the call of the Lord who invites them to follow him, and may they respond with generosity by committing themselves to him in the priesthood or the active or contemplative consecrated life! By the witness of their lives as men and women totally consecrated to God and their brothers and sisters, based on an intense spiritual experience, may consecrated men and women manifest the Lord’s unlimited love for the world!

7. In her commitment to the Egyptian people in the areas of education, health and charitable works, the Church seeks to express this disinterested love which excludes no one. The Church’s active presence in the intellectual and moral formation of young people is a long tradition of the Coptic Patriarchate and the Latin Vicariate. Catholic educational institutions wish to contribute to the promotion of the human person, especially of women and the family, by educating young people in essential human, spiritual and moral values, with respect for the conscience of everyone; they also aim at fostering friendly relations with Muslims so that the members of each community may make sincere efforts to understand one another and promote together social justice, moral values, peace, respect and freedom.

All citizens have a duty to play an active part, in a spirit of solidarity, in the building of society, in consolidating peace between communities and in managing the common good in an honest way. In order to do this common work which should bring together all the members of the same nation, it is right that everyone, Christians and Muslims, while respecting different religious views, should place their skills at the service of the nation, at every level of society.

8. Following Moses in his journey of faith, during the Jubilee pilgrimage we are making in these days, we are invited to continue our way to the mountain of the Lord, to put aside our different forms of slavery in order to walk on the Lord’s path. "And God, seeing our good decisions and observing that we ascribe to him what we achieve ... will give us in return what is proper to him, the spiritual, divine and heavenly gifts" (Saint Macarius, Spiritual Homilies, 26, 20). For each one of us, Horeb, the "mountain of faith", is to become "the place of encounter and of the mutual pact, in a sense therefore ‘the mountain of love’" (Letter Concerning Pilgrimage to the Places Linked to the History of Salvation, 6). This is where the people committed themselves to live in full accord with the divine will, and where God assured them of his eternal benevolence. This mystery of love is fulfilled in the Passover of the new Covenant, in the gift which the Father makes of his Son for the salvation of all humanity.

Let us today renew our acceptance of the divine law as a precious treasure! Like Moses, let us become men and women who intercede before the Lord and pass on to others the law which is a call to true life, which frees us from idols and makes every life infinitely beautiful and infinitely precious! For their part, young people are impatiently waiting for us to help them to discover the face of God, to show them the path to follow, the path of personal encounter with God and the human acts worthy of our divine filiation, a path which is certainly demanding, but a path of liberation which alone will fulfil their desire for happiness. When we are with God on the mountain of prayer, may we allow ourselves to be penetrated by his light, so that our faces will shine with the glory of God and be an invitation to others to live by this divine beatitude, which is the fullness of life!

"Out of Egypt have I called my son". May everyone hear the call of the God of the Covenant and discover the joy of being his sons and daughters!

[00452-02.02] [Original text: French]